Le diable est aux vaches

Kids, Teen, General Fiction, Fiction, Fiction - YA
Cover of the book Le diable est aux vaches by JEAN DE LA GLÈBE, GILBERT TEROL
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Author: JEAN DE LA GLÈBE ISBN: 1230000204514
Publisher: GILBERT TEROL Publication: December 22, 2013
Imprint: Language: French
Author: JEAN DE LA GLÈBE
ISBN: 1230000204514
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: December 22, 2013
Imprint:
Language: French

À RETENIR

Et à méditer pendant et après la lecture de cette histoire

Le sort du citadin, surtout du citadin besogneux, est intimement lié à celui du rural.

Si l’homme des champs connaît bien les secrets de son art, il produit mieux, plus abondamment et à un coût de revient moindre, les choses nécessaires à la vie.

Il est heureux…

Le citadin bénéficie de ce bon marché et de cette bonne qualité des denrées alimentaires et autres dont il a un besoin journalier.

Et il est heureux aussi…

Le citadin est donc tout aussi intéressé que le campagnard au progrès des choses de l’agriculture, et se doit à lui-même comme il le doit à la société entière, de contribuer le plus possible à la prospérité de l’homme des champs — nourricier du genre humain.

Aider le laboureur à approfondir les nombreux secrets de son noble mais difficile métier, c’est du même coup contribuer au bien-être de l’homme des villes, partant de la communauté en général.

I

Deuil et Commentaires

Quand vers 187…, le père Baptiste Pinette, du 3e rang, ferma pour toujours les yeux à la lumière de ce monde, il laissait à son fils, Jean-Baptiste Pinette, junior, un domaine de deux cents acres, presque tout en culture, bien outillé et convenablement pourvu de bétail.

Aussi disait-on dans Le Trois[1] et dans toute la paroisse, que le petit Batisse, comme on l’appelait, avait de la chance d’hériter ainsi d’une terre presque toute faite d’un bout à l’autre, bien arrimée, avec un gros roulant et un stock d’animaux comme il n’y en avait guère dans tous les Tonnechipes… « Pas guère même sur toute la côte nord, de Québec au Saguenay, renchérissait le vieux Tremblay, un ancien loup de mer du comté de Charlevoix, » devenu colon dans les Bois-francs, et que nous retrouverons bientôt. « Pourtant, ajoutait-il, j’en ai vu ben manque des bons habitants, puis des bonnes terres, à la Baie Saint-Paul, pi dans le Su… »

Puis, faisant l’éloge funèbre du vieux défricheur, qu’un accident couchait prématurément dans la tombe, l’ex-marin concluait : « C’est une grosse avarie pour nous autres, mes enfants, pi pour tout le Tonnechipe… J’ai ben connu moé ce pauvre Batiste, les premières années…, les années de misère… On est monté ensemble dans le Trois ; on l’a ouvert ensemble… Et ce n’est pas rien qu’une fois qu’on a chargé nos pipes dans la même blague, pi mis le feu dessus avec le même tison, dans les abattis, en faisant bouillir le salé ou le sucre… Tout ce que j’ai à vous dire, les enfants, c’est que des hommes de cœur et de service comme le défunt, oh n’en rencontre point à toutes les portes ; des hommes durs à la misère comme il l’était, y s’en rencontre, mais pas guère non plus… »

Disons tout de suite que si le père Tremblay s’y connaissait en homme, il n’était peut-être pas une autorité des plus compétentes en fait de terres et de cultures, etc.

Il avait passé sa jeunesse à faire du cabotage, comme capitaine de goélette, et avait acquis comme chef d’équipe et meneur d’hommes une habileté incontestable. Aussi était-il à peine arrivé dans les épaisses forêts des Cantons de l’Est, que les compagnies qui en exploitaient alors les bois se hâtaient de s’assurer de ses services comme boss ou Foreman dans l’un ou l’autre de leurs chantiers, et surtout pour la drave.

À ces durs métiers le père Tremblay, pourtant du même âge que le père Pinette, avait vieilli et grisonné plus vite que ce dernier. Et il était devenu le type du défricheur qui s’occupe fort peu de la terre mais beaucoup des chantiers. Le père Pinette, lui, était le type du colon qui aime la terre par-dessus tout, et peu les chantiers.

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À RETENIR

Et à méditer pendant et après la lecture de cette histoire

Le sort du citadin, surtout du citadin besogneux, est intimement lié à celui du rural.

Si l’homme des champs connaît bien les secrets de son art, il produit mieux, plus abondamment et à un coût de revient moindre, les choses nécessaires à la vie.

Il est heureux…

Le citadin bénéficie de ce bon marché et de cette bonne qualité des denrées alimentaires et autres dont il a un besoin journalier.

Et il est heureux aussi…

Le citadin est donc tout aussi intéressé que le campagnard au progrès des choses de l’agriculture, et se doit à lui-même comme il le doit à la société entière, de contribuer le plus possible à la prospérité de l’homme des champs — nourricier du genre humain.

Aider le laboureur à approfondir les nombreux secrets de son noble mais difficile métier, c’est du même coup contribuer au bien-être de l’homme des villes, partant de la communauté en général.

I

Deuil et Commentaires

Quand vers 187…, le père Baptiste Pinette, du 3e rang, ferma pour toujours les yeux à la lumière de ce monde, il laissait à son fils, Jean-Baptiste Pinette, junior, un domaine de deux cents acres, presque tout en culture, bien outillé et convenablement pourvu de bétail.

Aussi disait-on dans Le Trois[1] et dans toute la paroisse, que le petit Batisse, comme on l’appelait, avait de la chance d’hériter ainsi d’une terre presque toute faite d’un bout à l’autre, bien arrimée, avec un gros roulant et un stock d’animaux comme il n’y en avait guère dans tous les Tonnechipes… « Pas guère même sur toute la côte nord, de Québec au Saguenay, renchérissait le vieux Tremblay, un ancien loup de mer du comté de Charlevoix, » devenu colon dans les Bois-francs, et que nous retrouverons bientôt. « Pourtant, ajoutait-il, j’en ai vu ben manque des bons habitants, puis des bonnes terres, à la Baie Saint-Paul, pi dans le Su… »

Puis, faisant l’éloge funèbre du vieux défricheur, qu’un accident couchait prématurément dans la tombe, l’ex-marin concluait : « C’est une grosse avarie pour nous autres, mes enfants, pi pour tout le Tonnechipe… J’ai ben connu moé ce pauvre Batiste, les premières années…, les années de misère… On est monté ensemble dans le Trois ; on l’a ouvert ensemble… Et ce n’est pas rien qu’une fois qu’on a chargé nos pipes dans la même blague, pi mis le feu dessus avec le même tison, dans les abattis, en faisant bouillir le salé ou le sucre… Tout ce que j’ai à vous dire, les enfants, c’est que des hommes de cœur et de service comme le défunt, oh n’en rencontre point à toutes les portes ; des hommes durs à la misère comme il l’était, y s’en rencontre, mais pas guère non plus… »

Disons tout de suite que si le père Tremblay s’y connaissait en homme, il n’était peut-être pas une autorité des plus compétentes en fait de terres et de cultures, etc.

Il avait passé sa jeunesse à faire du cabotage, comme capitaine de goélette, et avait acquis comme chef d’équipe et meneur d’hommes une habileté incontestable. Aussi était-il à peine arrivé dans les épaisses forêts des Cantons de l’Est, que les compagnies qui en exploitaient alors les bois se hâtaient de s’assurer de ses services comme boss ou Foreman dans l’un ou l’autre de leurs chantiers, et surtout pour la drave.

À ces durs métiers le père Tremblay, pourtant du même âge que le père Pinette, avait vieilli et grisonné plus vite que ce dernier. Et il était devenu le type du défricheur qui s’occupe fort peu de la terre mais beaucoup des chantiers. Le père Pinette, lui, était le type du colon qui aime la terre par-dessus tout, et peu les chantiers.

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