La Demeure mystérieuse

Mystery & Suspense
Cover of the book La Demeure mystérieuse by MAURICE LEBLANC, GILBERT TEROL
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Author: MAURICE LEBLANC ISBN: 1230001225983
Publisher: GILBERT TEROL Publication: July 13, 2016
Imprint: Language: French
Author: MAURICE LEBLANC
ISBN: 1230001225983
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: July 13, 2016
Imprint:
Language: French

Extrait :

D’Enneris empoigna chacune des deux jeunes femmes au-dessous du coude et les redressa.

« Du calme, nom d’un chien ! Rien à faire si vous flanchez comme ça à la première occasion. »

Le vieux maître d’hôtel cheminait un peu en avant et à l’écart. Van Houben, qui avait pénétré d’autorité dans la cour ainsi que Béchoux, souffla à l’oreille de celui-ci :

« Hein ! j’ai eu du flair. Heureusement que nous sommes là ! … Attention aux diamants… Ne quittez pas d’Enneris de l’œil. »

On traversa la cour aux larges pavés inégaux. Les murs des autres hôtels voisins, tout nus, sans fenêtres, la bordaient à droite et à gauche. Au fond la demeure, animée de hautes croisées, avait grande allure. On monta les six marches.

Régine Aubry bégaya :

« Si le vestibule a des dalles noires et blanches, je me trouve mal.

— Crebleu ! » protesta d’Enneris.

Le vestibule avait des dalles noires et blanches.

Mais d’Enneris pinça si rudement le bras de ses deux compagnes qu’elles tinrent bon sur leurs jambes qui vacillaient.

« Saperlotte, bougonna-t-il en riant, nous n’arriverons à rien.

— Le tapis de l’escalier, marmotta Régine, c’est le même.

— C’est le même, gémit Arlette… et la même rampe…

— Eh bien, et puis après ?… fit d’Enneris.

— Mais si nous reconnaissons le salon ?…

— L’essentiel est d’y aller, et je ne suppose pas que le comte, s’il est coupable, ait grande envie de nous y conduire.

— Alors ?…

— Alors, il faut l’y forcer. Voyons, Arlette, du courage, et pas une syllabe, quoi qu’il advienne ! »

À ce moment le comte Adrien de Mélamare vint au-devant de ses visiteurs et les introduisit dans une pièce du rez-de-chaussée, garnie de jolis meubles d’acajou du temps de Louis XVI et qui devait lui servir de cabinet de travail. C’était un homme à cheveux grisonnants, de quarante cinq ans peut-être, bien d’aplomb, de visage plutôt désagréable et peu sympathique. Il avait dans le regard une expression un peu vague, distraite par moments, et qui déconcertait.

Il salua Régine, tressaillit légèrement à la vue d’Arlette, et, tout de suite, se montra courtois, mais d’une manière plutôt superficielle et par habitude de gentilhomme. Jean d’Enneris se présenta et présenta ses compagnes. Mais il n’ajouta pas un mot pour Béchoux ni pour Van Houben.

Celui-ci s’inclina un peu plus qu’il n’eût fallu, et dit en affectant des airs gracieux :

« Van Houben, le lapidaire… le Van Houben des diamants volés à l’Opéra. Mon collaborateur, M. Béchoux. »

Le comte, bien qu’assez étonné de cet assemblage de visiteurs, ne fit aucune remarque. Il salua et attendit.

Van Houben, les diamants de l’Opéra, Béchoux, on eût pu croire que tout cela n’avait aucune signification pour lui.

Alors d’Enneris, tout à fait maître de lui, sans aucun embarras, prit la parole :

« Monsieur, dit-il, le hasard fait bien les choses. Il se trouve, en effet, que, aujourd’hui même où je viens vous rendre un petit service, j’ai découvert, en feuilletant un ancien répertoire des personnes de qualité, que nous étions quelque peu cousins. Mon arrière-grand-mère maternelle, née de Sourdin, avait épousé un Mélamare, de la branche cadette des Mélamare-Saintonge. 

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Extrait :

D’Enneris empoigna chacune des deux jeunes femmes au-dessous du coude et les redressa.

« Du calme, nom d’un chien ! Rien à faire si vous flanchez comme ça à la première occasion. »

Le vieux maître d’hôtel cheminait un peu en avant et à l’écart. Van Houben, qui avait pénétré d’autorité dans la cour ainsi que Béchoux, souffla à l’oreille de celui-ci :

« Hein ! j’ai eu du flair. Heureusement que nous sommes là ! … Attention aux diamants… Ne quittez pas d’Enneris de l’œil. »

On traversa la cour aux larges pavés inégaux. Les murs des autres hôtels voisins, tout nus, sans fenêtres, la bordaient à droite et à gauche. Au fond la demeure, animée de hautes croisées, avait grande allure. On monta les six marches.

Régine Aubry bégaya :

« Si le vestibule a des dalles noires et blanches, je me trouve mal.

— Crebleu ! » protesta d’Enneris.

Le vestibule avait des dalles noires et blanches.

Mais d’Enneris pinça si rudement le bras de ses deux compagnes qu’elles tinrent bon sur leurs jambes qui vacillaient.

« Saperlotte, bougonna-t-il en riant, nous n’arriverons à rien.

— Le tapis de l’escalier, marmotta Régine, c’est le même.

— C’est le même, gémit Arlette… et la même rampe…

— Eh bien, et puis après ?… fit d’Enneris.

— Mais si nous reconnaissons le salon ?…

— L’essentiel est d’y aller, et je ne suppose pas que le comte, s’il est coupable, ait grande envie de nous y conduire.

— Alors ?…

— Alors, il faut l’y forcer. Voyons, Arlette, du courage, et pas une syllabe, quoi qu’il advienne ! »

À ce moment le comte Adrien de Mélamare vint au-devant de ses visiteurs et les introduisit dans une pièce du rez-de-chaussée, garnie de jolis meubles d’acajou du temps de Louis XVI et qui devait lui servir de cabinet de travail. C’était un homme à cheveux grisonnants, de quarante cinq ans peut-être, bien d’aplomb, de visage plutôt désagréable et peu sympathique. Il avait dans le regard une expression un peu vague, distraite par moments, et qui déconcertait.

Il salua Régine, tressaillit légèrement à la vue d’Arlette, et, tout de suite, se montra courtois, mais d’une manière plutôt superficielle et par habitude de gentilhomme. Jean d’Enneris se présenta et présenta ses compagnes. Mais il n’ajouta pas un mot pour Béchoux ni pour Van Houben.

Celui-ci s’inclina un peu plus qu’il n’eût fallu, et dit en affectant des airs gracieux :

« Van Houben, le lapidaire… le Van Houben des diamants volés à l’Opéra. Mon collaborateur, M. Béchoux. »

Le comte, bien qu’assez étonné de cet assemblage de visiteurs, ne fit aucune remarque. Il salua et attendit.

Van Houben, les diamants de l’Opéra, Béchoux, on eût pu croire que tout cela n’avait aucune signification pour lui.

Alors d’Enneris, tout à fait maître de lui, sans aucun embarras, prit la parole :

« Monsieur, dit-il, le hasard fait bien les choses. Il se trouve, en effet, que, aujourd’hui même où je viens vous rendre un petit service, j’ai découvert, en feuilletant un ancien répertoire des personnes de qualité, que nous étions quelque peu cousins. Mon arrière-grand-mère maternelle, née de Sourdin, avait épousé un Mélamare, de la branche cadette des Mélamare-Saintonge. 

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