Le Bois sec refleurie

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Le Bois sec refleurie by ANONYME, HONG-TJYONG-OU, GILBERT TEROL
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Author: ANONYME, HONG-TJYONG-OU ISBN: 1230000211246
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 20, 2014
Imprint: Language: French
Author: ANONYME, HONG-TJYONG-OU
ISBN: 1230000211246
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 20, 2014
Imprint:
Language: French

En raison de l’intérêt qu’il présente comme spécimen de la littérature, encore si peu connue de la Corée, l’Administration du Musée Guimet a pensé pouvoir exceptionnellement publier dans sa Bibliothèque de Vulgarisation le roman intitulé « Le Bois sec refleuri », qui passe pour l’une des compositions littéraires les plus anciennes et les plus estimées de ce pays. L’auteur de cette traduction, M. Hong-Tjyong-Ou, qui fut attaché pendant deux ans au Musée Guimet, s’est appliqué à en rendre scrupuleusement, presque mot à mot, le style et la naïveté, et les éditeurs n’ont eu garde de corriger son œuvre afin de lui laisser toute sa saveur exotique et primitive.

A l’époque où la ville de Hpyeng-Yang était encore la capitale de la Corée, elle comptait parmi ses habitants un haut dignitaire de la cour, du nom de Sùn-Hyen, qui ne devait sa situation élevée qu’à sa seule intelligence.

Très-riche, Sùn-Hyen ne méprisait personne, cherchant au contraire à obliger tous ceux qui s’adressaient à lui. Son plus grand bonheur était précisément de soulager les misères d’autrui. Aussi était-il très-aimé du peuple, qui voyait en Sùn-Hyen son protecteur le plus désintéressé et avait en lui une confiance absolue.

Or un jour tout changea. La fortune longtemps favorable à Sùn-Hyen, l’abandonna tout à coup. D’heureux et de puissant, notre héros devint le plus infortuné et le plus misérable des hommes. Voici à la suite de quelles circonstances.

Le roi de Corée donnait un grand banquet. Ses principaux convives étaient les gouverneurs de province et les dames de la cour. La fête fut très-joyeuse ; ce n’étaient que chants d’allégresse, au son d’une musique harmonieuse. Quand on vint en informer Sùn-Hyen, celui-ci, au lieu de se réjouir, fut en proie à une grande tristesse. Pour s’arracher à ses préoccupations, il résolut d’aller voir son ami San-Houni, un des plus grands savants de la Corée. Sùn-Hyen sortit accompagné de son intendant.

En chemin, son attention fut subitement attirée par un grand rassemblement. « Allez-voir ce que c’est dit-il à son intendant ». Celui-ci s’éloigna en courant pour exécuter l’ordre de son maître. Il s’ouvrit un chemin à travers la foule rassemblée et put bientôt se rendre compte de ce qui se passait

On venait de relever plusieurs personnes, mortes sur la voie publique. Dès que l’intendant eut vu ce spectacle, il revint promptement vers son maître, et le mit au courant de l’événement.

Sùn-Hyen se sentit profondément ému en apprenant la chose. Mais, sans perdre de temps, il fit appeler un agent de police, auquel il demanda :

— Savez-vous à quoi il faut attribuer la mort de ces malheureux ?

— Oui Seigneur ; ils sont morts de faim.

— Pourquoi ne pas les relever alors, et les laisser ainsi au milieu de la rue, reprit Sùn sur un ton de reproche.

— Je vais sur le champ faire ce que vous m’indiquez, Seigneur, dit l’agent qui se dirigea d’un pas empressé vers l’attroupement.

Sùn de son côté, n’alla pas chez son ami San-Houni. Il se rendit au palais, et fut immédiatement introduit auprès du roi.

Le monarque fit à Sùn un excellent accueil en lui disant :

— Il y a très-longtemps que vous ne m’avez pas fait le plaisir de venir me voir.

— Sire, répondit Sùn, je ne quitte que rarement ma maison.

— Et qu’est-ce qui vous retient ainsi chez vous ?

— Mes occupations, Sire, ou la maladie. Si je suis venu vous trouver aujourd’hui, c’est que j’avais une communication très-importante à vous faire. Plusieurs de vos sujets viennent de mourir de faim sur la voie publique. La chose me parut d’abord incroyable. Je ne pouvais supposer que si mon roi connaissait la triste situation de ses sujets, il se livrerait aux plaisirs comme vous le faites, Sire. Pourtant, j’ai dû me rendre à l’évidence. Il y a quelques minutes à peine, j’ai vu de mes propres yeux, trois malheureux morts d’inanition.

Ces paroles impressionnèrent profondément le roi, qui, d’une voix émue demanda à Sùn :

— Que faut-il faire, selon vous ? Je ne puis croire que ce malheur provienne de ce que je mène une existence de fête et de plaisirs.

— Sire, reprit respectueusement Sùn, c’est là au contraire qu’est le mal. Qui est-ce qui paie les frais de vos distractions ? C’est votre peuple, et les gouverneurs au lieu de faire leur devoir, mènent, eux aussi, joyeuse vie. Croyez en la parole de votre vieux serviteur dont vous connaissez le dévouement à vos intérêts.

— Je vous remercie de votre franchise reprit le roi, mais, franchement, je ne me doutais guère de ce que vous venez de me dire. Je tâcherai de réparer mes fautes.

Sur ces mots, Sùn prit congé du souverain et rentra chez lui, où il raconta à sa femme ce qui venait de se passer.

— Vous avez noblement agi dit-celle-ci. Mais, j’ai comme un pressentiment que votre dévouement au roi vous coûtera cher.

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En raison de l’intérêt qu’il présente comme spécimen de la littérature, encore si peu connue de la Corée, l’Administration du Musée Guimet a pensé pouvoir exceptionnellement publier dans sa Bibliothèque de Vulgarisation le roman intitulé « Le Bois sec refleuri », qui passe pour l’une des compositions littéraires les plus anciennes et les plus estimées de ce pays. L’auteur de cette traduction, M. Hong-Tjyong-Ou, qui fut attaché pendant deux ans au Musée Guimet, s’est appliqué à en rendre scrupuleusement, presque mot à mot, le style et la naïveté, et les éditeurs n’ont eu garde de corriger son œuvre afin de lui laisser toute sa saveur exotique et primitive.

A l’époque où la ville de Hpyeng-Yang était encore la capitale de la Corée, elle comptait parmi ses habitants un haut dignitaire de la cour, du nom de Sùn-Hyen, qui ne devait sa situation élevée qu’à sa seule intelligence.

Très-riche, Sùn-Hyen ne méprisait personne, cherchant au contraire à obliger tous ceux qui s’adressaient à lui. Son plus grand bonheur était précisément de soulager les misères d’autrui. Aussi était-il très-aimé du peuple, qui voyait en Sùn-Hyen son protecteur le plus désintéressé et avait en lui une confiance absolue.

Or un jour tout changea. La fortune longtemps favorable à Sùn-Hyen, l’abandonna tout à coup. D’heureux et de puissant, notre héros devint le plus infortuné et le plus misérable des hommes. Voici à la suite de quelles circonstances.

Le roi de Corée donnait un grand banquet. Ses principaux convives étaient les gouverneurs de province et les dames de la cour. La fête fut très-joyeuse ; ce n’étaient que chants d’allégresse, au son d’une musique harmonieuse. Quand on vint en informer Sùn-Hyen, celui-ci, au lieu de se réjouir, fut en proie à une grande tristesse. Pour s’arracher à ses préoccupations, il résolut d’aller voir son ami San-Houni, un des plus grands savants de la Corée. Sùn-Hyen sortit accompagné de son intendant.

En chemin, son attention fut subitement attirée par un grand rassemblement. « Allez-voir ce que c’est dit-il à son intendant ». Celui-ci s’éloigna en courant pour exécuter l’ordre de son maître. Il s’ouvrit un chemin à travers la foule rassemblée et put bientôt se rendre compte de ce qui se passait

On venait de relever plusieurs personnes, mortes sur la voie publique. Dès que l’intendant eut vu ce spectacle, il revint promptement vers son maître, et le mit au courant de l’événement.

Sùn-Hyen se sentit profondément ému en apprenant la chose. Mais, sans perdre de temps, il fit appeler un agent de police, auquel il demanda :

— Savez-vous à quoi il faut attribuer la mort de ces malheureux ?

— Oui Seigneur ; ils sont morts de faim.

— Pourquoi ne pas les relever alors, et les laisser ainsi au milieu de la rue, reprit Sùn sur un ton de reproche.

— Je vais sur le champ faire ce que vous m’indiquez, Seigneur, dit l’agent qui se dirigea d’un pas empressé vers l’attroupement.

Sùn de son côté, n’alla pas chez son ami San-Houni. Il se rendit au palais, et fut immédiatement introduit auprès du roi.

Le monarque fit à Sùn un excellent accueil en lui disant :

— Il y a très-longtemps que vous ne m’avez pas fait le plaisir de venir me voir.

— Sire, répondit Sùn, je ne quitte que rarement ma maison.

— Et qu’est-ce qui vous retient ainsi chez vous ?

— Mes occupations, Sire, ou la maladie. Si je suis venu vous trouver aujourd’hui, c’est que j’avais une communication très-importante à vous faire. Plusieurs de vos sujets viennent de mourir de faim sur la voie publique. La chose me parut d’abord incroyable. Je ne pouvais supposer que si mon roi connaissait la triste situation de ses sujets, il se livrerait aux plaisirs comme vous le faites, Sire. Pourtant, j’ai dû me rendre à l’évidence. Il y a quelques minutes à peine, j’ai vu de mes propres yeux, trois malheureux morts d’inanition.

Ces paroles impressionnèrent profondément le roi, qui, d’une voix émue demanda à Sùn :

— Que faut-il faire, selon vous ? Je ne puis croire que ce malheur provienne de ce que je mène une existence de fête et de plaisirs.

— Sire, reprit respectueusement Sùn, c’est là au contraire qu’est le mal. Qui est-ce qui paie les frais de vos distractions ? C’est votre peuple, et les gouverneurs au lieu de faire leur devoir, mènent, eux aussi, joyeuse vie. Croyez en la parole de votre vieux serviteur dont vous connaissez le dévouement à vos intérêts.

— Je vous remercie de votre franchise reprit le roi, mais, franchement, je ne me doutais guère de ce que vous venez de me dire. Je tâcherai de réparer mes fautes.

Sur ces mots, Sùn prit congé du souverain et rentra chez lui, où il raconta à sa femme ce qui venait de se passer.

— Vous avez noblement agi dit-celle-ci. Mais, j’ai comme un pressentiment que votre dévouement au roi vous coûtera cher.

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