Author: | PIERRE LOUYS | ISBN: | 1230000211335 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | PIERRE LOUYS |
ISBN: | 1230000211335 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
« Eh bien, vous êtes vif ! dit-elle. Nous emménageons hier, maman, mes sœurs et moi. Vous me rencontrez aujourd’hui dans l’escalier. Vous m’embrassez, vous me poussez chez vous, la porte se referme… Et voilà.
— Ce n’est que le commencement, fis-je avec toupet.
— Ah ! oui ? Vous ne savez pas que nos deux appartements se touchent ? Qu’il y a même entre eux une porte condamnée ? et que je n’ai pas besoin de lutter si vous n’êtes pas sage, monsieur. Je n’ai qu’à crier : « Au viol, maman ! Au satyre ! à l’attentat ! »
Cette menace prétendait sans doute m’intimider. Elle me rassura. Mes scrupules se turent. Mon désir délesté fit un bond dans l’air libre. La jeune personne de quinze ans qui était devenue ma captive portait des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisette agitée, une jupe de son âge, une ceinture de cuir.
Svelte, brune et frémissante comme un cabri lancé par Leconte de Lisle, elle serrait les pattes, elle baissait la tête sans baisser les yeux comme pour donner des coups de corne.
Les mots qu’elle venait de me dire et son air de volonté m’enhardissaient à la prendre. Pourtant je ne croyais pas que les choses iraient si vite.
« Comment vous appelez-vous ? dit-elle.
— X*** J’ai vingt ans. Et vous ?
— Moi, Mauricette. J’ai quatorze ans et demi. Quelle heure est-il ?
— Trois heures.
— Trois heures ?
« Eh bien, vous êtes vif ! dit-elle. Nous emménageons hier, maman, mes sœurs et moi. Vous me rencontrez aujourd’hui dans l’escalier. Vous m’embrassez, vous me poussez chez vous, la porte se referme… Et voilà.
— Ce n’est que le commencement, fis-je avec toupet.
— Ah ! oui ? Vous ne savez pas que nos deux appartements se touchent ? Qu’il y a même entre eux une porte condamnée ? et que je n’ai pas besoin de lutter si vous n’êtes pas sage, monsieur. Je n’ai qu’à crier : « Au viol, maman ! Au satyre ! à l’attentat ! »
Cette menace prétendait sans doute m’intimider. Elle me rassura. Mes scrupules se turent. Mon désir délesté fit un bond dans l’air libre. La jeune personne de quinze ans qui était devenue ma captive portait des cheveux très noirs noués en catogan, une chemisette agitée, une jupe de son âge, une ceinture de cuir.
Svelte, brune et frémissante comme un cabri lancé par Leconte de Lisle, elle serrait les pattes, elle baissait la tête sans baisser les yeux comme pour donner des coups de corne.
Les mots qu’elle venait de me dire et son air de volonté m’enhardissaient à la prendre. Pourtant je ne croyais pas que les choses iraient si vite.
« Comment vous appelez-vous ? dit-elle.
— X*** J’ai vingt ans. Et vous ?
— Moi, Mauricette. J’ai quatorze ans et demi. Quelle heure est-il ?
— Trois heures.
— Trois heures ?