Les Bandits tragiques

Mystery & Suspense
Cover of the book Les Bandits tragiques by Victor Méric, GILBERT TEROL
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Author: Victor Méric ISBN: 1230002797212
Publisher: GILBERT TEROL Publication: November 5, 2018
Imprint: Language: French
Author: Victor Méric
ISBN: 1230002797212
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: November 5, 2018
Imprint:
Language: French

Cela commença le 21 décembre 1911 — voici quatorze années bien pleines, comblées par d’autres tueries.

Les journaux s’envolaient de mains en mains, sur les boulevards, parmi les hurlements des camelots : Demandez le crime de la rue Ordener ! Un garçon de recettes assassiné en plein jour ! Les meurtriers tirent sur la foule ! L’émotion, on peut encore s’en souvenir, fut énorme.

Le crime, accompli avec une habileté consommée, un sang-froid inouï, conçu et réglé dans tous ses détails, était de nature à provoquer l’épouvante. Il apparaissait de toute évidence qu’on se trouvait en présence d’une bande supérieurement organisée, affichant une audace monstrueuse et que le forfait dépassait singulièrement les crimes même les plus retentissants auxquels on était, jusqu’ici, accoutumé.

Et tout de suite, le même mot courut sur toutes les lèvres : « Anarchistes !… Crime anarchiste !… » On évoquait les journées de terreur folle de 1894… les bombes… Ravachol, Vaillant, Émile Henry. Pour le public, nul doute. C’était une déclaration de guerre des anarchistes à la société.

Que s’était-il passé ?

Les faits étaient les suivants : Ce matin de décembre, maussade et pluvieux, un garçon de recettes se dirigeait vers la succursale de la Société Générale, 146, rue Ordener, muni de sa sacoche lourde des fonds nécessaires à la journée. Paisible, il venait de descendre, en compagnie d’un collègue, du tramway qui s’arrêtait précisément dans cette rue. Ce garçon de recettes se nommait Ernest Caby. Sa sacoche renfermait une collection de titres d’une valeur de 318.772 francs, plus un petit sac contenant 5.266 francs de monnaie. Dans une poche intérieure de ses habits, un portefeuille recélait 20.000 francs en billets et rouleaux d’or.

À une quinzaine de mètres à peu près de l’Agence, Caby, qui suivait son collège, se trouvait un peu en arrière. À ce moment, il vit, brusquement, se dresser un individu qui, sans un mot, se campa devant lui, le regardant fixement, avec des yeux où passait une double flamme. Cet homme cachait ses deux mains dans ses poches. Il se tenait immobile, farouche, face au garçon de recettes. Mais, soudain, sa main gauche apparut, armée d’un revolver.

Il fit feu.

Le garçon de recettes, atteint à la poitrine, tomba sur les genoux. Il tenta, dans un effort, de défendre son fardeau, de se raccrocher. Mais l’inconnu, sans se départir de son calme, lui tira dans le dos, de haut en bas, un deuxième coup de revolver, et, d’un geste brusque, lui arracha la sacoche.

En même temps, un complice surgissait, qui acheva prestement de dépouiller la victime.

Au premier coup de feu, le collègue de Caby, un nommé Peemans, se précipita dans les bureaux de l’Agence, criant : « Au secours ! » Mais les deux agresseurs n’avaient pas attendu. Ils sautèrent dans une automobile qui stationnait à quelques pas de là et qui démarra immédiatement.

Tels étaient les détails, brutalement résumés. Le garçon revolvérisé à bout portant, la sacoche arrachée et la fuite dans l’auto. L’enquête révéla, par la suite, que la voiture hospitalisait, outre le chauffeur, un troisième individu. Il y eut des passants qui tentèrent de s’opposer à la fuite. Ils essuyèrent des coups de revolver qui, par extraordinaire, n’atteignirent personne.

Au tableau : un garçon de recettes assassiné, l’argent et les titres enlevés et l’auto mystérieuse s’évanouissant dans l’inconnu.

L’infortuné Caby fut transporté d’abord dans une pharmacie voisine où il reçut les premiers soins, puis à l’hôpital Bichat. Deux balles l’avaient atteint, l’une à la base du cou, l’autre au sein droit. Il était incapable de prononcer le moindre mot. Inutile d’essayer de l’interroger.

Son état apparut extrêmement grave.

Quels étaient ces bandits qui avaient osé préparer et exécuter un coup de main aussi audacieux ? Nulle piste. On s’obstinait à parler des anarchistes. Mais lesquels ? Et quelles preuves ?

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Cela commença le 21 décembre 1911 — voici quatorze années bien pleines, comblées par d’autres tueries.

Les journaux s’envolaient de mains en mains, sur les boulevards, parmi les hurlements des camelots : Demandez le crime de la rue Ordener ! Un garçon de recettes assassiné en plein jour ! Les meurtriers tirent sur la foule ! L’émotion, on peut encore s’en souvenir, fut énorme.

Le crime, accompli avec une habileté consommée, un sang-froid inouï, conçu et réglé dans tous ses détails, était de nature à provoquer l’épouvante. Il apparaissait de toute évidence qu’on se trouvait en présence d’une bande supérieurement organisée, affichant une audace monstrueuse et que le forfait dépassait singulièrement les crimes même les plus retentissants auxquels on était, jusqu’ici, accoutumé.

Et tout de suite, le même mot courut sur toutes les lèvres : « Anarchistes !… Crime anarchiste !… » On évoquait les journées de terreur folle de 1894… les bombes… Ravachol, Vaillant, Émile Henry. Pour le public, nul doute. C’était une déclaration de guerre des anarchistes à la société.

Que s’était-il passé ?

Les faits étaient les suivants : Ce matin de décembre, maussade et pluvieux, un garçon de recettes se dirigeait vers la succursale de la Société Générale, 146, rue Ordener, muni de sa sacoche lourde des fonds nécessaires à la journée. Paisible, il venait de descendre, en compagnie d’un collègue, du tramway qui s’arrêtait précisément dans cette rue. Ce garçon de recettes se nommait Ernest Caby. Sa sacoche renfermait une collection de titres d’une valeur de 318.772 francs, plus un petit sac contenant 5.266 francs de monnaie. Dans une poche intérieure de ses habits, un portefeuille recélait 20.000 francs en billets et rouleaux d’or.

À une quinzaine de mètres à peu près de l’Agence, Caby, qui suivait son collège, se trouvait un peu en arrière. À ce moment, il vit, brusquement, se dresser un individu qui, sans un mot, se campa devant lui, le regardant fixement, avec des yeux où passait une double flamme. Cet homme cachait ses deux mains dans ses poches. Il se tenait immobile, farouche, face au garçon de recettes. Mais, soudain, sa main gauche apparut, armée d’un revolver.

Il fit feu.

Le garçon de recettes, atteint à la poitrine, tomba sur les genoux. Il tenta, dans un effort, de défendre son fardeau, de se raccrocher. Mais l’inconnu, sans se départir de son calme, lui tira dans le dos, de haut en bas, un deuxième coup de revolver, et, d’un geste brusque, lui arracha la sacoche.

En même temps, un complice surgissait, qui acheva prestement de dépouiller la victime.

Au premier coup de feu, le collègue de Caby, un nommé Peemans, se précipita dans les bureaux de l’Agence, criant : « Au secours ! » Mais les deux agresseurs n’avaient pas attendu. Ils sautèrent dans une automobile qui stationnait à quelques pas de là et qui démarra immédiatement.

Tels étaient les détails, brutalement résumés. Le garçon revolvérisé à bout portant, la sacoche arrachée et la fuite dans l’auto. L’enquête révéla, par la suite, que la voiture hospitalisait, outre le chauffeur, un troisième individu. Il y eut des passants qui tentèrent de s’opposer à la fuite. Ils essuyèrent des coups de revolver qui, par extraordinaire, n’atteignirent personne.

Au tableau : un garçon de recettes assassiné, l’argent et les titres enlevés et l’auto mystérieuse s’évanouissant dans l’inconnu.

L’infortuné Caby fut transporté d’abord dans une pharmacie voisine où il reçut les premiers soins, puis à l’hôpital Bichat. Deux balles l’avaient atteint, l’une à la base du cou, l’autre au sein droit. Il était incapable de prononcer le moindre mot. Inutile d’essayer de l’interroger.

Son état apparut extrêmement grave.

Quels étaient ces bandits qui avaient osé préparer et exécuter un coup de main aussi audacieux ? Nulle piste. On s’obstinait à parler des anarchistes. Mais lesquels ? Et quelles preuves ?

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