Wyandotté

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Wyandotté by JAMES FENIMORE COOPER, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER ISBN: 1230001374919
Publisher: GILBERT TEROL Publication: October 6, 2016
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER
ISBN: 1230001374919
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: October 6, 2016
Imprint:
Language: French

Extrait :

Il était si tard, que presque tous les hommes de la Hutte, les femmes et les enfants, avaient fait leurs arrangements pour la nuit. Le major courait donc peu de risques en s’aventurant au dehors, déguisé comme il l’était, et en ayant soin de ne pas s’approcher des lumières, dont un grand nombre, filtrant à travers les fenêtres de l’aile occidentale du bâtiment, montrait qu’il y avait beaucoup de monde dans ses murs et donnait à la place une apparence de vie et d’animation qui ne lui était pas ordinaire. La cour était aussi éclairée. Les hommes arrangeaient leurs lits de camp avec promptitude pour leur garde de nuit, pendant que les femmes s’occupaient du grand intérêt de leur vie, du soin des enfants.

Le capitaine, le major et le chapelain, chacun portant une carabine, les deux premiers des pistolets, traversèrent rapidement la cour et franchirent la porte. Le battant qui s’ouvrait n’avait pas été barré, le capitaine ayant ordonné aux sentinelles, en cas d’alarme, de se retirer dans la cour, puis d’en fermer les portes.

La nuit était étoilée et froide, ce qui est assez ordinaire dans cette région. Il n’y avait ni lampe, ni chandelle à l’extérieur de la maison ; les meurtrières mêmes, étaient dans l’obscurité ; on ne courait pas grand danger en circulant autour des fortifications. Les sentinelles étaient postées si près des palissades qu’elles pouvaient prévenir rapproche de l’ennemi sans être découvertes ; le capitaine voulut les éviter pour que son fils ne fût pas reconnu, et tous trois restèrent éloignés dans l’ombre projetée par les côtés de la Hutte.

Le premier objet qui frappa les regards de nos deux soldats fut le rocher, qui s’élevait au-dessus du moulin. Les Indiens avaient allumé leurs feux, non loin desquels ils étaient probablement couchés, car ils avaient apporté des planches du moulin et s’en étaient servis pour se faire un camp. Pourquoi restaient-ils dans cette position, et pourquoi négligeait-on les quinze ou vingt cabanes qui bordaient le côté occidental de la vallée ? Voilà ce qui donnait lieu aux conjectures.

— C’est tout à fait surprenant pour des Indiens, dit le capitaine à voix basse. Jamais je n’avais vu des sauvages se couvrir de cette manière, ni allumer des feux pour indiquer la place qu’ils occupent, comme le font ces gens-là.

— N’est-ce pas pour nous tromper, Monsieur ? répondit le major. Pour moi ce camp, si on peut l’appeler ainsi, me fait l’effet d’être désert.

— Il y a là quelque chose de prémédité dont il faut nous défier.

— C’est irrégulier, Monsieur, pour deux soldats comme nous, de rester dans le doute sur un tel point. Mon orgueil militaire se révolte devant cet état de choses, et, avec votre permission, j’irai au dehors faire une reconnaissance.

— L’orgueil militaire est une bonne chose. Bob, quand il est bien entendu. Mais un bon soldat doit se faire un point d’honneur de ne faire que ce qui est précisément nécessaire. Certaines gens s’imaginent que l’armée gagnerait à maintenir les notions exagérées de l’honneur militaire. J’ai connu des hommes assez aveuglés pour assurer qu’un soldat est obligé de maintenir son honneur aux dépens même de la loi, et cela dans un pays libre où le soldat n’est rien qu’un des appuis de la loi. Quant à nous, nous sommes ici pour défendre cette maison et ceux qu’elle contient, et notre honneur militaire doit plutôt nous engager à le faire efficacement et par de bons moyens qu’à courir le risque de ne pas le faire du tout, pour nous soumettre aux exigences des notions abstraites d’un faux code. Faisons ce qui est raisonnable, mon fils, et ne crois pas que notre honneur doive en souffrir.

Le capitaine Willoughby fit cette observation parce qu’il s’imaginait qu’un défaut du caractère de son fils était de confondre quelquefois la fin avec les moyens. C’est souvent le fait de ceux qui portent les armes. Il était plus facile de réprimander le major que de le convaincre, car, en général, la jeunesse n’aperçoit pas à quel point sont justes les avis de l’âge mûr.

— Mais, dit le fils, les cabanes, les moulins et toute la propriété sont exposés au feu et à d’autres accidents ; ne serait-il pas sage de me laisser faire une petite excursion afin de connaître l’état des choses ?

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Extrait :

Il était si tard, que presque tous les hommes de la Hutte, les femmes et les enfants, avaient fait leurs arrangements pour la nuit. Le major courait donc peu de risques en s’aventurant au dehors, déguisé comme il l’était, et en ayant soin de ne pas s’approcher des lumières, dont un grand nombre, filtrant à travers les fenêtres de l’aile occidentale du bâtiment, montrait qu’il y avait beaucoup de monde dans ses murs et donnait à la place une apparence de vie et d’animation qui ne lui était pas ordinaire. La cour était aussi éclairée. Les hommes arrangeaient leurs lits de camp avec promptitude pour leur garde de nuit, pendant que les femmes s’occupaient du grand intérêt de leur vie, du soin des enfants.

Le capitaine, le major et le chapelain, chacun portant une carabine, les deux premiers des pistolets, traversèrent rapidement la cour et franchirent la porte. Le battant qui s’ouvrait n’avait pas été barré, le capitaine ayant ordonné aux sentinelles, en cas d’alarme, de se retirer dans la cour, puis d’en fermer les portes.

La nuit était étoilée et froide, ce qui est assez ordinaire dans cette région. Il n’y avait ni lampe, ni chandelle à l’extérieur de la maison ; les meurtrières mêmes, étaient dans l’obscurité ; on ne courait pas grand danger en circulant autour des fortifications. Les sentinelles étaient postées si près des palissades qu’elles pouvaient prévenir rapproche de l’ennemi sans être découvertes ; le capitaine voulut les éviter pour que son fils ne fût pas reconnu, et tous trois restèrent éloignés dans l’ombre projetée par les côtés de la Hutte.

Le premier objet qui frappa les regards de nos deux soldats fut le rocher, qui s’élevait au-dessus du moulin. Les Indiens avaient allumé leurs feux, non loin desquels ils étaient probablement couchés, car ils avaient apporté des planches du moulin et s’en étaient servis pour se faire un camp. Pourquoi restaient-ils dans cette position, et pourquoi négligeait-on les quinze ou vingt cabanes qui bordaient le côté occidental de la vallée ? Voilà ce qui donnait lieu aux conjectures.

— C’est tout à fait surprenant pour des Indiens, dit le capitaine à voix basse. Jamais je n’avais vu des sauvages se couvrir de cette manière, ni allumer des feux pour indiquer la place qu’ils occupent, comme le font ces gens-là.

— N’est-ce pas pour nous tromper, Monsieur ? répondit le major. Pour moi ce camp, si on peut l’appeler ainsi, me fait l’effet d’être désert.

— Il y a là quelque chose de prémédité dont il faut nous défier.

— C’est irrégulier, Monsieur, pour deux soldats comme nous, de rester dans le doute sur un tel point. Mon orgueil militaire se révolte devant cet état de choses, et, avec votre permission, j’irai au dehors faire une reconnaissance.

— L’orgueil militaire est une bonne chose. Bob, quand il est bien entendu. Mais un bon soldat doit se faire un point d’honneur de ne faire que ce qui est précisément nécessaire. Certaines gens s’imaginent que l’armée gagnerait à maintenir les notions exagérées de l’honneur militaire. J’ai connu des hommes assez aveuglés pour assurer qu’un soldat est obligé de maintenir son honneur aux dépens même de la loi, et cela dans un pays libre où le soldat n’est rien qu’un des appuis de la loi. Quant à nous, nous sommes ici pour défendre cette maison et ceux qu’elle contient, et notre honneur militaire doit plutôt nous engager à le faire efficacement et par de bons moyens qu’à courir le risque de ne pas le faire du tout, pour nous soumettre aux exigences des notions abstraites d’un faux code. Faisons ce qui est raisonnable, mon fils, et ne crois pas que notre honneur doive en souffrir.

Le capitaine Willoughby fit cette observation parce qu’il s’imaginait qu’un défaut du caractère de son fils était de confondre quelquefois la fin avec les moyens. C’est souvent le fait de ceux qui portent les armes. Il était plus facile de réprimander le major que de le convaincre, car, en général, la jeunesse n’aperçoit pas à quel point sont justes les avis de l’âge mûr.

— Mais, dit le fils, les cabanes, les moulins et toute la propriété sont exposés au feu et à d’autres accidents ; ne serait-il pas sage de me laisser faire une petite excursion afin de connaître l’état des choses ?

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