Author: | GASTON LEROUX, GILBERT TEROL | ISBN: | 1230000544818 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | July 11, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | GASTON LEROUX, GILBERT TEROL |
ISBN: | 1230000544818 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | July 11, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le fantôme de l’Opéra a existé. Ce ne fut point, comme on l’a cru longtemps, une inspiration d’artistes, une superstition de directeurs, la création falote des cervelles excitées de ces demoiselles du corps de ballet, de leurs mères, des ouvreuses, des employés du vestiaire et de la concierge.
Oui, il a existé, en chair et en os, bien qu’il se donnât toutes les apparences d’un vrai fantôme, c’est-à-dire d’une ombre.
J’avais été frappé dès l’abord que je commençai de compulser les archives de l’Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme, et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames et je devais bientôt être conduit à cette idée que l’on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là. Les événements ne datent guère que d’une trentaine d’années et il ne serait point difficile de trouver encore aujourd’hui, au foyer même de la danse, des vieillards fort respectables, dont on ne saurait mettre la parole en doute, qui se souviennent comme si la chose datait d’hier, des conditions mystérieuses et tragiques qui accompagnèrent l’enlèvement de Christine Daaé, la disparition du vicomte de Chagny et la mort de son frère aîné le comte Philippe, dont le corps fut trouvé sur la berge du lac qui s’étend dans les dessous de l’Opéra, du côté de la rue Scribe. Mais aucun de ces témoins n’avait cru jusqu’à ce jour devoir mêler à cette affreuse aventure le personnage plutôt légendaire du fantôme de l’Opéra.
La vérité fut lente à pénétrer mon esprit troublé par une enquête qui se heurtait à chaque instant à des événements qu’à première vue on pouvait juger extra-terrestres, et, plus d’une fois, je fus tout près d’abandonner une besogne où je m’exténuais à poursuivre, – sans la saisir jamais, – une vaine image. Enfin, j’eus la preuve que mes pressentiments ne m’avaient point trompé et je fus récompensé de tous mes efforts le jour où j’acquis la certitude que le fantôme de l’Opéra avait été plus qu’une ombre.
Ce jour-là, j’avais passé de longues heures en compagnie des « Mémoires d’un directeur », œuvre légère de ce trop sceptique Moncharmin qui ne comprit rien, pendant son passage à l’Opéra, à la conduite ténébreuse du fantôme, et qui s’en gaussa tant qu’il put, dans le moment même qu’il était la première victime de la curieuse opération financière qui se passait à l’intérieur de « l’enveloppe magique ».
Le fantôme de l’Opéra a existé. Ce ne fut point, comme on l’a cru longtemps, une inspiration d’artistes, une superstition de directeurs, la création falote des cervelles excitées de ces demoiselles du corps de ballet, de leurs mères, des ouvreuses, des employés du vestiaire et de la concierge.
Oui, il a existé, en chair et en os, bien qu’il se donnât toutes les apparences d’un vrai fantôme, c’est-à-dire d’une ombre.
J’avais été frappé dès l’abord que je commençai de compulser les archives de l’Académie nationale de musique par la coïncidence surprenante des phénomènes attribués au fantôme, et du plus mystérieux, du plus fantastique des drames et je devais bientôt être conduit à cette idée que l’on pourrait peut-être rationnellement expliquer celui-ci par celui-là. Les événements ne datent guère que d’une trentaine d’années et il ne serait point difficile de trouver encore aujourd’hui, au foyer même de la danse, des vieillards fort respectables, dont on ne saurait mettre la parole en doute, qui se souviennent comme si la chose datait d’hier, des conditions mystérieuses et tragiques qui accompagnèrent l’enlèvement de Christine Daaé, la disparition du vicomte de Chagny et la mort de son frère aîné le comte Philippe, dont le corps fut trouvé sur la berge du lac qui s’étend dans les dessous de l’Opéra, du côté de la rue Scribe. Mais aucun de ces témoins n’avait cru jusqu’à ce jour devoir mêler à cette affreuse aventure le personnage plutôt légendaire du fantôme de l’Opéra.
La vérité fut lente à pénétrer mon esprit troublé par une enquête qui se heurtait à chaque instant à des événements qu’à première vue on pouvait juger extra-terrestres, et, plus d’une fois, je fus tout près d’abandonner une besogne où je m’exténuais à poursuivre, – sans la saisir jamais, – une vaine image. Enfin, j’eus la preuve que mes pressentiments ne m’avaient point trompé et je fus récompensé de tous mes efforts le jour où j’acquis la certitude que le fantôme de l’Opéra avait été plus qu’une ombre.
Ce jour-là, j’avais passé de longues heures en compagnie des « Mémoires d’un directeur », œuvre légère de ce trop sceptique Moncharmin qui ne comprit rien, pendant son passage à l’Opéra, à la conduite ténébreuse du fantôme, et qui s’en gaussa tant qu’il put, dans le moment même qu’il était la première victime de la curieuse opération financière qui se passait à l’intérieur de « l’enveloppe magique ».