Author: | Louis Vitet, GILBERT TEROL | ISBN: | 1230000224800 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | March 13, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Vitet, GILBERT TEROL |
ISBN: | 1230000224800 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | March 13, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le 13 octobre 1066, au moment où les armées d’Harold et de Guillaume allaient en venir aux mains dans les plaines d’Hastings, un cavalier normand sortit des rangs, lança son cheval en avant du front de bataille, et, pour préparer ses compagnons à vaincre ou à mourir, entonna la chanson de Roland.
Ce n’est pas là une invention poétique ; ce n’est pas seulement Robert Wace qui, dans ses vers, nous montre l’armée normande s’animant aux nomsde Charlemagne, et de Roland, et d’Olivier et des vassaux qui moururent à Roncevaux [1] ; les historiens les plus dignes de foi, Guillaume de Malmesbury, Mathieu Paris, Ralph Higden, Albéric des Trois-Fontaines, Mathieu de Westminster, parlent tous de ce chant carlovingien inaugurant la bataille et répété en chœur par les soldats du conquérant. Nous savons jusqu’au nom du trouvère intrépide qui paradait en chantant entre les deux armées : il était serviteur du comte de Mortain et se nommait Taillefer.
Mais connaissons-nous la chanson de Roland ? savons-nous ce qu’était cette poésie guerrière, cette cantilena Rolandi, comme l’appelle Ducange ? Il en est fait mention dans tout le moyen-âge, principalement au XIIe et au XIIIesiècle ; on prétend même qu’au XIVe nos armées la chantaient encore. Le roi Jean ne passe-t-il pas pour avoir dit à un des soldats de sa garde : « Pourquoi chanter Roland ? il n’y a plus de Roland. » À quoi cet homme se serait permis de répondre : « Il y aurait encore des Roland, si nous avions des Charlemagne. » Nous ne garantissons pas que le mot ait été dit, mais ce qui n’est pas douteux, c’est que durant ces trois ou quatre siècles, durant toute l’époque de la chevalerie, le nom de Roland ne cessa d’être chanté et presque déifié aussi bien sous la tente et sous le chaume que dans les palais et dans les donjons.
1↑ Roman de Rou, v. 1319.
Le 13 octobre 1066, au moment où les armées d’Harold et de Guillaume allaient en venir aux mains dans les plaines d’Hastings, un cavalier normand sortit des rangs, lança son cheval en avant du front de bataille, et, pour préparer ses compagnons à vaincre ou à mourir, entonna la chanson de Roland.
Ce n’est pas là une invention poétique ; ce n’est pas seulement Robert Wace qui, dans ses vers, nous montre l’armée normande s’animant aux nomsde Charlemagne, et de Roland, et d’Olivier et des vassaux qui moururent à Roncevaux [1] ; les historiens les plus dignes de foi, Guillaume de Malmesbury, Mathieu Paris, Ralph Higden, Albéric des Trois-Fontaines, Mathieu de Westminster, parlent tous de ce chant carlovingien inaugurant la bataille et répété en chœur par les soldats du conquérant. Nous savons jusqu’au nom du trouvère intrépide qui paradait en chantant entre les deux armées : il était serviteur du comte de Mortain et se nommait Taillefer.
Mais connaissons-nous la chanson de Roland ? savons-nous ce qu’était cette poésie guerrière, cette cantilena Rolandi, comme l’appelle Ducange ? Il en est fait mention dans tout le moyen-âge, principalement au XIIe et au XIIIesiècle ; on prétend même qu’au XIVe nos armées la chantaient encore. Le roi Jean ne passe-t-il pas pour avoir dit à un des soldats de sa garde : « Pourquoi chanter Roland ? il n’y a plus de Roland. » À quoi cet homme se serait permis de répondre : « Il y aurait encore des Roland, si nous avions des Charlemagne. » Nous ne garantissons pas que le mot ait été dit, mais ce qui n’est pas douteux, c’est que durant ces trois ou quatre siècles, durant toute l’époque de la chevalerie, le nom de Roland ne cessa d’être chanté et presque déifié aussi bien sous la tente et sous le chaume que dans les palais et dans les donjons.
1↑ Roman de Rou, v. 1319.