Author: | JEAN RAMBOSSON | ISBN: | 1230000213552 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | JEAN RAMBOSSON |
ISBN: | 1230000213552 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
UN MOT AU LECTEUR.
Les météores et les grands phénomènes de la nature sont la source des connaissances les plus variées, les plus curieuses et les plus généralement utiles, aussi bien pour l’âge mûr que pour l’adolescence.
Ceci est facile à comprendre : les lois qui président aux grandes manifestations de l’univers sont les mêmes que celles qui régissent les faits simples et insignifiants, en apparence, mais d’une haute importance en réalité, parce qu’ils ont lieu autour de nous, nous pressent en quelque sorte, nous touchent sans cesse, qu’ils nous intéressent dans nos demeures, notre alimentation, nos vêtements ; en un mot, parce qu’ils influent sur la vie tout entière de l’homme.
La science des météores est la plus vaste de toutes les sciences, car elle emprunte à toutes les autres ce qu’elles ont de plus important : les mathématiques lui fournissent les statistiques, si fécondes dans leur résultat général ; la physique lui donne les grandes lois des agents de la nature, lois qui doivent être le fondement de la météorologie ; l’astronomie est consultée par elle à chaque instant, et plusieurs de ses phénomènes resteraient incompréhensibles sans l’intervention de la chimie ; il n’y a pas jusqu’à l’histoire naturelle qui ne fournisse des données qui rentrent nécessairement dans le domaine des météores.
Les progrès de la météorologie sont donc intimement liés aux progrès de toutes les autres sciences, c’est pour ainsi dire une science d’application universelle, la science par excellence des gens du monde.
En effet, il n’est plus permis à personne d’ignorer ce que c’est que l’atmosphère, le vent, les nuages, la pluie, la neige, la grêle, la foudre, l’arc-en-ciel, etc. Et d’ailleurs, quelle science, par son importance et ses généralités, peut contribuer plus que la météorologie au développement des facultés de l’intelligence et satisfaire à un plus haut degré les aspirations de l’âme, pour ceux qui aiment à chercher Dieu dans ses œuvres ?
Nous nous occupons spécialement depuis près de trente ans, soit comme professeur, soit comme vulgarisateur, du sujet que nous traitons dans ce volume. Par notre position, nous avons été obligé de nous tenir au courant de toutes les conquêtes de la science ; de nombreux et lointains voyages nous ont également mis à même de faire des observations personnelles, et de recueillir des faits précieux qui éclairent une partie de notre travail. Nous avions ainsi été conduit à terminer à peu près un volume de haute science météorologique ; eh bien, malgré cela, nous le disons sans peine, nous avons hésité à entreprendre l’ouvrage que nous publions aujourd’hui.
Ceux qui savent combien il est difficile de vulgariser la science nous comprendront ; ils connaissent les obstacles sans nombre que l’on y rencontre.
On ne peut ici, comme dans un travail purement abstrait, citer sur la foi des maîtres les mots techniques, les formules, les locutions, les classifications, les démonstrations admises, et se contenter d’une intelligente compilation.
Il faut connaître son sujet bien plus profondément, s’en rendre maître d’une manière bien plus complète, afin de pouvoir traduire dans un langage qui soit compris de tous, et sans les faire dévier de leur sens, ces mots techniques, ces formules, ces locutions, ces démonstrations, etc., et discerner ce qui peut être retranché de ce qui doit être conservé.
Quelques mots maintenant sur le plan que nous avons suivi :
« L’ensemble complexe des connaissances physiques appelé la météorologie n’est pas encore constitué à l’état de science », disait M. Biot, en décembre 1855, dans une discussion à l’Académie des sciences.
Et M. Regnault ajoutait : « Les premiers principes à suivre dans les observations ne sont pas même posés et formulés ; on ne sait pas encore ce qu’il faut observer, comment il faut l’observer, ni où on doit l’observer. »
Après la lecture de ces passages, on ne sera pas étonné d’apprendre que la méthode ordinaire dans l’exposition des météores ne repose sur aucun fondement logique.
Jusqu’à ce jour on a divisé les météores en météores aériens, aqueux, calorifiques, lumineux, électriques et magnétiques.
Cette classification est tout à fait artificielle et ne repose pas sur la constitution intime des phénomènes ; car l’électricité, par exemple, joue un rôle aussi principal dans certains phénomènes aériens ou aqueux, tels que la formation des ouragans, des trombes, de la grêle, etc., que dans les phénomènes regardés comme spécialement électriques ; de même, l’air et l’eau ont une grande influence dans la plupart des phénomènes qu’on rassemble dans une autre classification.
Mais une chose certaine, c’est que la chaleur, la lumière, l’électricité et le magnétisme sont la cause principale de tous les météores : leur formation est impossible sans l’intervention de ces agents.
Il est donc bien évident que la base naturelle, logique, d’un traité de météorologie doit être l’étude de ces agents. C’est par là que nous commencerons après un aperçu de l’influence des voyages dans la science, puis nous passerons successivement en revue les grands phénomènes de la nature dans l’ordre qui nous a paru le plus naturel.
Comme nous changeons ainsi la méthode, l’ordre habituel admis dans les ouvrages de météorologie, quelque logique que notre plan nous ait d’abord paru, nous n’aurions pas osé en faire l’application, si les maîtres illustres qui font autorité dans l’étude de cette science ne nous y avaient fortement engagé.
Pour atteindre le but que nous nous sommes proposé, c’est-à-dire celui d’intéresser à la science, de lui enlever ce qu’elle a de trop rebutant, de trop aride, de la faire aimer tout en répandant des connaissances utiles, nous avons été obligé de supprimer bien des choses que nous aurions conservées dans un traité plus abstrait. Cependant cela ne nous a pas empêché d’indiquer les découvertes les plus récentes et de les faire servir à notre travail. En faisant un livre pour tous, nous sommes obligé d’être simple et clair, mais cela ne nous défend nullement d’être savant.
Le témoignage de M. Babinet, que nous reproduisons en tête de cet ouvrage, est bien propre à dissiper les inquiétudes que nous aurions pu conserver sur les difficultés que nous avons essayé de vaincre. D’ailleurs, en nous présentant sous le patronage d’un de nos grands maîtres, nous suivons en cela l’exemple des anciens, et nous reconnaissons avec l’un d’eux[1] qu’ « il est doux d’être loué par un homme qui mérite lui-même de grandes louanges ».
Nous devons ici rendre hommage au beau talent de M. Yan’ Dargent, dont le crayon si connu et si estimé a su répandre un puissant intérêt dans l’illustration de cet ouvrage, et même une gracieuse poésie sur des sujets qui souvent ne le comportent guère.
UN MOT AU LECTEUR.
Les météores et les grands phénomènes de la nature sont la source des connaissances les plus variées, les plus curieuses et les plus généralement utiles, aussi bien pour l’âge mûr que pour l’adolescence.
Ceci est facile à comprendre : les lois qui président aux grandes manifestations de l’univers sont les mêmes que celles qui régissent les faits simples et insignifiants, en apparence, mais d’une haute importance en réalité, parce qu’ils ont lieu autour de nous, nous pressent en quelque sorte, nous touchent sans cesse, qu’ils nous intéressent dans nos demeures, notre alimentation, nos vêtements ; en un mot, parce qu’ils influent sur la vie tout entière de l’homme.
La science des météores est la plus vaste de toutes les sciences, car elle emprunte à toutes les autres ce qu’elles ont de plus important : les mathématiques lui fournissent les statistiques, si fécondes dans leur résultat général ; la physique lui donne les grandes lois des agents de la nature, lois qui doivent être le fondement de la météorologie ; l’astronomie est consultée par elle à chaque instant, et plusieurs de ses phénomènes resteraient incompréhensibles sans l’intervention de la chimie ; il n’y a pas jusqu’à l’histoire naturelle qui ne fournisse des données qui rentrent nécessairement dans le domaine des météores.
Les progrès de la météorologie sont donc intimement liés aux progrès de toutes les autres sciences, c’est pour ainsi dire une science d’application universelle, la science par excellence des gens du monde.
En effet, il n’est plus permis à personne d’ignorer ce que c’est que l’atmosphère, le vent, les nuages, la pluie, la neige, la grêle, la foudre, l’arc-en-ciel, etc. Et d’ailleurs, quelle science, par son importance et ses généralités, peut contribuer plus que la météorologie au développement des facultés de l’intelligence et satisfaire à un plus haut degré les aspirations de l’âme, pour ceux qui aiment à chercher Dieu dans ses œuvres ?
Nous nous occupons spécialement depuis près de trente ans, soit comme professeur, soit comme vulgarisateur, du sujet que nous traitons dans ce volume. Par notre position, nous avons été obligé de nous tenir au courant de toutes les conquêtes de la science ; de nombreux et lointains voyages nous ont également mis à même de faire des observations personnelles, et de recueillir des faits précieux qui éclairent une partie de notre travail. Nous avions ainsi été conduit à terminer à peu près un volume de haute science météorologique ; eh bien, malgré cela, nous le disons sans peine, nous avons hésité à entreprendre l’ouvrage que nous publions aujourd’hui.
Ceux qui savent combien il est difficile de vulgariser la science nous comprendront ; ils connaissent les obstacles sans nombre que l’on y rencontre.
On ne peut ici, comme dans un travail purement abstrait, citer sur la foi des maîtres les mots techniques, les formules, les locutions, les classifications, les démonstrations admises, et se contenter d’une intelligente compilation.
Il faut connaître son sujet bien plus profondément, s’en rendre maître d’une manière bien plus complète, afin de pouvoir traduire dans un langage qui soit compris de tous, et sans les faire dévier de leur sens, ces mots techniques, ces formules, ces locutions, ces démonstrations, etc., et discerner ce qui peut être retranché de ce qui doit être conservé.
Quelques mots maintenant sur le plan que nous avons suivi :
« L’ensemble complexe des connaissances physiques appelé la météorologie n’est pas encore constitué à l’état de science », disait M. Biot, en décembre 1855, dans une discussion à l’Académie des sciences.
Et M. Regnault ajoutait : « Les premiers principes à suivre dans les observations ne sont pas même posés et formulés ; on ne sait pas encore ce qu’il faut observer, comment il faut l’observer, ni où on doit l’observer. »
Après la lecture de ces passages, on ne sera pas étonné d’apprendre que la méthode ordinaire dans l’exposition des météores ne repose sur aucun fondement logique.
Jusqu’à ce jour on a divisé les météores en météores aériens, aqueux, calorifiques, lumineux, électriques et magnétiques.
Cette classification est tout à fait artificielle et ne repose pas sur la constitution intime des phénomènes ; car l’électricité, par exemple, joue un rôle aussi principal dans certains phénomènes aériens ou aqueux, tels que la formation des ouragans, des trombes, de la grêle, etc., que dans les phénomènes regardés comme spécialement électriques ; de même, l’air et l’eau ont une grande influence dans la plupart des phénomènes qu’on rassemble dans une autre classification.
Mais une chose certaine, c’est que la chaleur, la lumière, l’électricité et le magnétisme sont la cause principale de tous les météores : leur formation est impossible sans l’intervention de ces agents.
Il est donc bien évident que la base naturelle, logique, d’un traité de météorologie doit être l’étude de ces agents. C’est par là que nous commencerons après un aperçu de l’influence des voyages dans la science, puis nous passerons successivement en revue les grands phénomènes de la nature dans l’ordre qui nous a paru le plus naturel.
Comme nous changeons ainsi la méthode, l’ordre habituel admis dans les ouvrages de météorologie, quelque logique que notre plan nous ait d’abord paru, nous n’aurions pas osé en faire l’application, si les maîtres illustres qui font autorité dans l’étude de cette science ne nous y avaient fortement engagé.
Pour atteindre le but que nous nous sommes proposé, c’est-à-dire celui d’intéresser à la science, de lui enlever ce qu’elle a de trop rebutant, de trop aride, de la faire aimer tout en répandant des connaissances utiles, nous avons été obligé de supprimer bien des choses que nous aurions conservées dans un traité plus abstrait. Cependant cela ne nous a pas empêché d’indiquer les découvertes les plus récentes et de les faire servir à notre travail. En faisant un livre pour tous, nous sommes obligé d’être simple et clair, mais cela ne nous défend nullement d’être savant.
Le témoignage de M. Babinet, que nous reproduisons en tête de cet ouvrage, est bien propre à dissiper les inquiétudes que nous aurions pu conserver sur les difficultés que nous avons essayé de vaincre. D’ailleurs, en nous présentant sous le patronage d’un de nos grands maîtres, nous suivons en cela l’exemple des anciens, et nous reconnaissons avec l’un d’eux[1] qu’ « il est doux d’être loué par un homme qui mérite lui-même de grandes louanges ».
Nous devons ici rendre hommage au beau talent de M. Yan’ Dargent, dont le crayon si connu et si estimé a su répandre un puissant intérêt dans l’illustration de cet ouvrage, et même une gracieuse poésie sur des sujets qui souvent ne le comportent guère.