Author: | JORIS KARL HUYSMANS, GILBERT TEROL | ISBN: | 1230000211784 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | JORIS KARL HUYSMANS, GILBERT TEROL |
ISBN: | 1230000211784 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
ROCOCO JAPONAIS
Ô toi dont l’œil est noir, les tresses noires, les chairs blondes, écoute-moi, ô ma folâtre louve !
J’aime tes yeux fantasques, tes yeux qui se retroussent sur les tempes ; j’aime ta bouche rouge comme une baie de sorbier, tes joues rondes et jaunes ; j’aime tes pieds tors, ta gorge roide, tes grands ongles lancéolés, brillants comme des valves de nacre.
J’aime, ô mignarde louve, ton énervant nonchaloir, ton sourire alangui, ton attitude indolente, tes gestes mièvres.
J’aime, ô louve câline, les miaulements de ta voix, j’aime ses tons ululants et rauques, mais j’aime par-dessus tout, j’aime à en mourir, ton nez, ton petit nez qui s’échappe des vagues de ta chevelure, comme une rose jaune éclose dans un feuillage noir.
RITOURNELLE
Défunt son homme la roua de coups, lui fit trois enfants, et mourut tout imprégné d’absinthe.
Depuis ce temps, elle patauge dans la boue, pousse la charrette, hurle à tue-tête : Il arrive ! il arrive !
Elle est ineffablement laide. C’est un monstre qui roule sur un cou de lutteur une tête rouge, grimaçante, trouée d’yeux sanglants, bossuée d’un nez dont les larges ailes, des soutes à tabac, pullulent de petits bulbes violacés.
ROCOCO JAPONAIS
Ô toi dont l’œil est noir, les tresses noires, les chairs blondes, écoute-moi, ô ma folâtre louve !
J’aime tes yeux fantasques, tes yeux qui se retroussent sur les tempes ; j’aime ta bouche rouge comme une baie de sorbier, tes joues rondes et jaunes ; j’aime tes pieds tors, ta gorge roide, tes grands ongles lancéolés, brillants comme des valves de nacre.
J’aime, ô mignarde louve, ton énervant nonchaloir, ton sourire alangui, ton attitude indolente, tes gestes mièvres.
J’aime, ô louve câline, les miaulements de ta voix, j’aime ses tons ululants et rauques, mais j’aime par-dessus tout, j’aime à en mourir, ton nez, ton petit nez qui s’échappe des vagues de ta chevelure, comme une rose jaune éclose dans un feuillage noir.
RITOURNELLE
Défunt son homme la roua de coups, lui fit trois enfants, et mourut tout imprégné d’absinthe.
Depuis ce temps, elle patauge dans la boue, pousse la charrette, hurle à tue-tête : Il arrive ! il arrive !
Elle est ineffablement laide. C’est un monstre qui roule sur un cou de lutteur une tête rouge, grimaçante, trouée d’yeux sanglants, bossuée d’un nez dont les larges ailes, des soutes à tabac, pullulent de petits bulbes violacés.