Les cachots d’Haldimand

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Les cachots d’Haldimand by JEAN FERON, GILBERT TEROL
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Author: JEAN FERON ISBN: 1230000212857
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 25, 2014
Imprint: Language: French
Author: JEAN FERON
ISBN: 1230000212857
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 25, 2014
Imprint:
Language: French

Tandis que Foxham achevait sa terrible besogne aux Jésuites, une autre scène se passait aux casernes de la rue Champlain.

Cinq hommes venaient d’approcher à pas de loup des casernes, et celui qui marchait en tête avait dans chacune de ses deux mains un pistolet, il portait un long manteau noir et sa tête était encapuchonnée. Si Foxham se fût tout à coup trouvé en face de cet homme, il eût été pétrifié par la stupeur sinon par l’épouvante : cet homme n’était autre que Saint-Vallier lui-même !

À quelques pas de la caserne, Saint-Vallier arrêta ses hommes et leur murmura ces ordres :

— Il y a là deux sentinelles dont il importe de s’emparer, sans faire de bruit, et de les réduire à l’impuissance, il ne faut tuer qu’en cas d’absolue nécessité !

— C’est bon, dit un des quatre hommes, je me charge de cette besogne avec Duchêne.

— Et moi je les ligoterai, reprit Saint-Vallier, tandis que vous les maintiendrez, j’ai des cordes solides.

Saint-Vallier reprit sa marche suivie de ses hommes.

Les deux sentinelles, pour se dégourdir, marchaient devant la caserne tout en causant à voix basses ; ils étaient en train de commenter l’incident qui s’était passé une demi-heure auparavant, lorsque Foxham les avait éveillés et leur avait fait emporter les deux sentinelles tuées dans le living-room par les balles de Saint-Vallier. Trop intéressés à leur conversation les deux factionnaires n’entendirent pas Saint-Vallier et ses hommes s’approcher. Et soudain, sans même avoir le temps de jeter un cri d’alarme, ils furent saisis, renversés, bâillonnés et ligotés.

— Allez les jeter dans cette guérite ! commanda Saint-Vallier.

Cette opération avait été faite rapidement et sans bruit.

Puis Saint-Vallier entraîna ses hommes vers l’entrée principale des casernes.

Là, il commanda à deux de ses hommes de demeurer en faction et de le prévenir en cas de danger, et se fit suivre par les deux autres.

Saint-Vallier connaissait les aires de la caserne, il l’avait visitée une fois. En entrant, on se trouvait dans une grande salle, qui était la salle commune des soldats. Au fond il y avait une porte donnant sur un corridor qui conduisait au dortoir d’un côté, et de l’autre vers l’antichambre qui précédait le living-room de Foxham. La salle était à demi éclairée par une lanterne accrochée à une solive du plafond. Saint-Vallier décrocha la lanterne et dit à ses deux compagnons :

— Suivez-moi sans bruit !

Il se dirigea vers le corridor qu’il suivit jusqu’à l’antichambre. Là, il s’arrêta pour écouter une conversation à voix basse qui partait du living-room.

— Attention ! souffla-t-il à ses deux compagnons.

Il frappa rudement dans la porte.

— Qui va là ? demanda en anglais une voix à l’intérieur, mais une voix inconnue à Saint-Vallier.

Celui-ci ne répondit pas. Et comme rien ne bougeait, il frappa encore.

Cette fois il entendit un pas s’approcher de la porte, puis cette porte fut ouverte. Dans rentre-bâillement un soldat apparut.

Saint-Vallier sauta dessus et le renversa.

— Ligotez ! commanda-t-il à ses hommes.

Ceux-ci s’empressèrent d’exécuter l’ordre.

Mais l’autre factionnaire jeta un cri d’alarme.

Saint-Vallier bondit jusqu’à lui et, lui mettant un poignard sur la gorge, dit à voix ardente et basse :

— Si tu cries encore, je te tue !

Le pauvre diable devint livide de peur.

Alors les compagnons de Saint-Vallier, qui avaient bâillonné et ligoté le premier factionnaire, s’approchèrent.

— Celui-ci, maintenant ! dit-il. Ah ! diable, nous allons manquer de cordes ! Maintenez-le, ajouta-t-il.

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Tandis que Foxham achevait sa terrible besogne aux Jésuites, une autre scène se passait aux casernes de la rue Champlain.

Cinq hommes venaient d’approcher à pas de loup des casernes, et celui qui marchait en tête avait dans chacune de ses deux mains un pistolet, il portait un long manteau noir et sa tête était encapuchonnée. Si Foxham se fût tout à coup trouvé en face de cet homme, il eût été pétrifié par la stupeur sinon par l’épouvante : cet homme n’était autre que Saint-Vallier lui-même !

À quelques pas de la caserne, Saint-Vallier arrêta ses hommes et leur murmura ces ordres :

— Il y a là deux sentinelles dont il importe de s’emparer, sans faire de bruit, et de les réduire à l’impuissance, il ne faut tuer qu’en cas d’absolue nécessité !

— C’est bon, dit un des quatre hommes, je me charge de cette besogne avec Duchêne.

— Et moi je les ligoterai, reprit Saint-Vallier, tandis que vous les maintiendrez, j’ai des cordes solides.

Saint-Vallier reprit sa marche suivie de ses hommes.

Les deux sentinelles, pour se dégourdir, marchaient devant la caserne tout en causant à voix basses ; ils étaient en train de commenter l’incident qui s’était passé une demi-heure auparavant, lorsque Foxham les avait éveillés et leur avait fait emporter les deux sentinelles tuées dans le living-room par les balles de Saint-Vallier. Trop intéressés à leur conversation les deux factionnaires n’entendirent pas Saint-Vallier et ses hommes s’approcher. Et soudain, sans même avoir le temps de jeter un cri d’alarme, ils furent saisis, renversés, bâillonnés et ligotés.

— Allez les jeter dans cette guérite ! commanda Saint-Vallier.

Cette opération avait été faite rapidement et sans bruit.

Puis Saint-Vallier entraîna ses hommes vers l’entrée principale des casernes.

Là, il commanda à deux de ses hommes de demeurer en faction et de le prévenir en cas de danger, et se fit suivre par les deux autres.

Saint-Vallier connaissait les aires de la caserne, il l’avait visitée une fois. En entrant, on se trouvait dans une grande salle, qui était la salle commune des soldats. Au fond il y avait une porte donnant sur un corridor qui conduisait au dortoir d’un côté, et de l’autre vers l’antichambre qui précédait le living-room de Foxham. La salle était à demi éclairée par une lanterne accrochée à une solive du plafond. Saint-Vallier décrocha la lanterne et dit à ses deux compagnons :

— Suivez-moi sans bruit !

Il se dirigea vers le corridor qu’il suivit jusqu’à l’antichambre. Là, il s’arrêta pour écouter une conversation à voix basse qui partait du living-room.

— Attention ! souffla-t-il à ses deux compagnons.

Il frappa rudement dans la porte.

— Qui va là ? demanda en anglais une voix à l’intérieur, mais une voix inconnue à Saint-Vallier.

Celui-ci ne répondit pas. Et comme rien ne bougeait, il frappa encore.

Cette fois il entendit un pas s’approcher de la porte, puis cette porte fut ouverte. Dans rentre-bâillement un soldat apparut.

Saint-Vallier sauta dessus et le renversa.

— Ligotez ! commanda-t-il à ses hommes.

Ceux-ci s’empressèrent d’exécuter l’ordre.

Mais l’autre factionnaire jeta un cri d’alarme.

Saint-Vallier bondit jusqu’à lui et, lui mettant un poignard sur la gorge, dit à voix ardente et basse :

— Si tu cries encore, je te tue !

Le pauvre diable devint livide de peur.

Alors les compagnons de Saint-Vallier, qui avaient bâillonné et ligoté le premier factionnaire, s’approchèrent.

— Celui-ci, maintenant ! dit-il. Ah ! diable, nous allons manquer de cordes ! Maintenez-le, ajouta-t-il.

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