Le Paquebot américain Annoté

Fiction & Literature
Cover of the book Le Paquebot américain Annoté by JAMES FENIMORE COOPER, Defauconpret, Auguste-Jean-Baptiste, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER, Defauconpret, Auguste-Jean-Baptiste ISBN: 1230000203522
Publisher: GILBERT TEROL Publication: December 18, 2013
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER, Defauconpret, Auguste-Jean-Baptiste
ISBN: 1230000203522
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: December 18, 2013
Imprint:
Language: French

Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé. 
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.

Extrait :

  U n bâtiment qui à ses voiles déferlées et son pavillon déployé est toujours un beau spectacle, et le Montauk, noble paquebot du port de sept cents tonneaux, construit à New-York, était un échantillon de première classe de l’école d’architecture navale de bâtiments à formes arrondies, et il ne lui manquait rien de ce que pouvaient fournir le goût et l’expérience du temps. La scène qui se passait sous leurs yeux fit bientôt oublier à Ève et à mademoiselle Viefville les présentations du capitaine, et toutes deux examinaient avec un vif intérêt les divers mouvements des hommes de l’équipage et des passagers, à mesure qu’ils passaient devant elles.

Une foule de personnes bien vêtues, mais évidemment de classe inférieure à celles qui étaient sur l’arrière, couvraient les passe-avants, ne songeant guère à toutes les souffrances physiques qu’elles auraient à endurer avant d’arriver à la terre de promission ; cette Amérique éloignée vers laquelle les pauvres et les opprimés de presque toutes les nations tournent les yeux pour y chercher un asile. Ève y vit avec surprise des hommes et des femmes âgés, des êtres qui allaient rompre presque tous les nœuds qui les attachaient au monde, pour trouver un répit contre les peines et les privations qu’ils avaient eu à supporter pendant plus de soixante ans. Quelques-uns s’étaient sacrifiés pour obéir à un instinct mystérieux qui attache l’homme à ses enfants, tandis que d’autres partaient avec joie, animés par l’espoir que leur inspiraient leur jeunesse et leurs forces. Un petit nombre, victimes de leurs vices, s’étaient embarqués dans l’espoir frivole qu’un changement de scène et plus de moyens de se livrer à leurs goûts, produiraient en eux un heureux changement. Tous avaient des projets que le jour de la vérité aurait fait évanouir ; et parmi les émigrants rassemblés sur ce bâtiment, peut-être n’existait-il pas un seul aventurier qui se fît une idée saine ou raisonnable de la manière dont se terminerait son entreprise. Plusieurs pourront obtenir un succès qui surpassera leurs plus belles espérances, mais, sans aucun doute, la plupart sont destinés à être désappointés. 

Des réflexions à peu près semblables se présentaient à l’esprit d’Ève Effingham, tandis qu’elle examinait cette foule mélangée parmi laquelle tout le monde était affairé, — les uns à recevoir des canots leur bagage, — les autres à faire leurs adieux à leurs amis. — Quelques-uns pleuraient ; çà et là, on voyait un groupe noyer les réflexions dans la coupe du départ ; et les enfants étonnés regardaient avec une sorte d’inquiétude ceux qui leur étaient chers, comme s’ils eussent craint de les perdre dans une pareille foule, et de perdre en même temps l’affection sur laquelle ils comptaient.

Quoique la discipline sévère qui divise les passagers de l’arrière et ceux de l’avant en deux castes aussi distinctes que celles des Indous, ne fût pas encore établie alors, le capitaine Truck avait un sentiment trop profond de son devoir pour souffrir que le gaillard d’arrière fût envahi sans cérémonie. Cette portion du bâtiment avait donc échappé en partie à la confusion du moment, quoiqu’on y vît, épars en assez grande quantité des coffres, des porte-manteaux, des paniers, et d’autres objets qui font partie du bagage des voyageurs. Profitant de l’espace qui restait encore libre, nos amis sortirent du rouffle pour jouir de la courte promenade qu’un bâtiment peut offrir. À ce moment, on vit arriver une autre embarcation venant de terre ; et un personnage à air grave, qui n’était pas disposé à déroger à sa dignité en montrant de la légèreté, ou en se dispensant des formes, demanda à parler au capitaine. Une présentation était inutile en ce cas, car le capitaine Truck ne l’eût pas plutôt vu qu’il reconnut les traits et l’air pompeux et solennel d’un officier de justice de Portsmouth, qui était souvent employé à visiter les paquebots américains pour y chercher des délinquants, des coupables à différents degrés de crime ou de folie.

— Je commençais à croire, monsieur Grab, dit le capitaine en serrant familièrement la main du myrmidon de la loi, que je n’aurais pas le plaisir de vous voir pour cette fois ; mais la marée n’arrive pas plus régulièrement que vous autres, Messieurs, qui venez ici au nom du roi. — Monsieur Grab, je vous présente M. Dodge. — Monsieur Dodge, voici M. Grab. — Et maintenant, à quel faux, à quelle bigamie, à quel enlèvement à quel scandalum magnatum, dois-je l’honneur de votre présence ? — Sir George Templemore, je vous présente monsieur Grab ; — monsieur Grab, voici sir George Templemore.

Sir George salua avec le dégoût qu’on peut supposer qu’inspirait à un homme honnête, un individu exerçant la profession de M. Grab ; et celui-ci regarda sir George d’un air grave, et en cherchant à maintenir sa dignité. Au surplus, l’affaire qui amenait l’officier de justice n’avait aucun rapport avec les passagers de l’arrière ; il venait chercher une jeune femme qui avait épousé un amant auquel son oncle avait refusé sa main ; et comme cet événement obligeait cet oncle à rendre des comptes qu’il ne se souciait pas de voir approfondir, il avait cru prudent de prévenir la demande, en en formant une lui-même contre le mari pour obtenir le remboursement d’avances, réelles ou prétendues, qu’il alléguait avoir faites à sa nièce pendant sa minorité.

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Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.

Extrait :

  U n bâtiment qui à ses voiles déferlées et son pavillon déployé est toujours un beau spectacle, et le Montauk, noble paquebot du port de sept cents tonneaux, construit à New-York, était un échantillon de première classe de l’école d’architecture navale de bâtiments à formes arrondies, et il ne lui manquait rien de ce que pouvaient fournir le goût et l’expérience du temps. La scène qui se passait sous leurs yeux fit bientôt oublier à Ève et à mademoiselle Viefville les présentations du capitaine, et toutes deux examinaient avec un vif intérêt les divers mouvements des hommes de l’équipage et des passagers, à mesure qu’ils passaient devant elles.

Une foule de personnes bien vêtues, mais évidemment de classe inférieure à celles qui étaient sur l’arrière, couvraient les passe-avants, ne songeant guère à toutes les souffrances physiques qu’elles auraient à endurer avant d’arriver à la terre de promission ; cette Amérique éloignée vers laquelle les pauvres et les opprimés de presque toutes les nations tournent les yeux pour y chercher un asile. Ève y vit avec surprise des hommes et des femmes âgés, des êtres qui allaient rompre presque tous les nœuds qui les attachaient au monde, pour trouver un répit contre les peines et les privations qu’ils avaient eu à supporter pendant plus de soixante ans. Quelques-uns s’étaient sacrifiés pour obéir à un instinct mystérieux qui attache l’homme à ses enfants, tandis que d’autres partaient avec joie, animés par l’espoir que leur inspiraient leur jeunesse et leurs forces. Un petit nombre, victimes de leurs vices, s’étaient embarqués dans l’espoir frivole qu’un changement de scène et plus de moyens de se livrer à leurs goûts, produiraient en eux un heureux changement. Tous avaient des projets que le jour de la vérité aurait fait évanouir ; et parmi les émigrants rassemblés sur ce bâtiment, peut-être n’existait-il pas un seul aventurier qui se fît une idée saine ou raisonnable de la manière dont se terminerait son entreprise. Plusieurs pourront obtenir un succès qui surpassera leurs plus belles espérances, mais, sans aucun doute, la plupart sont destinés à être désappointés. 

Des réflexions à peu près semblables se présentaient à l’esprit d’Ève Effingham, tandis qu’elle examinait cette foule mélangée parmi laquelle tout le monde était affairé, — les uns à recevoir des canots leur bagage, — les autres à faire leurs adieux à leurs amis. — Quelques-uns pleuraient ; çà et là, on voyait un groupe noyer les réflexions dans la coupe du départ ; et les enfants étonnés regardaient avec une sorte d’inquiétude ceux qui leur étaient chers, comme s’ils eussent craint de les perdre dans une pareille foule, et de perdre en même temps l’affection sur laquelle ils comptaient.

Quoique la discipline sévère qui divise les passagers de l’arrière et ceux de l’avant en deux castes aussi distinctes que celles des Indous, ne fût pas encore établie alors, le capitaine Truck avait un sentiment trop profond de son devoir pour souffrir que le gaillard d’arrière fût envahi sans cérémonie. Cette portion du bâtiment avait donc échappé en partie à la confusion du moment, quoiqu’on y vît, épars en assez grande quantité des coffres, des porte-manteaux, des paniers, et d’autres objets qui font partie du bagage des voyageurs. Profitant de l’espace qui restait encore libre, nos amis sortirent du rouffle pour jouir de la courte promenade qu’un bâtiment peut offrir. À ce moment, on vit arriver une autre embarcation venant de terre ; et un personnage à air grave, qui n’était pas disposé à déroger à sa dignité en montrant de la légèreté, ou en se dispensant des formes, demanda à parler au capitaine. Une présentation était inutile en ce cas, car le capitaine Truck ne l’eût pas plutôt vu qu’il reconnut les traits et l’air pompeux et solennel d’un officier de justice de Portsmouth, qui était souvent employé à visiter les paquebots américains pour y chercher des délinquants, des coupables à différents degrés de crime ou de folie.

— Je commençais à croire, monsieur Grab, dit le capitaine en serrant familièrement la main du myrmidon de la loi, que je n’aurais pas le plaisir de vous voir pour cette fois ; mais la marée n’arrive pas plus régulièrement que vous autres, Messieurs, qui venez ici au nom du roi. — Monsieur Grab, je vous présente M. Dodge. — Monsieur Dodge, voici M. Grab. — Et maintenant, à quel faux, à quelle bigamie, à quel enlèvement à quel scandalum magnatum, dois-je l’honneur de votre présence ? — Sir George Templemore, je vous présente monsieur Grab ; — monsieur Grab, voici sir George Templemore.

Sir George salua avec le dégoût qu’on peut supposer qu’inspirait à un homme honnête, un individu exerçant la profession de M. Grab ; et celui-ci regarda sir George d’un air grave, et en cherchant à maintenir sa dignité. Au surplus, l’affaire qui amenait l’officier de justice n’avait aucun rapport avec les passagers de l’arrière ; il venait chercher une jeune femme qui avait épousé un amant auquel son oncle avait refusé sa main ; et comme cet événement obligeait cet oncle à rendre des comptes qu’il ne se souciait pas de voir approfondir, il avait cru prudent de prévenir la demande, en en formant une lui-même contre le mari pour obtenir le remboursement d’avances, réelles ou prétendues, qu’il alléguait avoir faites à sa nièce pendant sa minorité.

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