Trois hommes en Allemagne

Kids, Teen, General Fiction, Fiction, Fiction - YA
Cover of the book Trois hommes en Allemagne by JEROME K. JEROME, GILBERT TEROL
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Author: JEROME K. JEROME ISBN: 1230000213116
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 26, 2014
Imprint: Language: French
Author: JEROME K. JEROME
ISBN: 1230000213116
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 26, 2014
Imprint:
Language: French

Trois amis éprouvent le besoin de se distraire. Fâcheux résultat d’une déception. Couardise de George. Harris a des idées. Récit du vieux marin et du yachtman inexpérimenté. Un équipage plein de courage. Du danger de mettre à la voile par vent de terre. De l’impossibilité de naviguer par vent de mer. Les arguments d’Ethelbertha. L’humidité de la rivière. Harris propose un voyage à bicyclette. George craint le vent. Harris suggère la forêt Noire. George craint les montées. Plan imaginé par Harris pour en triompher. Irruption de Mme Harris.

CE qu’il nous faudrait, dit Harris, ce serait un peu de distraction.

À ce moment la porte s’ouvrit, et Mme Harris, passant la tête dans l’entre-faâilernent, nous dit qu’Ethelbertha l’envoyait me rappeler qu’il ne fallait pas rentrer trop tard à cause de Clarence…

(Je suis enclin à penser qu’Ethelbertha se tourmente trop volontiers sur le compte des enfants. L’état de ce petit n’offre en somme aucune gravité. Il est sorti le matin avec sa tante. S’il a le malheur, étant avec elle, de regarder la devanture d’un pâtissier, elle le fait entrer et le bourre de choux à la crème et de buns jusqu’à ce qu’il se déclare rassasié et refuse avec politesse et fermeté de manger quoi que ce soit de plus. Résultat : il a du mal à avaler un peu de purée à déjeuner : et sa mère craint qu’il ne couve une maladie grave.)

Mme Harris ajouta que nous ferions bien de nous dépêcher de monter pour ne pas manquer la récitation de « The Mad Hatters Tea Party », tiré d’Alice in Wonderland. Muriel — c’est la récitante — est la deuxième enfant de Harris. Elle a huit ans, c’est une fille intelligente et gaie, mais, pour ma part, je la préfère dans les pièces sérieuses. Nous répondons que nous finissons nos cigarettes, que nous viendrons tout de suite après, et nous supplions Mme Harris de ne pas laisser Muriel commencer avant notre arrivée. Elle promet de tout faire pour calmer le zèle de l’enfant et s’en va.

Harris, la porte fermée, reprit sa phrase interrompue.

— Vous comprenez ce que je voulais dire. — un changement total.

Comment le réaliser ?

George proposa « un voyage d’affaires » .

Un jeune ingénieur avait, je m’en souviens, projeté un de ces « voyages d’affaires » pour Vienne. Sa femme lui demanda de préciser ses projets. Il s’agissait de visiter des mines aux alentours de la capitale autrichienne et de rédiger des rapports. Elle désira l’accompagner, — c’était une femme à ça. Il fit l’impossible pour l’en dissuader, alléguant que la place d’une jolie femme n’était pas dans une mine. Elle était bien de cet avis. Aussi n’avait-elle nullement l’intention de l’accompagner dans les puits. Simplement elle le mettrait en voiture chaque matin, puis se distrairait jusqu’à son retour en admirant les boutiques et en y achetant d’aventure ce qui la tenterait. Ayant lancé l’idée, il ne voyait plus maintenant le moyen de se tirer de là. Pendant dix longues journées d’été, il fut condamné à inspecter les mines des environs de Vienne et, le soir, à rédiger des rapports. Il les expédiait à son patron, qui ne savait qu’en faire. Je rappelai ce précédent et en fis l’application à notre cas :

— Je serais navré de croire qu’Ethelbertha et Mme Harris appartiennent à cette catégorie d’épouses. Cependant, ne recourons pas, pour cette fois, au prétexte « affaires » ; réservons cette échappatoire pour le cas d’absolue nécessité… Non, allons-y carrément. Voici ce que j’expliquerai à Ethelbertha : « J’ai remarqué, lui dirai-je, que jamais mortel n’estime à sa juste valeur un bonheur qui est constamment à sa portée. » J’ajouterai qu’afin de lui permettre d’apprécier mes qualités personnelles, je jugeais opportun de m’arracher à sa société et à celle des enfants pour trois semaines au moins. Je lui dirai, continuai je, en m’adressant à {{sc| Harris}}, que c’est vous qui m’avez fait comprendre cela, que c’est à vous que nous devons…

Harris posa vivement son verre.

— Si cela ne vous fait rien, mon vieux, je préférerais autre chose. Elle en parlerait à ma femme. Je serais désolé de recevoir des remerciements que je ne mérite pas.

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Trois amis éprouvent le besoin de se distraire. Fâcheux résultat d’une déception. Couardise de George. Harris a des idées. Récit du vieux marin et du yachtman inexpérimenté. Un équipage plein de courage. Du danger de mettre à la voile par vent de terre. De l’impossibilité de naviguer par vent de mer. Les arguments d’Ethelbertha. L’humidité de la rivière. Harris propose un voyage à bicyclette. George craint le vent. Harris suggère la forêt Noire. George craint les montées. Plan imaginé par Harris pour en triompher. Irruption de Mme Harris.

CE qu’il nous faudrait, dit Harris, ce serait un peu de distraction.

À ce moment la porte s’ouvrit, et Mme Harris, passant la tête dans l’entre-faâilernent, nous dit qu’Ethelbertha l’envoyait me rappeler qu’il ne fallait pas rentrer trop tard à cause de Clarence…

(Je suis enclin à penser qu’Ethelbertha se tourmente trop volontiers sur le compte des enfants. L’état de ce petit n’offre en somme aucune gravité. Il est sorti le matin avec sa tante. S’il a le malheur, étant avec elle, de regarder la devanture d’un pâtissier, elle le fait entrer et le bourre de choux à la crème et de buns jusqu’à ce qu’il se déclare rassasié et refuse avec politesse et fermeté de manger quoi que ce soit de plus. Résultat : il a du mal à avaler un peu de purée à déjeuner : et sa mère craint qu’il ne couve une maladie grave.)

Mme Harris ajouta que nous ferions bien de nous dépêcher de monter pour ne pas manquer la récitation de « The Mad Hatters Tea Party », tiré d’Alice in Wonderland. Muriel — c’est la récitante — est la deuxième enfant de Harris. Elle a huit ans, c’est une fille intelligente et gaie, mais, pour ma part, je la préfère dans les pièces sérieuses. Nous répondons que nous finissons nos cigarettes, que nous viendrons tout de suite après, et nous supplions Mme Harris de ne pas laisser Muriel commencer avant notre arrivée. Elle promet de tout faire pour calmer le zèle de l’enfant et s’en va.

Harris, la porte fermée, reprit sa phrase interrompue.

— Vous comprenez ce que je voulais dire. — un changement total.

Comment le réaliser ?

George proposa « un voyage d’affaires » .

Un jeune ingénieur avait, je m’en souviens, projeté un de ces « voyages d’affaires » pour Vienne. Sa femme lui demanda de préciser ses projets. Il s’agissait de visiter des mines aux alentours de la capitale autrichienne et de rédiger des rapports. Elle désira l’accompagner, — c’était une femme à ça. Il fit l’impossible pour l’en dissuader, alléguant que la place d’une jolie femme n’était pas dans une mine. Elle était bien de cet avis. Aussi n’avait-elle nullement l’intention de l’accompagner dans les puits. Simplement elle le mettrait en voiture chaque matin, puis se distrairait jusqu’à son retour en admirant les boutiques et en y achetant d’aventure ce qui la tenterait. Ayant lancé l’idée, il ne voyait plus maintenant le moyen de se tirer de là. Pendant dix longues journées d’été, il fut condamné à inspecter les mines des environs de Vienne et, le soir, à rédiger des rapports. Il les expédiait à son patron, qui ne savait qu’en faire. Je rappelai ce précédent et en fis l’application à notre cas :

— Je serais navré de croire qu’Ethelbertha et Mme Harris appartiennent à cette catégorie d’épouses. Cependant, ne recourons pas, pour cette fois, au prétexte « affaires » ; réservons cette échappatoire pour le cas d’absolue nécessité… Non, allons-y carrément. Voici ce que j’expliquerai à Ethelbertha : « J’ai remarqué, lui dirai-je, que jamais mortel n’estime à sa juste valeur un bonheur qui est constamment à sa portée. » J’ajouterai qu’afin de lui permettre d’apprécier mes qualités personnelles, je jugeais opportun de m’arracher à sa société et à celle des enfants pour trois semaines au moins. Je lui dirai, continuai je, en m’adressant à {{sc| Harris}}, que c’est vous qui m’avez fait comprendre cela, que c’est à vous que nous devons…

Harris posa vivement son verre.

— Si cela ne vous fait rien, mon vieux, je préférerais autre chose. Elle en parlerait à ma femme. Je serais désolé de recevoir des remerciements que je ne mérite pas.

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