Author: | Arthur Buies | ISBN: | 1230001306057 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Arthur Buies |
ISBN: | 1230001306057 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Est-ce que vous vieillissez, vous, mon cher lecteur ?
Ça se pourrait bien.
Pour moi, il me semble que je fais à peu près la même chose, et, pourtant, je rencontre tous les jours, et de plus en plus, signe infaillible de décrépitude, des gens qui me disent à l’envi :
« Comme vous rajeunissez ! Comme vous êtes alerte ! Vous avez l’air d’un jeune homme de vingt-cinq ans ! »…
Hélas ! Quand un homme rajeunit tant que ça, on n’a pas besoin de le lui dire ; il s’en aperçoit suffisamment à la nature et au nombre des exploits qu’il peut accomplir. Non, jamais jamais il ne reviendra le temps où nous partions, tous les deux ou trois jours, à la fermeture des bureaux, Alphonse Geoffrion, Alphonse Lusignan, Joseph Turgeon et moi, pour faire le tour à pied de la petite montagne de Montréal ! Chemin faisant, nous arrêtions, bien entendu, chez Prendergast, au détour de la Côte des Neiges, pour prendre une « cerise » et même deux « cerises ». Il nous arrivait encore parfois d’y souper, puis nous revenions à la ville, forts comme des Turcs et dispos comme des chamois.
Là, par exemple, nous étions rajeunis ! Nous passions de bonnes longues soirées, bien gaies, bien animées, pleines de toute espèce de choses, jusqu’à des choses instructives, et, de temps à autre, il nous prenait fantaisie, à l’approche de l’heure solennelle, de louer un “ cab ” à quatre, pour quinze sous, et d’aller faire une promenade quelconque...
Est-ce que vous vieillissez, vous, mon cher lecteur ?
Ça se pourrait bien.
Pour moi, il me semble que je fais à peu près la même chose, et, pourtant, je rencontre tous les jours, et de plus en plus, signe infaillible de décrépitude, des gens qui me disent à l’envi :
« Comme vous rajeunissez ! Comme vous êtes alerte ! Vous avez l’air d’un jeune homme de vingt-cinq ans ! »…
Hélas ! Quand un homme rajeunit tant que ça, on n’a pas besoin de le lui dire ; il s’en aperçoit suffisamment à la nature et au nombre des exploits qu’il peut accomplir. Non, jamais jamais il ne reviendra le temps où nous partions, tous les deux ou trois jours, à la fermeture des bureaux, Alphonse Geoffrion, Alphonse Lusignan, Joseph Turgeon et moi, pour faire le tour à pied de la petite montagne de Montréal ! Chemin faisant, nous arrêtions, bien entendu, chez Prendergast, au détour de la Côte des Neiges, pour prendre une « cerise » et même deux « cerises ». Il nous arrivait encore parfois d’y souper, puis nous revenions à la ville, forts comme des Turcs et dispos comme des chamois.
Là, par exemple, nous étions rajeunis ! Nous passions de bonnes longues soirées, bien gaies, bien animées, pleines de toute espèce de choses, jusqu’à des choses instructives, et, de temps à autre, il nous prenait fantaisie, à l’approche de l’heure solennelle, de louer un “ cab ” à quatre, pour quinze sous, et d’aller faire une promenade quelconque...