Author: | Louis Figuier | ISBN: | 1230001325034 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Louis Figuier |
ISBN: | 1230001325034 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
La guerre de 1870 avait surpris la France dans un regrettable état d’infériorité militaire. Tandis qu’en dehors de nos frontières tout se transformait, et que l’art de la guerre profitait largement des nouvelles découvertes de la science, nous en étions encore à nos vieux errements. Tandis que l’Allemagne et l’Autriche avaient des canons se chargeant par la culasse, nous n’avions que des pièces rayées se chargeant par la bouche. Tandis que la dynamite et les poudres progressives étaient connues partout, ce ne fut qu’après nos premiers revers que l’on s’occupa, en France, de les employer. Mais, dès ce moment, nos officiers, nos ingénieurs, nos savants, redoublent d’énergie, et bientôt ils font des prodiges. Le général de Reffye crée un matériei d’artillerie entièrement nouveau. On photographie les cartes qui manquent à l’armée, on installe le service des pigeons voyageurs, on barre, avec des torpilles, le cours des fleuves, celui de la Seine en particulier.
Après la signature de la paix, ce mouvement de progrès prit un essor beaucoup plus important encore.
En 1870, la France ne possédait que quatre poudreries militaires, placées sous la direction d’un colonel d’artillerie. Nous avons aujourd’hui dix poudreries, à Esquerdes, Saint-Ponce, Vonges, le Ripault, le Pont de Buis, Angoulême, Saint-Chamas, Toulouse, Saint-Médard, et Sevran-Livry, ainsi qu’une fabrique de coton-poudre, au Moulin-Blanc. Il existe une raffinerie de soufre et salpêtre à Marseille, deux raffineries de salpêtre à Lille et à Bordeaux. En outre, un atelier de dynamite a été joint à la poudrerie de Vonges. En tout temps, nos approvisionnements sont énormes : quarante millions de kilogrammes de poudre et deux millions de kilogrammes de dynamite. Toutes les mesures sont prises, d’ailleurs, pour qu’en temps de guerre, les poudreries livrent à l’armée un million de kilogrammes de poudre par mois ; ce qui, avec les approvisionnements du temps de paix, suffirait amplement à tous les besoins. Enfin, comme on le verra dans les chapitres suivants, nos officiers, nos ingénieurs des poudres et salpêtres et nos chimistes, poursuivent sans relâche l’étude des explosifs. Nos obus sont maintenant chargés de dynamite ou de mélinite ; la poudre ancienne, la poudre proprement dite, ne sert plus qu’au chargement des cartouches de fusil et des gargousses de canon...
La guerre de 1870 avait surpris la France dans un regrettable état d’infériorité militaire. Tandis qu’en dehors de nos frontières tout se transformait, et que l’art de la guerre profitait largement des nouvelles découvertes de la science, nous en étions encore à nos vieux errements. Tandis que l’Allemagne et l’Autriche avaient des canons se chargeant par la culasse, nous n’avions que des pièces rayées se chargeant par la bouche. Tandis que la dynamite et les poudres progressives étaient connues partout, ce ne fut qu’après nos premiers revers que l’on s’occupa, en France, de les employer. Mais, dès ce moment, nos officiers, nos ingénieurs, nos savants, redoublent d’énergie, et bientôt ils font des prodiges. Le général de Reffye crée un matériei d’artillerie entièrement nouveau. On photographie les cartes qui manquent à l’armée, on installe le service des pigeons voyageurs, on barre, avec des torpilles, le cours des fleuves, celui de la Seine en particulier.
Après la signature de la paix, ce mouvement de progrès prit un essor beaucoup plus important encore.
En 1870, la France ne possédait que quatre poudreries militaires, placées sous la direction d’un colonel d’artillerie. Nous avons aujourd’hui dix poudreries, à Esquerdes, Saint-Ponce, Vonges, le Ripault, le Pont de Buis, Angoulême, Saint-Chamas, Toulouse, Saint-Médard, et Sevran-Livry, ainsi qu’une fabrique de coton-poudre, au Moulin-Blanc. Il existe une raffinerie de soufre et salpêtre à Marseille, deux raffineries de salpêtre à Lille et à Bordeaux. En outre, un atelier de dynamite a été joint à la poudrerie de Vonges. En tout temps, nos approvisionnements sont énormes : quarante millions de kilogrammes de poudre et deux millions de kilogrammes de dynamite. Toutes les mesures sont prises, d’ailleurs, pour qu’en temps de guerre, les poudreries livrent à l’armée un million de kilogrammes de poudre par mois ; ce qui, avec les approvisionnements du temps de paix, suffirait amplement à tous les besoins. Enfin, comme on le verra dans les chapitres suivants, nos officiers, nos ingénieurs des poudres et salpêtres et nos chimistes, poursuivent sans relâche l’étude des explosifs. Nos obus sont maintenant chargés de dynamite ou de mélinite ; la poudre ancienne, la poudre proprement dite, ne sert plus qu’au chargement des cartouches de fusil et des gargousses de canon...