Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain-Tome I et II

Fiction & Literature, Historical
Cover of the book Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain-Tome I et II by EDWARD  GIBBON, GILBERT TEROL
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Author: EDWARD GIBBON ISBN: 1230001232189
Publisher: GILBERT TEROL Publication: July 17, 2016
Imprint: Language: French
Author: EDWARD GIBBON
ISBN: 1230001232189
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: July 17, 2016
Imprint:
Language: French

Extrait :

AU second siècle de l’ère chrétienne, l’Empire romain comprenait les plus belles contrées de la terre et la portion la plus civilisée du genre humain. Une valeur disciplinée, une renommée antique, assuraient les frontières de cette immense monarchie. L’influence douce, mais puissante, des lois et des mœurs avait insensiblement cimenté l’union de toutes les provinces : leurs habitans jouissaient et abusaient, au sein de la paix, des avantages du luxe et des richesses. On conservait avec un respect bienséant l’usage d’une constitution libre. Le sénat romain possédait, en apparence, l’autorité souveraine, et les empereurs étaient revêtus de la puissance exécutive. Pendant plus de quatre-vingts ans, l’administration[ 98-180. ] publique fut dirigée par les talens et la vertu de Trajan, d’Adrien et des deux Antonins. Ces trois chapitres seront consacrés à décrire d’abord l’état florissant de l’empire durant cette heureuse période ; ensuite, et depuis la mort de Marc-Aurèle, les principales circonstances de sa décadence et de sa chute : révolution à jamais mémorable, et qui influe encore maintenant sur toutes les nations du globe.

Modération d’Auguste.

Les principales conquêtes des Romains avaient été l’ouvrage de la république. Les empereurs se contentèrent, pour la plupart, de conserver ces acquisitions, fruit de la profonde sagesse du sénat, de l’émulation active des consuls et de l’enthousiasme du peuple. Les sept premiers siècles n’avaient présenté qu’une succession rapide de triomphes ; mais il était réservé à l’empereur Auguste d’abandonner le projet ambitieux de subjuguer l’univers, pour introduire l’esprit de modération dans les conseils de Rome. Porté à la paix, autant par sa situation que par son caractère, il s’aperçut aisément qu’à l’excès de grandeur où elle était parvenue, elle avait désormais, en risquant le sort des combats, beaucoup moins à espérer qu’à craindre ; que dans la poursuite de ces guerres lointaines, l’entreprise devenait tous les jours plus difficile, le succès plus douteux, et la possession moins sûre et moins avantageuse. L’expérience d’Auguste vint à l’appui de ces réflexions salutaires, et lui prouva que par la prudente vigueur de sa politique, il pouvait s’assurer d’obtenir sans peine toutes les concessions que la sûreté ou la dignité de Rome exigerait des Barbares même les plus formidables ; et, sans exposer aux flèches des Parthes ni lui ni ses légions, il en obtint, par un traité honorable, la restitution des drapeaux et des prisonniers qui avaient été enlevés à l’infortuné Crassus.

Ses généraux, dans les premières années de son règne, essayèrent de subjuguer l’Éthiopie et l’Arabie Heureuse : ils marchèrent l’espace de trois cents lieues environ au midi du tropique ; mais la chaleur du climat arrêta bientôt les conquérants, et protégea les habitans peu guerriers de ces régions éloignées. La conquête des contrées septentrionales de l’Europe valait à peine les dépenses et les travaux qu’elle eût exigés. Couverte de bois et de marais, la Germanie nourrissait dans son sein des barbares courageux qui méprisaient la vie lorsqu’elle était séparée de la liberté : et, quoique dans la première attaque ils eussent paru céder sous le poids de la puissance romaine, un acte éclatant de désespoir les rétablit bientôt dans leur indépendance,

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Extrait :

AU second siècle de l’ère chrétienne, l’Empire romain comprenait les plus belles contrées de la terre et la portion la plus civilisée du genre humain. Une valeur disciplinée, une renommée antique, assuraient les frontières de cette immense monarchie. L’influence douce, mais puissante, des lois et des mœurs avait insensiblement cimenté l’union de toutes les provinces : leurs habitans jouissaient et abusaient, au sein de la paix, des avantages du luxe et des richesses. On conservait avec un respect bienséant l’usage d’une constitution libre. Le sénat romain possédait, en apparence, l’autorité souveraine, et les empereurs étaient revêtus de la puissance exécutive. Pendant plus de quatre-vingts ans, l’administration[ 98-180. ] publique fut dirigée par les talens et la vertu de Trajan, d’Adrien et des deux Antonins. Ces trois chapitres seront consacrés à décrire d’abord l’état florissant de l’empire durant cette heureuse période ; ensuite, et depuis la mort de Marc-Aurèle, les principales circonstances de sa décadence et de sa chute : révolution à jamais mémorable, et qui influe encore maintenant sur toutes les nations du globe.

Modération d’Auguste.

Les principales conquêtes des Romains avaient été l’ouvrage de la république. Les empereurs se contentèrent, pour la plupart, de conserver ces acquisitions, fruit de la profonde sagesse du sénat, de l’émulation active des consuls et de l’enthousiasme du peuple. Les sept premiers siècles n’avaient présenté qu’une succession rapide de triomphes ; mais il était réservé à l’empereur Auguste d’abandonner le projet ambitieux de subjuguer l’univers, pour introduire l’esprit de modération dans les conseils de Rome. Porté à la paix, autant par sa situation que par son caractère, il s’aperçut aisément qu’à l’excès de grandeur où elle était parvenue, elle avait désormais, en risquant le sort des combats, beaucoup moins à espérer qu’à craindre ; que dans la poursuite de ces guerres lointaines, l’entreprise devenait tous les jours plus difficile, le succès plus douteux, et la possession moins sûre et moins avantageuse. L’expérience d’Auguste vint à l’appui de ces réflexions salutaires, et lui prouva que par la prudente vigueur de sa politique, il pouvait s’assurer d’obtenir sans peine toutes les concessions que la sûreté ou la dignité de Rome exigerait des Barbares même les plus formidables ; et, sans exposer aux flèches des Parthes ni lui ni ses légions, il en obtint, par un traité honorable, la restitution des drapeaux et des prisonniers qui avaient été enlevés à l’infortuné Crassus.

Ses généraux, dans les premières années de son règne, essayèrent de subjuguer l’Éthiopie et l’Arabie Heureuse : ils marchèrent l’espace de trois cents lieues environ au midi du tropique ; mais la chaleur du climat arrêta bientôt les conquérants, et protégea les habitans peu guerriers de ces régions éloignées. La conquête des contrées septentrionales de l’Europe valait à peine les dépenses et les travaux qu’elle eût exigés. Couverte de bois et de marais, la Germanie nourrissait dans son sein des barbares courageux qui méprisaient la vie lorsqu’elle était séparée de la liberté : et, quoique dans la première attaque ils eussent paru céder sous le poids de la puissance romaine, un acte éclatant de désespoir les rétablit bientôt dans leur indépendance,

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