Author: | Honore de Balzac | ISBN: | 1230000578790 |
Publisher: | pb | Publication: | July 29, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Honore de Balzac |
ISBN: | 1230000578790 |
Publisher: | pb |
Publication: | July 29, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Depuis 1830, on a malheureusement bâti plusieurs maisons en deçà du pont. Si
ce?e espèce de faubourg s’augmente, la physionomie de la ville y perdra
sa gracieuse originalité. Mais, en 1829, les côtés de la route étant libres,
le maître de poste, grand et gros homme d’environ soixante ans, assis au
point culminant de ce pont, pouvait, par une belle matinée, parfaitement
embrasser ce qu’en termes de son art on nomme un ruban de queue. Le
mois de septembre déployait ses trésors, l’atmosphère flambait au-dessus
des herbes et des cailloux, aucun nuage n’altérait le bleu de l’éther dont
la pureté partout vive, et même à l’horizon, indiquait l’excessive raréfaction
de l’air. Aussi, Minoret-Levrault, ainsi se nommait le maître de
poste, était-il obligé de se faire un garde-vue avec une de ses mains pour
ne pas être ébloui. En homme impatienté d’a?endre, il regardait tantôt
les charmantes prairies qui s’étalent à droite de la route et où ses regains
poussaient, tantôt la colline chargée de bois qui, sur la gauche, s’étend de
Nemours à Bouron...
Depuis 1830, on a malheureusement bâti plusieurs maisons en deçà du pont. Si
ce?e espèce de faubourg s’augmente, la physionomie de la ville y perdra
sa gracieuse originalité. Mais, en 1829, les côtés de la route étant libres,
le maître de poste, grand et gros homme d’environ soixante ans, assis au
point culminant de ce pont, pouvait, par une belle matinée, parfaitement
embrasser ce qu’en termes de son art on nomme un ruban de queue. Le
mois de septembre déployait ses trésors, l’atmosphère flambait au-dessus
des herbes et des cailloux, aucun nuage n’altérait le bleu de l’éther dont
la pureté partout vive, et même à l’horizon, indiquait l’excessive raréfaction
de l’air. Aussi, Minoret-Levrault, ainsi se nommait le maître de
poste, était-il obligé de se faire un garde-vue avec une de ses mains pour
ne pas être ébloui. En homme impatienté d’a?endre, il regardait tantôt
les charmantes prairies qui s’étalent à droite de la route et où ses regains
poussaient, tantôt la colline chargée de bois qui, sur la gauche, s’étend de
Nemours à Bouron...