Lionel Lincoln, Annoté

Biography & Memoir, Philosophers, Literary
Cover of the book Lionel Lincoln, Annoté by JAMES FENIMORE COOPER, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER ISBN: 1230000212941
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 26, 2014
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER
ISBN: 1230000212941
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 26, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait :

Aucun Américain ne peut ignorer les principaux événements qui portèrent le parlement de la Grande-Bretagne, en 1774, à frapper le port de Boston de ces restrictions impolitiques qui détruisirent si complètement le commerce de la principale ville de ses colonies occidentales. Tout Américain doit également savoir avec quelle noblesse, avec quel dévouement aux grands principes de cette lutte, les habitants de Salem, ville la plus voisine de Boston, refusèrent de profiter de la situation de leurs compatriotes. En conséquence de ces mesures impolitiques du gouvernement anglais, et de l’unanimité louable qui régnait alors parmi les habitants de la capitale, il devint rare de voir flotter sur les eaux de la baie oubliée de Massachusetts d’autres vaisseaux que ceux qui arboraient le pavillon royal.

Cependant, vers la fin d’un jour d’avril, en 1775, les yeux de plusieurs centaines de citoyens étaient fixés sur une voile éloignée qu’on voyait s’élever du sein des vagues, s’avançant dans les eaux prohibées et se dirigeant vers l’entrée du port proscrit. Un rassemblement considérable de spectateurs s’étaient réunis sur Beacon-Hill, en couvraient le sommet conique et la rampe orientale, et regardaient cet objet de l’intérêt général avec cette attention et cette sollicitude profonde pour les événements de chaque jour qui caractérisaient cette époque. Cette foule nombreuse se composait pourtant de gens qui n’étaient pas tous animés par les mêmes sentiments, et dont les uns formaient des vœux diamétralement opposés à ceux des autres. Tandis que le citoyen grave, sérieux, mais prudent, cherchait à cacher sous l’air d’une froide indifférence l’amertume de ses sensations, des jeunes gens, mêlés dans tous les groupes, et dont le costume annonçait la profession militaire, se livraient aux transports d’une joie bruyante, et se félicitaient à haute voix de la perspective qu’ils avaient de recevoir bientôt des nouvelles de leur patrie lointaine et de leurs amis absents. Mais le roulement prolongé des tambours qu’on battait dans la plaine voisine, et dont le son était apporté par la brise du soir, éloigna bientôt tous ces spectateurs oisifs, et laissa la montagne en possession de ceux qui y avaient le meilleur droit. Ce n’était pourtant pas alors une époque à laquelle on pût se livrer à des communications franches et sans réserve.

Longtemps avant que les vapeurs du soir eussent remplacé les ombres que le soleil faisait tomber du côté de l’occident, la montagne fut entièrement abandonnée, les spectateurs qui y étaient restés en étant descendus chacun de leur côté, pour regagner solitairement, et dans le silence de la réflexion, les rangées de toits sombres qui s’élevaient sur la côte, le long de la partie orientale de la péninsule.

Malgré cette apparence d’apathie, la renommée, qui, dans les temps de grand intérêt, trouve toujours le moyen de faire entendre un léger murmure quand elle n’ose parler à haute voix, s’empressait de faire circuler la nouvelle désagréable que le vaisseau qu’on venait d’apercevoir n’était que le premier d’une flotte qui amenait des renforts à une armée déjà trop nombreuse et trop fière de sa force pour respecter les lois. Nul bruit, nul tumulte ne succéda à cette fâcheuse annonce ; mais on ferma sur-le-champ toutes les portes des maisons et tous les volets des fenêtres, comme si l’on eût voulu seulement exprimer le sentiment général par ces preuves silencieuses de mécontentement.

Pendant ce temps le vaisseau était arrivé à l’entrée rocailleuse du havre, et s’y trouvant abandonné par la brise avec la marée contraire, il fut obligé de s’arrêter, comme s’il eût pressenti le mauvais accueil qui lui était dû. Les habitants de Boston s’étaient pourtant exagéré le danger ; car ce navire, au lieu de présenter l’attroupement désordonné d’une soldatesque licencieuse qui aurait couvert le tillac d’un bâtiment de transport, n’offrait que très-peu de monde ; le meilleur ordre régnait sur le pont, et il ne s’y trouvait rien qui pût gêner les passagers qu’il portait. Toutes les apparences extérieures auraient annoncé à l’œil d’un observateur que ce vaisseau amenait quelques personnages d’un rang distingué, ou qui possédaient les moyens de faire contribuer largement les autres à leur bien-être.

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Extrait :

Aucun Américain ne peut ignorer les principaux événements qui portèrent le parlement de la Grande-Bretagne, en 1774, à frapper le port de Boston de ces restrictions impolitiques qui détruisirent si complètement le commerce de la principale ville de ses colonies occidentales. Tout Américain doit également savoir avec quelle noblesse, avec quel dévouement aux grands principes de cette lutte, les habitants de Salem, ville la plus voisine de Boston, refusèrent de profiter de la situation de leurs compatriotes. En conséquence de ces mesures impolitiques du gouvernement anglais, et de l’unanimité louable qui régnait alors parmi les habitants de la capitale, il devint rare de voir flotter sur les eaux de la baie oubliée de Massachusetts d’autres vaisseaux que ceux qui arboraient le pavillon royal.

Cependant, vers la fin d’un jour d’avril, en 1775, les yeux de plusieurs centaines de citoyens étaient fixés sur une voile éloignée qu’on voyait s’élever du sein des vagues, s’avançant dans les eaux prohibées et se dirigeant vers l’entrée du port proscrit. Un rassemblement considérable de spectateurs s’étaient réunis sur Beacon-Hill, en couvraient le sommet conique et la rampe orientale, et regardaient cet objet de l’intérêt général avec cette attention et cette sollicitude profonde pour les événements de chaque jour qui caractérisaient cette époque. Cette foule nombreuse se composait pourtant de gens qui n’étaient pas tous animés par les mêmes sentiments, et dont les uns formaient des vœux diamétralement opposés à ceux des autres. Tandis que le citoyen grave, sérieux, mais prudent, cherchait à cacher sous l’air d’une froide indifférence l’amertume de ses sensations, des jeunes gens, mêlés dans tous les groupes, et dont le costume annonçait la profession militaire, se livraient aux transports d’une joie bruyante, et se félicitaient à haute voix de la perspective qu’ils avaient de recevoir bientôt des nouvelles de leur patrie lointaine et de leurs amis absents. Mais le roulement prolongé des tambours qu’on battait dans la plaine voisine, et dont le son était apporté par la brise du soir, éloigna bientôt tous ces spectateurs oisifs, et laissa la montagne en possession de ceux qui y avaient le meilleur droit. Ce n’était pourtant pas alors une époque à laquelle on pût se livrer à des communications franches et sans réserve.

Longtemps avant que les vapeurs du soir eussent remplacé les ombres que le soleil faisait tomber du côté de l’occident, la montagne fut entièrement abandonnée, les spectateurs qui y étaient restés en étant descendus chacun de leur côté, pour regagner solitairement, et dans le silence de la réflexion, les rangées de toits sombres qui s’élevaient sur la côte, le long de la partie orientale de la péninsule.

Malgré cette apparence d’apathie, la renommée, qui, dans les temps de grand intérêt, trouve toujours le moyen de faire entendre un léger murmure quand elle n’ose parler à haute voix, s’empressait de faire circuler la nouvelle désagréable que le vaisseau qu’on venait d’apercevoir n’était que le premier d’une flotte qui amenait des renforts à une armée déjà trop nombreuse et trop fière de sa force pour respecter les lois. Nul bruit, nul tumulte ne succéda à cette fâcheuse annonce ; mais on ferma sur-le-champ toutes les portes des maisons et tous les volets des fenêtres, comme si l’on eût voulu seulement exprimer le sentiment général par ces preuves silencieuses de mécontentement.

Pendant ce temps le vaisseau était arrivé à l’entrée rocailleuse du havre, et s’y trouvant abandonné par la brise avec la marée contraire, il fut obligé de s’arrêter, comme s’il eût pressenti le mauvais accueil qui lui était dû. Les habitants de Boston s’étaient pourtant exagéré le danger ; car ce navire, au lieu de présenter l’attroupement désordonné d’une soldatesque licencieuse qui aurait couvert le tillac d’un bâtiment de transport, n’offrait que très-peu de monde ; le meilleur ordre régnait sur le pont, et il ne s’y trouvait rien qui pût gêner les passagers qu’il portait. Toutes les apparences extérieures auraient annoncé à l’œil d’un observateur que ce vaisseau amenait quelques personnages d’un rang distingué, ou qui possédaient les moyens de faire contribuer largement les autres à leur bien-être.

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