Author: | GUSTAVE AIMARD | ISBN: | 1230000626446 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | August 23, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | GUSTAVE AIMARD |
ISBN: | 1230000626446 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | August 23, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Les immenses forêts vierges qui couvraient le sol de l’Amérique septentrionale tendent de plus en plus à disparaître sous les coups pressés des haches des squatters et des pionniers américains dont l’insatiable activité recule de plus en plus vers l’ouest les bornes des déserts.
Des villes florissantes, des champs bien labourés et soigneusement ensemencés, occupent maintenant les régions où, il y a dix ans à peine, s’élevaient des forêts impénétrables dont les ramures séculaires ne laissaient que faiblement pénétrer les rayons du soleil, et dont les profondeurs inexplorées abritaient des animaux de toutes sortes, et servaient de retraites à des hordes d’Indiens nomades, dont les mœurs belliqueuses faisaient souvent retentir le cri de guerre sous ces dômes majestueux de verdure.
Maintenant les forêts sont tombées, leurs sombres habitants, repoussés peu à peu par la civilisation qui les poursuit sans relâche, ont fui pas à pas devant elle, ils ont été chercher au loin d’autres retraites plus sûres, en emportant avec eux les os de leurs pères, afin qu’ils ne fussent pas déterrés et profanés par le fer impitoyable de la charrue des blancs, qui trace son long et productif sillon sur leurs anciens territoires de chasse.
Ce déboisement continuel, ce défrichement incessant du continent américain est-il un mal ? Non, certes ; au contraire, le progrès qui marche à pas de géant et tend avant un siècle à transformer le sol du Nouveau-Monde a toutes nos sympathies ; cependant nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver un sentiment de douloureuse commisération pour cette race infortunée rejetée brutalement hors la loi, traquée sans pitié de tous les côtés, qui diminue chaque jour et est fatalement condamnée à disparaître bientôt de cette terre dont il y a quatre siècles au plus elle couvrait en masses innombrables l’immense territoire.
Peut-être, si le peuple choisi par Dieu pour opérer les changements que nous signalons avait compris sa mission, d’une œuvre de sang et de carnage aurait-il fait une œuvre de paix et de paternité, et s’armant des divins préceptes de l’Évangile, au lieu de saisir les rifles, les torches et les sabres, serait-il arrivé dans un temps donné à opérer une fusion des deux races, blanche et rouge, et à obtenir un résultat plus profitable au progrès, à la civilisation, et surtout à cette grande fraternité des peuples
Extrait :
Les immenses forêts vierges qui couvraient le sol de l’Amérique septentrionale tendent de plus en plus à disparaître sous les coups pressés des haches des squatters et des pionniers américains dont l’insatiable activité recule de plus en plus vers l’ouest les bornes des déserts.
Des villes florissantes, des champs bien labourés et soigneusement ensemencés, occupent maintenant les régions où, il y a dix ans à peine, s’élevaient des forêts impénétrables dont les ramures séculaires ne laissaient que faiblement pénétrer les rayons du soleil, et dont les profondeurs inexplorées abritaient des animaux de toutes sortes, et servaient de retraites à des hordes d’Indiens nomades, dont les mœurs belliqueuses faisaient souvent retentir le cri de guerre sous ces dômes majestueux de verdure.
Maintenant les forêts sont tombées, leurs sombres habitants, repoussés peu à peu par la civilisation qui les poursuit sans relâche, ont fui pas à pas devant elle, ils ont été chercher au loin d’autres retraites plus sûres, en emportant avec eux les os de leurs pères, afin qu’ils ne fussent pas déterrés et profanés par le fer impitoyable de la charrue des blancs, qui trace son long et productif sillon sur leurs anciens territoires de chasse.
Ce déboisement continuel, ce défrichement incessant du continent américain est-il un mal ? Non, certes ; au contraire, le progrès qui marche à pas de géant et tend avant un siècle à transformer le sol du Nouveau-Monde a toutes nos sympathies ; cependant nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver un sentiment de douloureuse commisération pour cette race infortunée rejetée brutalement hors la loi, traquée sans pitié de tous les côtés, qui diminue chaque jour et est fatalement condamnée à disparaître bientôt de cette terre dont il y a quatre siècles au plus elle couvrait en masses innombrables l’immense territoire.
Peut-être, si le peuple choisi par Dieu pour opérer les changements que nous signalons avait compris sa mission, d’une œuvre de sang et de carnage aurait-il fait une œuvre de paix et de paternité, et s’armant des divins préceptes de l’Évangile, au lieu de saisir les rifles, les torches et les sabres, serait-il arrivé dans un temps donné à opérer une fusion des deux races, blanche et rouge, et à obtenir un résultat plus profitable au progrès, à la civilisation, et surtout à cette grande fraternité des peuples