Author: | RENÉE VIVIEN | ISBN: | 1230000212042 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | RENÉE VIVIEN |
ISBN: | 1230000212042 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Nous avons recueilli l’opinion de savants particulièrement compétents au sujet de l’étrange phénomène céleste visible en ce moment à Bethléem.
Ignace Cornu, le sympathique directeur de l’observatoire de Jérusalem, que je suis allé voir chez lui, hier matin, de la part du Grand Journal, n’a reçu d’autres informations que des récits un peu confus et même, sur certains points, contradictoires. Il écarte tout de suite l’hypothèse d’un astre nouveau, comète ou étoile temporaire, qui ne serait aperçue que des seuls habitants de Bethléem.
M. Beaubois, de l’Institut, le distingué astronome de l’Observatoire de Capharnaüm, partage entièrement cet avis. Il est porté à croire qu’il n’y a là qu’un phénomène céleste très simple, démesurément grossi par l’imagination populaire.
Peut-être s’agit-il, comme on l’avait d’abord supposé, de quelque nouveau système de projection, analogue à ceux qui ont été essayés en Amérique pour envoyer des réclames lumineuses jusque sur les nuages.
Enfin M. Ménage me donne, avec sa bonne grâce habituelle, une autre explication qui me paraît être la clef de l’énigme.
Le phénomène qui intrigue tant les habitants de Bethléem ne serait autre chose que la planète Junon, qui brille en ce moment d’un éclat incomparable dans notre ciel. Junon est arrivée, effectivement, cette année, à son périgée, périgée qui ne se produit que tous les quatre cent mille ans. C’est à tel point — M. Cornu l’a constaté lui-même ces jours-ci, — qu’elle nous envoie une lumière appréciable. L’on peut même distinguer, sur une feuille de papier blanc, l’ombre portée d’un crayon qu’elle éclaire.
Les indications données par les observatoires de Bethléem concordent d’ailleurs parfaitement comme heure et comme direction de l’orbite décrite avec la marche apparente actuelle de cette planète (je parle bien entendu de Junon). L’étrange visiteur revêt la forme ogivale. En ce moment Junon n’est pas dans son plein et affecte, comme la lune, la forme d’un croissant.
« Cet astre est entouré, ajoute M. Cornu, d’une nébulosité qui fait bien supposer qu’il s’agit d’une planète, agrandie par la réverbération des couches humides de l’atmosphère. »
Voilà ce que nous dit M. Cornu. Attendons-nous donc à voir se dissiper le mystère qui entoure jusqu’ici l’apparition de Bethléem, à moins qu’il ne s’agisse d’une projection lumineuse qui se transformera quelque jour en simple réclame commerciale.
… « Jésus s’en alla à Jérusalem. Et, ayant trouvé dans le temple des gens qui vendaient des bœufs, des moutons et des colombes, comme aussi des changeurs qui étaient assis, il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du temple avec les moutons et les bœufs ; et il jeta par terre l’argent des changeurs…»
SAINT JEAN. Ch. II, verset 14.
Nous avons recueilli l’opinion de savants particulièrement compétents au sujet de l’étrange phénomène céleste visible en ce moment à Bethléem.
Ignace Cornu, le sympathique directeur de l’observatoire de Jérusalem, que je suis allé voir chez lui, hier matin, de la part du Grand Journal, n’a reçu d’autres informations que des récits un peu confus et même, sur certains points, contradictoires. Il écarte tout de suite l’hypothèse d’un astre nouveau, comète ou étoile temporaire, qui ne serait aperçue que des seuls habitants de Bethléem.
M. Beaubois, de l’Institut, le distingué astronome de l’Observatoire de Capharnaüm, partage entièrement cet avis. Il est porté à croire qu’il n’y a là qu’un phénomène céleste très simple, démesurément grossi par l’imagination populaire.
Peut-être s’agit-il, comme on l’avait d’abord supposé, de quelque nouveau système de projection, analogue à ceux qui ont été essayés en Amérique pour envoyer des réclames lumineuses jusque sur les nuages.
Enfin M. Ménage me donne, avec sa bonne grâce habituelle, une autre explication qui me paraît être la clef de l’énigme.
Le phénomène qui intrigue tant les habitants de Bethléem ne serait autre chose que la planète Junon, qui brille en ce moment d’un éclat incomparable dans notre ciel. Junon est arrivée, effectivement, cette année, à son périgée, périgée qui ne se produit que tous les quatre cent mille ans. C’est à tel point — M. Cornu l’a constaté lui-même ces jours-ci, — qu’elle nous envoie une lumière appréciable. L’on peut même distinguer, sur une feuille de papier blanc, l’ombre portée d’un crayon qu’elle éclaire.
Les indications données par les observatoires de Bethléem concordent d’ailleurs parfaitement comme heure et comme direction de l’orbite décrite avec la marche apparente actuelle de cette planète (je parle bien entendu de Junon). L’étrange visiteur revêt la forme ogivale. En ce moment Junon n’est pas dans son plein et affecte, comme la lune, la forme d’un croissant.
« Cet astre est entouré, ajoute M. Cornu, d’une nébulosité qui fait bien supposer qu’il s’agit d’une planète, agrandie par la réverbération des couches humides de l’atmosphère. »
Voilà ce que nous dit M. Cornu. Attendons-nous donc à voir se dissiper le mystère qui entoure jusqu’ici l’apparition de Bethléem, à moins qu’il ne s’agisse d’une projection lumineuse qui se transformera quelque jour en simple réclame commerciale.
… « Jésus s’en alla à Jérusalem. Et, ayant trouvé dans le temple des gens qui vendaient des bœufs, des moutons et des colombes, comme aussi des changeurs qui étaient assis, il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du temple avec les moutons et les bœufs ; et il jeta par terre l’argent des changeurs…»
SAINT JEAN. Ch. II, verset 14.