Author: | CHARLES SEIGNOBOS | ISBN: | 1230000213794 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 29, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | CHARLES SEIGNOBOS |
ISBN: | 1230000213794 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 29, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
La guerre. — Le temple de Janus, à Rome, devait être ouvert aussi longtemps que le peuple romain faisait la guerre. Pendant cinq siècles, il ne fut fermé qu'une seule fois, et pour quelques années seulement ; le peuple romain vécut sans cesse en guerre et finit par soumettre tous les autres peuples.
Si l'on veut comprendre comment il a conquis le monde, il faut savoir comment il était organisé pour combattre.
L'ancienne armée romaine. — Pendant les premiers siècles, l'armée romaine ressembla à celle des autres peuples latins et grecs.
Quand la guerre commençait, le roi, plus tard les consuls, convoquaient l'armée. Tous les citoyens devaient le service ; ils venaient armés et équipés à leurs frais, en sorte que la place de chacun dans l'armée dépendait de sa richesse.
Les plus riches servaient comme cavaliers (celeres, plus tard equites) ; divisés en escadrons de 30 hommes.
Les plus pauvres, n'ayant pas de quoi s'acheter un équipement, combattaient en dehors de l'armée en lançant des javelots ou des pierres, on les appelait vélites.
Ceux qui pouvaient s'équiper formaient l'infanterie régulière, on l'appelait légion (la levée). Il n'y eut d'abord qu'une légion, puis 2, puis 2 par consul, c'est-à-dire 4.
En bataille, la légion se rangeait en phalange, à la façon des Grecs, c'est-à-dire les hommes serrés les uns contre les autres, tenant leur pique en avant de manière à former une masse compacte ; il s'agissait surtout de faire reculer la phalange ennemie.
Les Romains se mettaient sur 6 rangs, leur phalange avait donc 6 hommes en profondeur, le front était plus ou moins long suivant que la légion était plus ou moins nombreuse. Tous les légionnaires avaient les mêmes armes, la pique et l'épée ; mais ils n’avaient pas la même armure défensive. Aux premiers rangs se plaçaient les hommes les mieux défendus ; aux derniers ceux qui n'avaient qu'une armure incomplète.
Depuis la réforme de Servius Tullius, les citoyens qui servaient à pied étaient divisés en 5 classes, suivant leur fortune. Ceux de la première avaient l'équipement complet : une cuirasse, un casque, des jambières et un grand bouclier. Ceux de la deuxième n'avaient pas de casque ; ceux de la troisième ni casque ni jambières. La quatrième et la cinquième classe combattaient en dehors de la légion comme vélites.
Quant aux pauvres (proletarii), ils n'étaient pas appelés ; ils n'avaient pas l'honneur de faire partie de l'armée romaine.
Cette organisation fut changée pendant les guerres contre les Gaulois et les Samnites ; les Romains eux-mêmes ne savaient pas au juste à quel moment ni par qui (quelques-uns disaient par Camille). Nous ne connaissons bien l'armée romaine qu'à partir du IIe siècle ; un Grec, Polybe, l'a décrite telle qu'il l'a vue en ce temps.
L'enrôlement. — Les citoyens tout à fait pauvres sont encore exclus de l'armée, mais on ne fait plus de différence entre les classes. L'État paie une solde et fournit les armes, on peut donc prendre les soldats sans tenir compte de leur fortune. Tout citoyen inscrit dans l'une des classes doit le service militaire.
Il doit faire 20 campagnes comme fantassin ou 10 comme cavalier. Jusqu'à ce qu'il les ait faites, il reste à la disposition du général, qui a le droit de l'enrôler, depuis l'âge de 17 ans jusqu'à celui de 46.
Quand on a besoin de soldats, le consul ordonne à tous les citoyens en âge de servir, de se rendre au Capitole. Les officiers supérieurs (tribuns militaires), 6 par légion (élus par le peuple) sont là auprès du consul. Dans chaque tribu, ils choisissent un homme par chaque légion ; ils prennent ainsi le même nombre dans chacune des 35 tribus, puis ils recommencent jusqu'à ce que les légions soient complètes. Beaucoup sont des volontaires, qui se présentent d'eux-mêmes pour être enrôlés. Mais les tribuns ont le droit de prendre ceux qu'ils veulent et tout citoyen doit répondre à l'appel de son nom.
Après cette opération (on l'appelle dilectus, le choix), on prête le serment, les officiers d'abord. Puis un des soldats, choisi parmi les plus braves, prononce la formule sacrée : il jure de suivre le général et d'obéir à ses ordres ; il déclare que s'il manque à sa promesse, il appelle sur lui-même la punition des dieux. Chaque soldat à son tour dit : La même chose pour moi. Ainsi tous sont liés à leur général par la religion. Ils ne peuvent quitter l'armée que lorsqu'il les congédie.
Les légions. — La légion a varié de 4200 à 6 000 hommes. Elle était accompagnée d'abord d'une petite troupe de cavaliers formée des jeunes gens riches ; puis les généraux ont pris l'habitude de garder les jeunes gens auprès d'eux et il n'y a plus eu de cavaliers romains.
La plus petite armée romaine ne pouvait avoir moins d'une légion. Un consul avait toujours au moins deux légions.
Les alliés. — Les légions formaient à peine la moitié de l'armée romaine. Rome, en soumettant les peuples voisins, les avait obligés à mettre leurs troupes à son service. C'est ce qu'on appelait les alliés (socii). Ils formaient des corps séparés avec leurs enseignes ; le peuple allié levait les hommes, leur payait la solde, nommait les officiers inférieurs. Mais c'était le général romain qui commandait ; il désignait le lieu où devaient se rendre leurs troupes et leur donnait pour commandants des citoyens romains.
Dans une armée romaine, il y avait toujours au moins autant d'alliés que de légionnaires, et d'ordinaire davantage. La cavalerie ne se composait guère que d'alliés.
La guerre. — Le temple de Janus, à Rome, devait être ouvert aussi longtemps que le peuple romain faisait la guerre. Pendant cinq siècles, il ne fut fermé qu'une seule fois, et pour quelques années seulement ; le peuple romain vécut sans cesse en guerre et finit par soumettre tous les autres peuples.
Si l'on veut comprendre comment il a conquis le monde, il faut savoir comment il était organisé pour combattre.
L'ancienne armée romaine. — Pendant les premiers siècles, l'armée romaine ressembla à celle des autres peuples latins et grecs.
Quand la guerre commençait, le roi, plus tard les consuls, convoquaient l'armée. Tous les citoyens devaient le service ; ils venaient armés et équipés à leurs frais, en sorte que la place de chacun dans l'armée dépendait de sa richesse.
Les plus riches servaient comme cavaliers (celeres, plus tard equites) ; divisés en escadrons de 30 hommes.
Les plus pauvres, n'ayant pas de quoi s'acheter un équipement, combattaient en dehors de l'armée en lançant des javelots ou des pierres, on les appelait vélites.
Ceux qui pouvaient s'équiper formaient l'infanterie régulière, on l'appelait légion (la levée). Il n'y eut d'abord qu'une légion, puis 2, puis 2 par consul, c'est-à-dire 4.
En bataille, la légion se rangeait en phalange, à la façon des Grecs, c'est-à-dire les hommes serrés les uns contre les autres, tenant leur pique en avant de manière à former une masse compacte ; il s'agissait surtout de faire reculer la phalange ennemie.
Les Romains se mettaient sur 6 rangs, leur phalange avait donc 6 hommes en profondeur, le front était plus ou moins long suivant que la légion était plus ou moins nombreuse. Tous les légionnaires avaient les mêmes armes, la pique et l'épée ; mais ils n’avaient pas la même armure défensive. Aux premiers rangs se plaçaient les hommes les mieux défendus ; aux derniers ceux qui n'avaient qu'une armure incomplète.
Depuis la réforme de Servius Tullius, les citoyens qui servaient à pied étaient divisés en 5 classes, suivant leur fortune. Ceux de la première avaient l'équipement complet : une cuirasse, un casque, des jambières et un grand bouclier. Ceux de la deuxième n'avaient pas de casque ; ceux de la troisième ni casque ni jambières. La quatrième et la cinquième classe combattaient en dehors de la légion comme vélites.
Quant aux pauvres (proletarii), ils n'étaient pas appelés ; ils n'avaient pas l'honneur de faire partie de l'armée romaine.
Cette organisation fut changée pendant les guerres contre les Gaulois et les Samnites ; les Romains eux-mêmes ne savaient pas au juste à quel moment ni par qui (quelques-uns disaient par Camille). Nous ne connaissons bien l'armée romaine qu'à partir du IIe siècle ; un Grec, Polybe, l'a décrite telle qu'il l'a vue en ce temps.
L'enrôlement. — Les citoyens tout à fait pauvres sont encore exclus de l'armée, mais on ne fait plus de différence entre les classes. L'État paie une solde et fournit les armes, on peut donc prendre les soldats sans tenir compte de leur fortune. Tout citoyen inscrit dans l'une des classes doit le service militaire.
Il doit faire 20 campagnes comme fantassin ou 10 comme cavalier. Jusqu'à ce qu'il les ait faites, il reste à la disposition du général, qui a le droit de l'enrôler, depuis l'âge de 17 ans jusqu'à celui de 46.
Quand on a besoin de soldats, le consul ordonne à tous les citoyens en âge de servir, de se rendre au Capitole. Les officiers supérieurs (tribuns militaires), 6 par légion (élus par le peuple) sont là auprès du consul. Dans chaque tribu, ils choisissent un homme par chaque légion ; ils prennent ainsi le même nombre dans chacune des 35 tribus, puis ils recommencent jusqu'à ce que les légions soient complètes. Beaucoup sont des volontaires, qui se présentent d'eux-mêmes pour être enrôlés. Mais les tribuns ont le droit de prendre ceux qu'ils veulent et tout citoyen doit répondre à l'appel de son nom.
Après cette opération (on l'appelle dilectus, le choix), on prête le serment, les officiers d'abord. Puis un des soldats, choisi parmi les plus braves, prononce la formule sacrée : il jure de suivre le général et d'obéir à ses ordres ; il déclare que s'il manque à sa promesse, il appelle sur lui-même la punition des dieux. Chaque soldat à son tour dit : La même chose pour moi. Ainsi tous sont liés à leur général par la religion. Ils ne peuvent quitter l'armée que lorsqu'il les congédie.
Les légions. — La légion a varié de 4200 à 6 000 hommes. Elle était accompagnée d'abord d'une petite troupe de cavaliers formée des jeunes gens riches ; puis les généraux ont pris l'habitude de garder les jeunes gens auprès d'eux et il n'y a plus eu de cavaliers romains.
La plus petite armée romaine ne pouvait avoir moins d'une légion. Un consul avait toujours au moins deux légions.
Les alliés. — Les légions formaient à peine la moitié de l'armée romaine. Rome, en soumettant les peuples voisins, les avait obligés à mettre leurs troupes à son service. C'est ce qu'on appelait les alliés (socii). Ils formaient des corps séparés avec leurs enseignes ; le peuple allié levait les hommes, leur payait la solde, nommait les officiers inférieurs. Mais c'était le général romain qui commandait ; il désignait le lieu où devaient se rendre leurs troupes et leur donnait pour commandants des citoyens romains.
Dans une armée romaine, il y avait toujours au moins autant d'alliés que de légionnaires, et d'ordinaire davantage. La cavalerie ne se composait guère que d'alliés.