Chez les fous

en 1925, Albert Londres force les portes de l'institution asilaire française : "notre devoir n'est pas de nous débarrasser du fou, mais de débarrasser le fou de sa folie" :

Nonfiction, Health & Well Being, Medical, Specialties, Psychiatry, History, France, Religion & Spirituality, Philosophy, Mind & Body
Cover of the book Chez les fous by Albert Londres, publie.net
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Albert Londres ISBN: 9782814555907
Publisher: publie.net Publication: January 11, 2012
Imprint: publie.net Language: French
Author: Albert Londres
ISBN: 9782814555907
Publisher: publie.net
Publication: January 11, 2012
Imprint: publie.net
Language: French

Albert Londres (1884-1932) a laissé son nom a un des grands prix internationaux de journalisme.

On connaît ses reportages sur les bagnes : journalisme d’investigation, mais qui passe d’abord par la capacité de l’écriture à proposer après coup le chemin même de l’enquête et son enjeu humain. Grandeur de ceux-là à ce qu’ils ne jugent pas, mais construisent l’humain au point exact où la révolte même, ou la peine, ou le partage, deviennent incontestables.

En 1925, pas question de forcer officiellement la porte des asiles. Il y entrera quand même (et s'en fera 9 fois expulser), parfois se faisant passer pour l’assistant du dentiste. C’est plus facile en province.

Et c’est hallucinant. La folie est une punition, qu’on redouble dans le traitement asilaire. Misère de ces mouroirs sans hygiène, et 80 000 enfermés... Hauteur d’Albert Londres : ne pas contourner les internements forcés, familiaux ou administratifs, suivre un patient guéri, quand son village d’origine se referme devant lui comme devant une bête malfaisante. Et entrer dans les cachots – sculpter visages, mots et voix avec la même attention et la même ouverture.

Une psychiatrie tâtonnante, qui garde les cerveaux dans des pots de chambre (hallucinant chapitre), qui peut laisser tremper les gens 36 heures dans l’eau tiède, la tête seule dépassant, ou nourrir de force les patients par intubation nasale, mais qui ne dispose d’aucun médicament contre l’angoisse.

On ne vient pas ici lire et publier Chez les fous par besoin d’exotisme, ou se rassurer sur la psychiatrie d’aujourd’hui. On est dans le même choc et la même densité humaine que Raymond Depardon a rapporté de San Clemente. On croise aussi, en ouverture et clôture du livre, un précurseur : le Dr Toulouse, la même année qu’il accueille le jeune Antonin Artaud à Paris. La dénonciation politique d’Albert Londres quant aux lois de 1838 qui organisent le système asilaire est violente.

Mais, parmi les patients, il aurait pu croiser Camille Claudel. Et tous ces visages qu’on vient accueillir dans ce livre, on sait le traitement que leur réserve, en masse, le régime de Pétain en 1940.

Ce livre est aussi une part de notre inconscient.

FB

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Albert Londres (1884-1932) a laissé son nom a un des grands prix internationaux de journalisme.

On connaît ses reportages sur les bagnes : journalisme d’investigation, mais qui passe d’abord par la capacité de l’écriture à proposer après coup le chemin même de l’enquête et son enjeu humain. Grandeur de ceux-là à ce qu’ils ne jugent pas, mais construisent l’humain au point exact où la révolte même, ou la peine, ou le partage, deviennent incontestables.

En 1925, pas question de forcer officiellement la porte des asiles. Il y entrera quand même (et s'en fera 9 fois expulser), parfois se faisant passer pour l’assistant du dentiste. C’est plus facile en province.

Et c’est hallucinant. La folie est une punition, qu’on redouble dans le traitement asilaire. Misère de ces mouroirs sans hygiène, et 80 000 enfermés... Hauteur d’Albert Londres : ne pas contourner les internements forcés, familiaux ou administratifs, suivre un patient guéri, quand son village d’origine se referme devant lui comme devant une bête malfaisante. Et entrer dans les cachots – sculpter visages, mots et voix avec la même attention et la même ouverture.

Une psychiatrie tâtonnante, qui garde les cerveaux dans des pots de chambre (hallucinant chapitre), qui peut laisser tremper les gens 36 heures dans l’eau tiède, la tête seule dépassant, ou nourrir de force les patients par intubation nasale, mais qui ne dispose d’aucun médicament contre l’angoisse.

On ne vient pas ici lire et publier Chez les fous par besoin d’exotisme, ou se rassurer sur la psychiatrie d’aujourd’hui. On est dans le même choc et la même densité humaine que Raymond Depardon a rapporté de San Clemente. On croise aussi, en ouverture et clôture du livre, un précurseur : le Dr Toulouse, la même année qu’il accueille le jeune Antonin Artaud à Paris. La dénonciation politique d’Albert Londres quant aux lois de 1838 qui organisent le système asilaire est violente.

Mais, parmi les patients, il aurait pu croiser Camille Claudel. Et tous ces visages qu’on vient accueillir dans ce livre, on sait le traitement que leur réserve, en masse, le régime de Pétain en 1940.

Ce livre est aussi une part de notre inconscient.

FB

More books from publie.net

Cover of the book Echantillons de l'homme de moins by Albert Londres
Cover of the book La Détente by Albert Londres
Cover of the book Deux temps trois mouvements by Albert Londres
Cover of the book Le voyageur et son ombre by Albert Londres
Cover of the book Exégèse des lieux communs by Albert Londres
Cover of the book Ainsi parlait Zarathoustra by Albert Londres
Cover of the book La désindexée by Albert Londres
Cover of the book L'anonyme, sur Maurice Blanchot by Albert Londres
Cover of the book Le Twictionnaire des e-dées reçues suivi de Le Catablogue des opinions numériques by Albert Londres
Cover of the book Impressions numériques by Albert Londres
Cover of the book Le scarabée d'or by Albert Londres
Cover of the book Tondi by Albert Londres
Cover of the book Peau d'Âne by Albert Londres
Cover of the book Douleur du Vendredi saint by Albert Londres
Cover of the book Alcools by Albert Londres
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy