Arria Marcella

Science Fiction & Fantasy, Fantasy, Contemporary
Cover of the book Arria Marcella by Théophile Gautier, GILBERT TEROL
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Théophile Gautier ISBN: 1230000267947
Publisher: GILBERT TEROL Publication: September 13, 2014
Imprint: Language: French
Author: Théophile Gautier
ISBN: 1230000267947
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: September 13, 2014
Imprint:
Language: French

Trois jeunes gens, trois amis qui avaient fait ensemble le voyage d’Italie, visitaient l’année dernière le musée des Studii, à Naples, où l’on a réuni les différents objets antiques exhumés des fouilles de Pompéi et d’Herculanum.

Ils s’étaient répandus à travers les salles et regardaient les mosaïques, les bronzes, les fresques détachés des murs de la ville morte, selon que leur caprice les éparpillait, et quand l’un d’eux avait fait une rencontre curieuse, il appelait ses compagnons avec des cris de joie, au grand scandale des Anglais taciturnes et des bourgeois posés occupés à feuilleter leur livret.

Mais le plus jeune des trois, arrêté devant une vitrine, paraissait ne pas entendre les exclamations de ses camarades, absorbé qu’il était dans une contemplation profonde. Ce qu’il examinait avec tant d’attention, c’était un morceau de cendre noire coagulée portant une empreinte creuse : on eût dit un fragment de moule de statue, brisé par la fonte ; l’oeil exercé d’un artiste y eût aisément reconnu la coupe d’un sein admirable et d'un flanc aussi pur de style que celui d’une statue grecque. L’on sait, et le moindre guide du voyageur vous l’indique, que cette lave, refroidie autour du corps d’une femme, en a gardé le contour charmant. Grâce au caprice de l’éruption qui a détruit quatre villes, cette noble forme, tombée en poussière depuis deux mille ans bientôt, est parvenue jusqu’à nous ; la rondeur d’une gorge a traversé les siècles lorsque tant d’empires disparus n’ont pas laissé de trace ! Ce cachet de beauté, posé par le hasard sur la scorie d’un volcan, ne s’est pas effacé.

Voyant qu’il s’obstinait dans sa contemplation, les deux amis d’Octavien revinrent vers lui, et Max, en le touchant à l’épaule, le fit tressaillir comme un homme surpris dans son secret. Évidemment Octavien n’avait entendu venir ni Max ni Fabio.

"Allons, Octavien, dit Max, ne t’arrête pas ainsi des heures entières à chaque armoire, ou nous allons manquer l’heure du chemin de fer, et nous ne verrons pas Pompéi aujourd’hui.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Trois jeunes gens, trois amis qui avaient fait ensemble le voyage d’Italie, visitaient l’année dernière le musée des Studii, à Naples, où l’on a réuni les différents objets antiques exhumés des fouilles de Pompéi et d’Herculanum.

Ils s’étaient répandus à travers les salles et regardaient les mosaïques, les bronzes, les fresques détachés des murs de la ville morte, selon que leur caprice les éparpillait, et quand l’un d’eux avait fait une rencontre curieuse, il appelait ses compagnons avec des cris de joie, au grand scandale des Anglais taciturnes et des bourgeois posés occupés à feuilleter leur livret.

Mais le plus jeune des trois, arrêté devant une vitrine, paraissait ne pas entendre les exclamations de ses camarades, absorbé qu’il était dans une contemplation profonde. Ce qu’il examinait avec tant d’attention, c’était un morceau de cendre noire coagulée portant une empreinte creuse : on eût dit un fragment de moule de statue, brisé par la fonte ; l’oeil exercé d’un artiste y eût aisément reconnu la coupe d’un sein admirable et d'un flanc aussi pur de style que celui d’une statue grecque. L’on sait, et le moindre guide du voyageur vous l’indique, que cette lave, refroidie autour du corps d’une femme, en a gardé le contour charmant. Grâce au caprice de l’éruption qui a détruit quatre villes, cette noble forme, tombée en poussière depuis deux mille ans bientôt, est parvenue jusqu’à nous ; la rondeur d’une gorge a traversé les siècles lorsque tant d’empires disparus n’ont pas laissé de trace ! Ce cachet de beauté, posé par le hasard sur la scorie d’un volcan, ne s’est pas effacé.

Voyant qu’il s’obstinait dans sa contemplation, les deux amis d’Octavien revinrent vers lui, et Max, en le touchant à l’épaule, le fit tressaillir comme un homme surpris dans son secret. Évidemment Octavien n’avait entendu venir ni Max ni Fabio.

"Allons, Octavien, dit Max, ne t’arrête pas ainsi des heures entières à chaque armoire, ou nous allons manquer l’heure du chemin de fer, et nous ne verrons pas Pompéi aujourd’hui.

More books from GILBERT TEROL

Cover of the book La Vie de Marianne by Théophile Gautier
Cover of the book La Morte amoureuse by Théophile Gautier
Cover of the book Le Pèlerin de Sainte Anne Tome I by Théophile Gautier
Cover of the book Monsieur Croche antidilettante by Théophile Gautier
Cover of the book L’Écumeur de mer, Annoté by Théophile Gautier
Cover of the book Les Milliards d’Arsène Lupin by Théophile Gautier
Cover of the book Le Talon de fer by Théophile Gautier
Cover of the book On n’est pas que des bœufs by Théophile Gautier
Cover of the book Le Parfum des îles Borromées by Théophile Gautier
Cover of the book Histoire socialiste de la France contemporaine Tome XII et XIII by Théophile Gautier
Cover of the book Historiettes, Contes et Fabliaux by Théophile Gautier
Cover of the book Les Mystères de Paris Tome III et IV by Théophile Gautier
Cover of the book L'Affaire Crainquebille by Théophile Gautier
Cover of the book La Prison du Mid-Lothian by Théophile Gautier
Cover of the book La Petite Dorrit, Annoté Tome I by Théophile Gautier
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy