Author: | Érasme | ISBN: | 1230000746755 |
Publisher: | PRB | Publication: | October 28, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Érasme |
ISBN: | 1230000746755 |
Publisher: | PRB |
Publication: | October 28, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Éloge de la folie est une déclamation écrite par l'humaniste et théologien néerlandais Erasme (1469 – 1536) et traduite par par G. Lejeal.
Il s’agit d’une thèse humoristique, rédigée en latin de manière volontairement savante, truffée à dessein de locutions grecques, découpée en 68 articles. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante.
Résumé :
L'oeuvre commence avec un savant éloge imité de l'auteur satirique grec Lucien de Samosate, dont Érasme et Thomas More avaient récemment traduit l'œuvre en latin, un morceau de virtuosité dans le délire. Le ton devient plus sombre dans une série de discours solennels, lorsque la folie fait l'éloge de l'aveuglement et de la démence et lorsqu'on passe à un examen satirique des superstitions et des pratiques pieuses dans l'Église ainsi qu'à la folie des pédants. Érasme était récemment rentré profondément déçu de Rome, où il avait décliné des avances de la Curie romaine. Peu à peu la folie prend la propre voix d'Érasme qui annonce le châtiment. L'essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens.
Extrait :
Moi qui vous parle, la Folie, j’ai plus d’un détracteur ici-bas, même parmi les plus fous. Mais on peut les laisser dire sans danger, car ils ne pourront jamais faire que je ne jouisse d’une puissance à nulle autre pareille pour mettre en gaieté les dieux et les hommes. En voulez-vous une preuve ? — Tout à l’heure j’entre dans cette nombreuse assemblée pour y prendre la parole ; je n’avais pas encore ouvert la bouche que déjà vos visages marquaient une hilarité peu commune, et que des rires joyeux et sympathiques saluaient mon apparition !
Maintenant, j’ai autour de moi des dieux d’Homère, ivres de nectar et de népenthès ; auparavant vous aviez l’air de gens qui sortaient de l’antre de Trophonius. Lorsque le soleil se montre radieux à la terre, ou lorsque le printemps, après un rigoureux hiver, ramène les zéphyrs, tout change d’aspect, et la nature rajeunie revêt les plus riches couleurs ; à l’instant, ma présence vient d’opérer la même métamorphose sur vos physionomies. Les plus habiles orateurs n’arrivent qu’à grand’peine, avec de longs discours longuement étudiés, à chasser les soucis du front de leurs auditeurs ; moi, je n’ai eu qu’à me montrer, et la chose était faite !
Éloge de la folie est une déclamation écrite par l'humaniste et théologien néerlandais Erasme (1469 – 1536) et traduite par par G. Lejeal.
Il s’agit d’une thèse humoristique, rédigée en latin de manière volontairement savante, truffée à dessein de locutions grecques, découpée en 68 articles. Érasme y fait parler la déesse de la Folie et lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé mais aussi les courtisans dont nous avons une satire mordante.
Résumé :
L'oeuvre commence avec un savant éloge imité de l'auteur satirique grec Lucien de Samosate, dont Érasme et Thomas More avaient récemment traduit l'œuvre en latin, un morceau de virtuosité dans le délire. Le ton devient plus sombre dans une série de discours solennels, lorsque la folie fait l'éloge de l'aveuglement et de la démence et lorsqu'on passe à un examen satirique des superstitions et des pratiques pieuses dans l'Église ainsi qu'à la folie des pédants. Érasme était récemment rentré profondément déçu de Rome, où il avait décliné des avances de la Curie romaine. Peu à peu la folie prend la propre voix d'Érasme qui annonce le châtiment. L'essai se termine en décrivant de façon sincère et émouvante les véritables idéaux chrétiens.
Extrait :
Moi qui vous parle, la Folie, j’ai plus d’un détracteur ici-bas, même parmi les plus fous. Mais on peut les laisser dire sans danger, car ils ne pourront jamais faire que je ne jouisse d’une puissance à nulle autre pareille pour mettre en gaieté les dieux et les hommes. En voulez-vous une preuve ? — Tout à l’heure j’entre dans cette nombreuse assemblée pour y prendre la parole ; je n’avais pas encore ouvert la bouche que déjà vos visages marquaient une hilarité peu commune, et que des rires joyeux et sympathiques saluaient mon apparition !
Maintenant, j’ai autour de moi des dieux d’Homère, ivres de nectar et de népenthès ; auparavant vous aviez l’air de gens qui sortaient de l’antre de Trophonius. Lorsque le soleil se montre radieux à la terre, ou lorsque le printemps, après un rigoureux hiver, ramène les zéphyrs, tout change d’aspect, et la nature rajeunie revêt les plus riches couleurs ; à l’instant, ma présence vient d’opérer la même métamorphose sur vos physionomies. Les plus habiles orateurs n’arrivent qu’à grand’peine, avec de longs discours longuement étudiés, à chasser les soucis du front de leurs auditeurs ; moi, je n’ai eu qu’à me montrer, et la chose était faite !