Author: | Joseph Arthur de Gobineau | ISBN: | 1230000272384 |
Publisher: | PRB | Publication: | October 5, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Joseph Arthur de Gobineau |
ISBN: | 1230000272384 |
Publisher: | PRB |
Publication: | October 5, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Nouvelles Asiatiques - Joseph Arthur de Gobineau
Joseph Arthur de Gobineau (1816 - 1882), dit le comte de Gobineau, est un diplomate et écrivain français.
Il doit sa notoriété posthume à son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), qui le range parmi les pères de la pensée racialiste.
Du Caucase à l’Afghanistan, en passant par la Perse et l’Azerbaïdjan, Arthur de Gobineau a rapporté de ses nombreux voyages ces nouvelles, emplies de magie, de folles passions et de sanglantes querelles, où se croisent tour à tour des danseuses envoûtantes, de mystérieux derviches, des officiers turcomans, des amants éperdus…
Les Nouvelles asiatiques, qui souvent évoquent l’univers des Mille et une nuits, sont considérées comme l’une des œuvres littéraires majeures de l’écrivain diplomate.
Par asiatiques, il faut entendre orientales et spécialement persanes. Gobineau a été premier secrétaire de la légation française en Perse (aujourd'hui l'Iran) de 1854 à 1863, et y a brillamment réussi en s'intégrant à cette société très différente de son pays d'origine.
Extrait :
Don Juan Moreno y Rodil était lieutenant dans les chasseurs de Ségovie, quand son régiment se trouva entraîné à prendre part à une insurrection militaire qui échoua. Deux majors, trois capitaines et une couple de sergents furent pris et fusillés. Quant à lui, il s’échappa, et, après avoir erré pendant quelques mois en France, dans un état fort misérable, il réussit, au moyen de quelques connaissances qu’il s’était faites, à se procurer un brevet d’officier au service de Russie, et reçut l’ordre d’aller rejoindre son corps au Caucase où, dans ce temps-là, bonne et rude guerre était le pain quotidien.
Le lieutenant Moreno s’embarqua à Marseille. Il était naturellement d’une humeur assez austère ; son exil, sa misère et, plus que tout cela, le chagrin profond de quitter pour bien des années au moins une femme qu’il adorait, redoublaient ses dispositions naturelles, de sorte que personne moins que lui n’était tenté de rechercher les joies de l’existence.
À force de naviguer, le bâtiment qui le portait vint prendre terre au fond de la mer Noire, à la petite ville de Poti. C’était alors le port principal du Caucase du côté de l’Europe.
Sur une plage, sablonneuse en partie, en partie boueuse, couverte d’herbes de marécage, une forêt épaisse, à moitié plongée dans l’eau, s’éloignait à l’infini dans l’intérieur des terres, en suivant le cours d’un fleuve large, au lit tortueux, plein de roches, de fanges et de troncs d’arbres échoués. C’était le Phase, la rivière d’or de l’antiquité, aujourd’hui le Rioni...
Table des Matières :
I - LA DANSEUSE DE SHAMAKHA
II - L’ILLUSTRE MAGICIEN
III - HISTOIRE DE GAMBÈR-ALY
V - LES AMANTS DE KANDAHAR
VI - LA VIE DE VOYAGE
Nouvelles Asiatiques - Joseph Arthur de Gobineau
Joseph Arthur de Gobineau (1816 - 1882), dit le comte de Gobineau, est un diplomate et écrivain français.
Il doit sa notoriété posthume à son Essai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855), qui le range parmi les pères de la pensée racialiste.
Du Caucase à l’Afghanistan, en passant par la Perse et l’Azerbaïdjan, Arthur de Gobineau a rapporté de ses nombreux voyages ces nouvelles, emplies de magie, de folles passions et de sanglantes querelles, où se croisent tour à tour des danseuses envoûtantes, de mystérieux derviches, des officiers turcomans, des amants éperdus…
Les Nouvelles asiatiques, qui souvent évoquent l’univers des Mille et une nuits, sont considérées comme l’une des œuvres littéraires majeures de l’écrivain diplomate.
Par asiatiques, il faut entendre orientales et spécialement persanes. Gobineau a été premier secrétaire de la légation française en Perse (aujourd'hui l'Iran) de 1854 à 1863, et y a brillamment réussi en s'intégrant à cette société très différente de son pays d'origine.
Extrait :
Don Juan Moreno y Rodil était lieutenant dans les chasseurs de Ségovie, quand son régiment se trouva entraîné à prendre part à une insurrection militaire qui échoua. Deux majors, trois capitaines et une couple de sergents furent pris et fusillés. Quant à lui, il s’échappa, et, après avoir erré pendant quelques mois en France, dans un état fort misérable, il réussit, au moyen de quelques connaissances qu’il s’était faites, à se procurer un brevet d’officier au service de Russie, et reçut l’ordre d’aller rejoindre son corps au Caucase où, dans ce temps-là, bonne et rude guerre était le pain quotidien.
Le lieutenant Moreno s’embarqua à Marseille. Il était naturellement d’une humeur assez austère ; son exil, sa misère et, plus que tout cela, le chagrin profond de quitter pour bien des années au moins une femme qu’il adorait, redoublaient ses dispositions naturelles, de sorte que personne moins que lui n’était tenté de rechercher les joies de l’existence.
À force de naviguer, le bâtiment qui le portait vint prendre terre au fond de la mer Noire, à la petite ville de Poti. C’était alors le port principal du Caucase du côté de l’Europe.
Sur une plage, sablonneuse en partie, en partie boueuse, couverte d’herbes de marécage, une forêt épaisse, à moitié plongée dans l’eau, s’éloignait à l’infini dans l’intérieur des terres, en suivant le cours d’un fleuve large, au lit tortueux, plein de roches, de fanges et de troncs d’arbres échoués. C’était le Phase, la rivière d’or de l’antiquité, aujourd’hui le Rioni...
Table des Matières :
I - LA DANSEUSE DE SHAMAKHA
II - L’ILLUSTRE MAGICIEN
III - HISTOIRE DE GAMBÈR-ALY
V - LES AMANTS DE KANDAHAR
VI - LA VIE DE VOYAGE