Author: | LOUISA SIEFERT | ISBN: | 1230000212259 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 23, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | LOUISA SIEFERT |
ISBN: | 1230000212259 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 23, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Vous avez su l’espoir et partagé la rage,
Qu’en ce temps, déjà loin de nous, j’avais au cœur,
Et sentant comme moi la morsure et l’outrage,
Vous nous avez vengés par le mépris moqueur.
C’était l’âpre sifflet qui domine l’orage,
Le coup de fouet vibrant qui cingle le vainqueur,
Et dans le verre où boit son ivresse sauvage,
La goutte corrosive au fond de la liqueur.
Or, lorsque vous chantiez du pieux roi Guillaume
L’idylle conjugale en l’édifiant psaume,
Ô poëte, dans l’ombre où ces foudres ont lui,
Émue au cri montant des haines populaires,
J’ai noté quelques mots de ces Saintes Colères :
Je vous les dédie aujourd’hui.
Les Ormes, ce 29 juin 1871.
I
L’automne ! la voilà plus belle que jamais,
Avec sa douceur calme et son moite sourire.
Tous ces enchantements sont bien ceux que j’aimais,
Que, si souvent déjà, j’ai tenté de décrire.
Les rayons du matin glissent dans la vapeur
Qui reste prise aux doigts plus grêles des ramures ;
Le vent léger s’en va comme s’il avait peur
D’ôter un grain aux grappes mûres.
Le soir se fait plus grave et plus religieux,
L’étoile y luit plus tôt d’une flamme moins rose ;
Et par les monts, les bois, les prés, les eaux, les cieux,
Ô jours de l’an passé ! c’est
Vous avez su l’espoir et partagé la rage,
Qu’en ce temps, déjà loin de nous, j’avais au cœur,
Et sentant comme moi la morsure et l’outrage,
Vous nous avez vengés par le mépris moqueur.
C’était l’âpre sifflet qui domine l’orage,
Le coup de fouet vibrant qui cingle le vainqueur,
Et dans le verre où boit son ivresse sauvage,
La goutte corrosive au fond de la liqueur.
Or, lorsque vous chantiez du pieux roi Guillaume
L’idylle conjugale en l’édifiant psaume,
Ô poëte, dans l’ombre où ces foudres ont lui,
Émue au cri montant des haines populaires,
J’ai noté quelques mots de ces Saintes Colères :
Je vous les dédie aujourd’hui.
Les Ormes, ce 29 juin 1871.
I
L’automne ! la voilà plus belle que jamais,
Avec sa douceur calme et son moite sourire.
Tous ces enchantements sont bien ceux que j’aimais,
Que, si souvent déjà, j’ai tenté de décrire.
Les rayons du matin glissent dans la vapeur
Qui reste prise aux doigts plus grêles des ramures ;
Le vent léger s’en va comme s’il avait peur
D’ôter un grain aux grappes mûres.
Le soir se fait plus grave et plus religieux,
L’étoile y luit plus tôt d’une flamme moins rose ;
Et par les monts, les bois, les prés, les eaux, les cieux,
Ô jours de l’an passé ! c’est