Author: | Jean Feron | ISBN: | 1230003154953 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | March 27, 2019 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean Feron |
ISBN: | 1230003154953 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | March 27, 2019 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dans le corps à corps qui suivit la décharge des fusils dans la grande salle de la taverne, Lymburner, Rowley et Aikins, pour ne pas s’exposer à tomber dans les mains des Canadiens, rentrèrent précipitamment dans la cuisine, montèrent à l’étage supérieur et se barricadèrent dans une chambre.
Seul, peut-être, Lambert avait remarqué la retraite des trois traîtres, car Lambert avait un intérêt tout particulier à surveiller le major Rowley pour venger Cécile du coup de poignard qu’elle en avait reçu.
Mais pour atteindre Rowley il avait devant lui les officiers américains. Alors ceux-ci avaient bondi l’épée haute contre les soldats de Dumas. Lambert s’était jeté à leur rencontre en commandant à des miliciens autour de lui de le suivre. Dans le choc qui suivit Lambert buta contre un banc renversé et tomba. Un américain allait le percer de son épée, lorsque le major Lucanius lui cria :
— Laissez-moi cet homme !
Lucanius avait son épée à la main.
Lambert avait échappé la sienne.
N’importe ! à la vue de Lucanius à qui il croyait devoir reprocher son séjour dans la cave secrète d’Aikins, il se releva prestement et, sans se soucier de l’épée du major, il le saisit à la gorge et essaya de le renverser dans l’espoir de le faire prisonnier. Mais nous savons que Lucanius, en dépit de sa petite taille, avait des muscles et une agilité surprenante.
Lambert ne réussit pas à renverser le major, et dans la lutte vive qui suivit, les deux hommes se trouvèrent complètement séparés du reste des combattants. Lambert avait sa droite crispée à la gorge du major et sa main gauche à sa taille ; le major enserrait Lambert à la taille de ses deux bras. Tous deux cherchaient à s’enlever et à se jeter par terre. Ils tournoyaient, haletaient, rugissaient.
Lorsque parut le capitaine Laws avec ses soldats, il se produisit un remous puis une bousculade parmi les officiers américains et les miliciens, Lambert et Lucanius toujours aux prises furent poussés dans la cuisine qui était déserte. Dans cette poussée Lucanius, pour ne pas tomber, avait saisit la poignée de la porte, et dans l’élan qui suivit il attira la porte qui se ferma. Les deux adversaires se trouvèrent seuls dans la cuisine et, tenaces l’un et l’autre, continuèrent de lutter. Un escabeau qui se trouvait sur leur passage les fit tomber. Ils se relevèrent, sans toutefois lâcher leur étreinte, mais dans ce mouvement Lambert perdit l’équilibre et il tomba de nouveau contre une porte qui s’ouvrit au choc et il entraîna avec lui Lucanius. Celui-ci, alors, par un curieux mouvement des reins fit perdre à Lambert son étreinte, se dressa sur ses pieds, bondit jusqu’à la porte qu’il referma et verrouilla, puis revint sur Lambert en le tenant en joue avec un pistolet. Lambert venait de se relever.
Les deux adversaires se trouvaient dans une petite salle meublée d’une table et de quelques sièges, et cette salle, située à l’arrière de la maison, n’était éclairée que par une croisée dont les volets étaient fermés. De sorte que la salle demeurait plongée dans une demi-obscurité.
Lucanius et Lambert se trouvaient séparés tous deux par la table.
Lambert en se relevant voulut prendre ses pistolets passés à sa ceinture. Mais le major américain le prévint :
— Ne faites pas un geste sans ma permission, pas un mouvement, si vous tenez le moindrement à la vie !
Lambert frémit de rage impuissante et répliqua :
— Allez, monsieur, tirez… vous êtes le plus fort !
— Non, dit Lucanius en secouant la tête, je ne tue jamais un homme sans défense, et je m’en voudrais pour le reste de mes jours d’avoir assassiné un brave tel que vous. Mais, je suis brave aussi, comme vous avez pu le constater, et vu que nous sommes seuls ici, je veux vous proposer un loyal combat.
— Voyons, sourit Lambert.
Un roulement de clameurs lointaines mêlées de grondements de canon parvint à cette minute aux oreilles des deux hommes.
— Tenez ! fit Lucanius avec un sourire moqueur, les Américains ont la victoire finale !
— Non, répondit Lambert, ce sont nos soldats qui ont battu les vôtres !
— Peut-être, sourit Lucanius. En tout cas, nous avons une affaire à régler entre nous, et voici ma proposition. Vous prendrez un pistolet, j’ai le mien, et nous nous placerons à dix pas l’un de l’autre. Puis nous nous mettrons en joue, nous fermerons les yeux et nous compterons jusqu’à sept. Alors nous tirerons. Cette proposition vous agrée-t-elle ?
— Oui, répondit Lambert. Mais qui m’assure que vous fermerez les yeux ?
Lucanius serra les dents et riposta :
Dans le corps à corps qui suivit la décharge des fusils dans la grande salle de la taverne, Lymburner, Rowley et Aikins, pour ne pas s’exposer à tomber dans les mains des Canadiens, rentrèrent précipitamment dans la cuisine, montèrent à l’étage supérieur et se barricadèrent dans une chambre.
Seul, peut-être, Lambert avait remarqué la retraite des trois traîtres, car Lambert avait un intérêt tout particulier à surveiller le major Rowley pour venger Cécile du coup de poignard qu’elle en avait reçu.
Mais pour atteindre Rowley il avait devant lui les officiers américains. Alors ceux-ci avaient bondi l’épée haute contre les soldats de Dumas. Lambert s’était jeté à leur rencontre en commandant à des miliciens autour de lui de le suivre. Dans le choc qui suivit Lambert buta contre un banc renversé et tomba. Un américain allait le percer de son épée, lorsque le major Lucanius lui cria :
— Laissez-moi cet homme !
Lucanius avait son épée à la main.
Lambert avait échappé la sienne.
N’importe ! à la vue de Lucanius à qui il croyait devoir reprocher son séjour dans la cave secrète d’Aikins, il se releva prestement et, sans se soucier de l’épée du major, il le saisit à la gorge et essaya de le renverser dans l’espoir de le faire prisonnier. Mais nous savons que Lucanius, en dépit de sa petite taille, avait des muscles et une agilité surprenante.
Lambert ne réussit pas à renverser le major, et dans la lutte vive qui suivit, les deux hommes se trouvèrent complètement séparés du reste des combattants. Lambert avait sa droite crispée à la gorge du major et sa main gauche à sa taille ; le major enserrait Lambert à la taille de ses deux bras. Tous deux cherchaient à s’enlever et à se jeter par terre. Ils tournoyaient, haletaient, rugissaient.
Lorsque parut le capitaine Laws avec ses soldats, il se produisit un remous puis une bousculade parmi les officiers américains et les miliciens, Lambert et Lucanius toujours aux prises furent poussés dans la cuisine qui était déserte. Dans cette poussée Lucanius, pour ne pas tomber, avait saisit la poignée de la porte, et dans l’élan qui suivit il attira la porte qui se ferma. Les deux adversaires se trouvèrent seuls dans la cuisine et, tenaces l’un et l’autre, continuèrent de lutter. Un escabeau qui se trouvait sur leur passage les fit tomber. Ils se relevèrent, sans toutefois lâcher leur étreinte, mais dans ce mouvement Lambert perdit l’équilibre et il tomba de nouveau contre une porte qui s’ouvrit au choc et il entraîna avec lui Lucanius. Celui-ci, alors, par un curieux mouvement des reins fit perdre à Lambert son étreinte, se dressa sur ses pieds, bondit jusqu’à la porte qu’il referma et verrouilla, puis revint sur Lambert en le tenant en joue avec un pistolet. Lambert venait de se relever.
Les deux adversaires se trouvaient dans une petite salle meublée d’une table et de quelques sièges, et cette salle, située à l’arrière de la maison, n’était éclairée que par une croisée dont les volets étaient fermés. De sorte que la salle demeurait plongée dans une demi-obscurité.
Lucanius et Lambert se trouvaient séparés tous deux par la table.
Lambert en se relevant voulut prendre ses pistolets passés à sa ceinture. Mais le major américain le prévint :
— Ne faites pas un geste sans ma permission, pas un mouvement, si vous tenez le moindrement à la vie !
Lambert frémit de rage impuissante et répliqua :
— Allez, monsieur, tirez… vous êtes le plus fort !
— Non, dit Lucanius en secouant la tête, je ne tue jamais un homme sans défense, et je m’en voudrais pour le reste de mes jours d’avoir assassiné un brave tel que vous. Mais, je suis brave aussi, comme vous avez pu le constater, et vu que nous sommes seuls ici, je veux vous proposer un loyal combat.
— Voyons, sourit Lambert.
Un roulement de clameurs lointaines mêlées de grondements de canon parvint à cette minute aux oreilles des deux hommes.
— Tenez ! fit Lucanius avec un sourire moqueur, les Américains ont la victoire finale !
— Non, répondit Lambert, ce sont nos soldats qui ont battu les vôtres !
— Peut-être, sourit Lucanius. En tout cas, nous avons une affaire à régler entre nous, et voici ma proposition. Vous prendrez un pistolet, j’ai le mien, et nous nous placerons à dix pas l’un de l’autre. Puis nous nous mettrons en joue, nous fermerons les yeux et nous compterons jusqu’à sept. Alors nous tirerons. Cette proposition vous agrée-t-elle ?
— Oui, répondit Lambert. Mais qui m’assure que vous fermerez les yeux ?
Lucanius serra les dents et riposta :