En Corée

Nonfiction, History, Asian, Korea
Cover of the book En Corée by ANGUS HAMILTON, GILBERT TEROL
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Author: ANGUS HAMILTON ISBN: 1230002693996
Publisher: GILBERT TEROL Publication: October 17, 2018
Imprint: Language: French
Author: ANGUS HAMILTON
ISBN: 1230002693996
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: October 17, 2018
Imprint:
Language: French

Rien ne serait plus naturel que la guerre fût le résultat de la crise présente ; pourtant on peut dire également que rien n’est moins certain. Si le terrain des hostilités n’était pas limité à l’Extrême-Orient, et si la puissance qui se trouve en face du Japon était une autre que la Russie, on pourrait prédire positivement que la guerre éclatera. Mais avec la Russie, la considération de la valeur stratégique de sa position en Mandchourie doit exercer une influence prédominante sur ses résolutions. Pour ceux qui n’ont pas étudié de près l’histoire militaire, aussi bien que pour ceux qui n’ont pas une connaissance étendue de la situation, la position dans laquelle la Russie se trouve placée offre le plus grand intérêt. Il n’existe certainement, en dehors de la marche de Napoléon sur Moscou, aucune guerre, dans les annales de l’histoire militaire, qui puisse se comparer aux difficultés qui assiègent la Russie en Mandchourie et en Corée. De plus, sa position navale n’est pas meilleure que sa position sur terre. Sur terre, un chemin de fer à voie unique, traversant le cœur d’un pays ennemi, se termine à Port-Arthur. Sur mer, Vladivostok est sacrifié, par suite de sa situation, tandis qu’il est inaccessible en raison de son climat. Ces deux points, Port-Arthur et Vladivostok, marquent les extrémités de la position stratégique qu’occupe la Russie en Mandchourie. En écartant pour le moment Vladivostok de toute considération spéciale, il reste Port-Arthur pour les premières opérations de la campagne. Port-Arthur, par conséquent, relié à l’arrière par une voie unique de communication, devient le pivot des opérations.

L’aspect de Port-Arthur, vu de la mer, est peu attirant. D’âpres collines, se rattachant à la chaîne de montagnes qui divise la péninsule de Liao-tung, se groupent autour de la baie, empiétant sur le rivage ; dépourvues d’arbres et de végétation elles communiquent aux environs un aspect désolé et même sauvage. Entre les pointes extrêmes du port, qui se conforme aux dentelures de la côte, il y a plusieurs baies que leur manque d’eau rend inutilisables, mais qui, avec le temps, pourront former une addition importante à la faible étendue d’eau profonde que le port possède actuellement. On a entrepris des travaux de dragage, mais il y a tant à faire que de nombreuses années s’écouleront avant que Port-Arthur puisse étendre l’espace très restreint dont il dispose. La vase, amenée par les courants qui se déversent dans le port, a déjà atteint l’étendue d’eau profonde, et depuis que le port a été construit, ces dépôts ont très considérablement modifié la profondeur au large. À mer basse, les navires qui sont mouillés à moins d’une vingtaine de mètres du quai, reposent sur la boue avec un peu plus d’une brasse d’eau et, d’autre part, l’espace est si petit qu’il est impossible à une douzaine de vaisseaux de tenir à l’aise dans ce port. Les vapeurs de plus grande dimension que les petits bateaux de cabotage qui s’arrêtent à Port-Arthur, venant de Chine ou du Japon, doivent mouiller devant le port et opérer le déchargement et le rechargement au moyen de jonques ou d’allèges. Par rapport aux besoins de l’escadre, Port-Arthur est loin d’être assez vaste. Pendant que les croiseurs sont en train d’embarquer les approvisionnements, les cuirassés d’escadre doivent rester en dehors, disposition qui est évidemment incommode dans les circonstances critiques. C’est pour cette raison que les autorités firent construire à Dalny — à quelques kilomètres de la forteresse et à l’intérieur de la baie de Pa-tien-wan — une ville nouvelle, en même temps que des docks de commerce et des quais, afin que Port-Arthur pût être réservé plus spécialement aux besoins de la marine de guerre.

Port-Arthur a la chance de posséder toutes les choses qui font, pour une base navale, partie intégrante du succès. Le bassin à sec, plutôt insuffisant et peu solide, a 116 mètres de long, 10 mètres de profondeur, et 24 mètres de largeur, tandis que le bassin maritime est égal en surface à tout le mouillage disponible pour les navires dans le port proprement dit. Quand les travaux de dragage dans les baies du port seront achevés, on espère obtenir une mince profondeur de quatre brasses. L’approfondissement systématique du port offrira à la flotte une surface de mouillage dépassant considérablement un mille carrés, mais tant que le travail n’est pas exécuté, la valeur de Port-Arthur en tant que base navale satisfaisante est infiniment moindre que le prestige dont il jouit comme position imprenable.

Port-Arthur possède une petite place d’armes, un champ de tir, un champ de manœuvres pour l’artillerie, une station de torpilleurs et une réserve pour les exercices qui sera agrandie quand les baies seront ouvertes. Il y a un poste de projecteurs électriques, et diverses écoles d’instruction — torpilles, artillerie, télégraphie — tandis que les arsenaux et les ateliers qui s’étendent autour du bassin maritime et à l’intérieur des chantiers de la flotte sont très abondamment pourvus. Ces mesures néanmoins furent surtout prises par la Russie, quand elle s’empara de Port-Arthur ; leur existence à l’heure présente prouve combien il est impossible de faire peu de cas des avantages qui dérivent, pour la Russie, de la possession de ce port, et de quelle étendue sont les conséquences de la monstrueuse bévue commise par lord Salisbury, en consentant à son usurpation.

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Rien ne serait plus naturel que la guerre fût le résultat de la crise présente ; pourtant on peut dire également que rien n’est moins certain. Si le terrain des hostilités n’était pas limité à l’Extrême-Orient, et si la puissance qui se trouve en face du Japon était une autre que la Russie, on pourrait prédire positivement que la guerre éclatera. Mais avec la Russie, la considération de la valeur stratégique de sa position en Mandchourie doit exercer une influence prédominante sur ses résolutions. Pour ceux qui n’ont pas étudié de près l’histoire militaire, aussi bien que pour ceux qui n’ont pas une connaissance étendue de la situation, la position dans laquelle la Russie se trouve placée offre le plus grand intérêt. Il n’existe certainement, en dehors de la marche de Napoléon sur Moscou, aucune guerre, dans les annales de l’histoire militaire, qui puisse se comparer aux difficultés qui assiègent la Russie en Mandchourie et en Corée. De plus, sa position navale n’est pas meilleure que sa position sur terre. Sur terre, un chemin de fer à voie unique, traversant le cœur d’un pays ennemi, se termine à Port-Arthur. Sur mer, Vladivostok est sacrifié, par suite de sa situation, tandis qu’il est inaccessible en raison de son climat. Ces deux points, Port-Arthur et Vladivostok, marquent les extrémités de la position stratégique qu’occupe la Russie en Mandchourie. En écartant pour le moment Vladivostok de toute considération spéciale, il reste Port-Arthur pour les premières opérations de la campagne. Port-Arthur, par conséquent, relié à l’arrière par une voie unique de communication, devient le pivot des opérations.

L’aspect de Port-Arthur, vu de la mer, est peu attirant. D’âpres collines, se rattachant à la chaîne de montagnes qui divise la péninsule de Liao-tung, se groupent autour de la baie, empiétant sur le rivage ; dépourvues d’arbres et de végétation elles communiquent aux environs un aspect désolé et même sauvage. Entre les pointes extrêmes du port, qui se conforme aux dentelures de la côte, il y a plusieurs baies que leur manque d’eau rend inutilisables, mais qui, avec le temps, pourront former une addition importante à la faible étendue d’eau profonde que le port possède actuellement. On a entrepris des travaux de dragage, mais il y a tant à faire que de nombreuses années s’écouleront avant que Port-Arthur puisse étendre l’espace très restreint dont il dispose. La vase, amenée par les courants qui se déversent dans le port, a déjà atteint l’étendue d’eau profonde, et depuis que le port a été construit, ces dépôts ont très considérablement modifié la profondeur au large. À mer basse, les navires qui sont mouillés à moins d’une vingtaine de mètres du quai, reposent sur la boue avec un peu plus d’une brasse d’eau et, d’autre part, l’espace est si petit qu’il est impossible à une douzaine de vaisseaux de tenir à l’aise dans ce port. Les vapeurs de plus grande dimension que les petits bateaux de cabotage qui s’arrêtent à Port-Arthur, venant de Chine ou du Japon, doivent mouiller devant le port et opérer le déchargement et le rechargement au moyen de jonques ou d’allèges. Par rapport aux besoins de l’escadre, Port-Arthur est loin d’être assez vaste. Pendant que les croiseurs sont en train d’embarquer les approvisionnements, les cuirassés d’escadre doivent rester en dehors, disposition qui est évidemment incommode dans les circonstances critiques. C’est pour cette raison que les autorités firent construire à Dalny — à quelques kilomètres de la forteresse et à l’intérieur de la baie de Pa-tien-wan — une ville nouvelle, en même temps que des docks de commerce et des quais, afin que Port-Arthur pût être réservé plus spécialement aux besoins de la marine de guerre.

Port-Arthur a la chance de posséder toutes les choses qui font, pour une base navale, partie intégrante du succès. Le bassin à sec, plutôt insuffisant et peu solide, a 116 mètres de long, 10 mètres de profondeur, et 24 mètres de largeur, tandis que le bassin maritime est égal en surface à tout le mouillage disponible pour les navires dans le port proprement dit. Quand les travaux de dragage dans les baies du port seront achevés, on espère obtenir une mince profondeur de quatre brasses. L’approfondissement systématique du port offrira à la flotte une surface de mouillage dépassant considérablement un mille carrés, mais tant que le travail n’est pas exécuté, la valeur de Port-Arthur en tant que base navale satisfaisante est infiniment moindre que le prestige dont il jouit comme position imprenable.

Port-Arthur possède une petite place d’armes, un champ de tir, un champ de manœuvres pour l’artillerie, une station de torpilleurs et une réserve pour les exercices qui sera agrandie quand les baies seront ouvertes. Il y a un poste de projecteurs électriques, et diverses écoles d’instruction — torpilles, artillerie, télégraphie — tandis que les arsenaux et les ateliers qui s’étendent autour du bassin maritime et à l’intérieur des chantiers de la flotte sont très abondamment pourvus. Ces mesures néanmoins furent surtout prises par la Russie, quand elle s’empara de Port-Arthur ; leur existence à l’heure présente prouve combien il est impossible de faire peu de cas des avantages qui dérivent, pour la Russie, de la possession de ce port, et de quelle étendue sont les conséquences de la monstrueuse bévue commise par lord Salisbury, en consentant à son usurpation.

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