Author: | Pierre Corneille | ISBN: | 1230000229310 |
Publisher: | Pierre Corneille | Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Corneille |
ISBN: | 1230000229310 |
Publisher: | Pierre Corneille |
Publication: | March 30, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
ACTE I
Scène première
Bocchar.
Madame, il était temps qu'il vous vînt du secours:
Le siége était formé, s'il eût tardé deux jours;
Les travaux commencés allaient à force ouverte
Tracer autour des murs l'ordre de votre perte;
Et l'orgueil des Romains se promettait l'éclat
D'asservir par leur prise et vous et tout l'état.
Syphax a dissipé, par sa seule présence,
De leur ambition la plus fière espérance.
Ses troupes, se montrant au lever du soleil,
Ont de votre ruine arrêté l'appareil.
À peine une heure ou deux elles ont pris haleine,
Qu'il les range en bataille au milieu de la plaine.
L'ennemi fait le même, et l'on voit des deux parts
Nos sillons hérissés de piques et de dards,
Et l'une et l'autre armée étaler même audace,
Égale ardeur de vaincre, et pareille menace.
L'avantage du nombre est dans notre parti:
Ce grand feu des Romains en paraît ralenti;
Du moins de Lélius la prudence inquiète
Sur le point du combat nous envoie un trompette.
On le mène à Syphax, à qui sans différer
De sa part il demande une heure à conférer.
Les otages reçus pour cette conférence,
Au milieu des deux camps l'un et l'autre s'avance;
Et si le ciel répond à nos communs souhaits,
Le champ de la bataille enfantera la paix.
Voilà ce que le roi m'a chargé de vous dire,
Et que de tout son coeur à la paix il aspire,
Pour ne plus perdre aucun de ces moments si doux
Que la guerre lui vole en l'éloignant de vous.
Sophonisbe.
Le roi m'honore trop d'une amour si parfaite.
Dites-lui que j'aspire à la paix qu'il souhaite,
Mais que je le conjure, en cet illustre jour,
De penser à sa gloire encor plus qu'à l'amour.
EXTRAIT:
ACTE I
Scène première
Bocchar.
Madame, il était temps qu'il vous vînt du secours:
Le siége était formé, s'il eût tardé deux jours;
Les travaux commencés allaient à force ouverte
Tracer autour des murs l'ordre de votre perte;
Et l'orgueil des Romains se promettait l'éclat
D'asservir par leur prise et vous et tout l'état.
Syphax a dissipé, par sa seule présence,
De leur ambition la plus fière espérance.
Ses troupes, se montrant au lever du soleil,
Ont de votre ruine arrêté l'appareil.
À peine une heure ou deux elles ont pris haleine,
Qu'il les range en bataille au milieu de la plaine.
L'ennemi fait le même, et l'on voit des deux parts
Nos sillons hérissés de piques et de dards,
Et l'une et l'autre armée étaler même audace,
Égale ardeur de vaincre, et pareille menace.
L'avantage du nombre est dans notre parti:
Ce grand feu des Romains en paraît ralenti;
Du moins de Lélius la prudence inquiète
Sur le point du combat nous envoie un trompette.
On le mène à Syphax, à qui sans différer
De sa part il demande une heure à conférer.
Les otages reçus pour cette conférence,
Au milieu des deux camps l'un et l'autre s'avance;
Et si le ciel répond à nos communs souhaits,
Le champ de la bataille enfantera la paix.
Voilà ce que le roi m'a chargé de vous dire,
Et que de tout son coeur à la paix il aspire,
Pour ne plus perdre aucun de ces moments si doux
Que la guerre lui vole en l'éloignant de vous.
Sophonisbe.
Le roi m'honore trop d'une amour si parfaite.
Dites-lui que j'aspire à la paix qu'il souhaite,
Mais que je le conjure, en cet illustre jour,
De penser à sa gloire encor plus qu'à l'amour.