Author: | Jeanne Marais | ISBN: | 1230000844178 |
Publisher: | Petite Plume Edition | Publication: | December 14, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jeanne Marais |
ISBN: | 1230000844178 |
Publisher: | Petite Plume Edition |
Publication: | December 14, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
— Qu’est-ce donc au juste que Nicole ?
— Mon cher, vous voulez rire !… Comment ! Vous êtes chez elle, et vous demandez qui elle est ?
— Je viens ici pour la première fois… Vous m’avez fait dîner avec des rastas, des viveurs et des hommes d’esprit. J’ai goûté la saveur
des vins vieux et celle des jeunes femmes ; mes voisines étalaient généreusement les charmes de leurs corsages décolletés, comme on offre
les fruits d’un compotier… Bref, je pourrais me croire dans l’hôtel particulier d’une délicieuse aventurière…
— Ne vous avais-je pas dit que je vous menais souper chez la maîtresse de Paul Bernard, le richissime industriel ?
— Oui, oui… Mais, tout à l’heure, Nicole s’est approchée de moi ; nous avons causé : ses propos n’ont rien de la vulgarité de ton du demi-monde,
encore moins de la futilité du monde… Ils dénotent une originalité de vues, une culture déconcertante… Et j’en suis resté tout perplexe.
— Une conversation a suffi pour vous désorienter ? Vous êtes amoureux, mon petit Julien !
— Non, c’est autre chose : j’éprouve la même impression que si j’avais bu du vouvray en le prenant pour du vin de Bordeaux… Il me semble que
cette charmante courtisane ne répond pas à son étiquette. Comprenez-vous, Fréminet ? Voilà pourquoi je vous demande : qui est Nicole ?
— Qu’est-ce donc au juste que Nicole ?
— Mon cher, vous voulez rire !… Comment ! Vous êtes chez elle, et vous demandez qui elle est ?
— Je viens ici pour la première fois… Vous m’avez fait dîner avec des rastas, des viveurs et des hommes d’esprit. J’ai goûté la saveur
des vins vieux et celle des jeunes femmes ; mes voisines étalaient généreusement les charmes de leurs corsages décolletés, comme on offre
les fruits d’un compotier… Bref, je pourrais me croire dans l’hôtel particulier d’une délicieuse aventurière…
— Ne vous avais-je pas dit que je vous menais souper chez la maîtresse de Paul Bernard, le richissime industriel ?
— Oui, oui… Mais, tout à l’heure, Nicole s’est approchée de moi ; nous avons causé : ses propos n’ont rien de la vulgarité de ton du demi-monde,
encore moins de la futilité du monde… Ils dénotent une originalité de vues, une culture déconcertante… Et j’en suis resté tout perplexe.
— Une conversation a suffi pour vous désorienter ? Vous êtes amoureux, mon petit Julien !
— Non, c’est autre chose : j’éprouve la même impression que si j’avais bu du vouvray en le prenant pour du vin de Bordeaux… Il me semble que
cette charmante courtisane ne répond pas à son étiquette. Comprenez-vous, Fréminet ? Voilà pourquoi je vous demande : qui est Nicole ?