Author: | MAURICE LEBLANC | ISBN: | 1230000211345 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 21, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | MAURICE LEBLANC |
ISBN: | 1230000211345 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 21, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
« L
UPIN, racontez-moi donc quelque chose.
— Eh ! que voulez-vous que je vous raconte ? On connaît toute ma vie ! » me répondit Lupin qui somnolait sur le divan de mon cabinet de travail.
« Personne ne la connaît ! m’écriai-je. On sait, par telle de vos lettres, publiée dans les journaux, que vous avez été mêlé à telle affaire, que vous avez donné le branle à telle autre… Mais votre rôle en tout cela, le fond même de l’histoire, le dénouement du drame, on l’ignore.
— Bah ! Un tas de potins qui n’ont aucun intérêt.
— Aucun intérêt, votre cadeau de cinquante mille francs à la femme de Nicolas Dugrival ! Aucun intérêt, la façon mystérieuse dont vous avez déchiffré l’énigme des Trois tableaux !
— Étrange énigme, en vérité, dit Lupin. Je vous propose un titre : Le signe de l’ombre.
— Et vos succès mondains ? ajoutai-je. Les intrigues du galant Arsène !… Et le secret de vos bonnes actions ? Toutes ces histoires auxquelles vous avez souvent fait allusion devant moi et que vous appeliez : L’anneau nuptial, La mort qui rôde ! etc. Que de confidences en retard, mon pauvre Lupin !… Allons, un peu de courage… »
C’était l’époque où Lupin, déjà célèbre, n’avait pourtant pas encore livré ses plus formidables batailles ; l’époque qui précède les grandes aventures de l’Aiguille Creuse et de 813. Sans songer à s’approprier le trésor séculaire des rois de France ou à cambrioler l’Europe au nez du kaiser, il se contentait des coups de main plus modestes et de bénéfices plus raisonnables, se dépensant en efforts quotidiens, faisant le mal au jour le jour, et fai
« L
UPIN, racontez-moi donc quelque chose.
— Eh ! que voulez-vous que je vous raconte ? On connaît toute ma vie ! » me répondit Lupin qui somnolait sur le divan de mon cabinet de travail.
« Personne ne la connaît ! m’écriai-je. On sait, par telle de vos lettres, publiée dans les journaux, que vous avez été mêlé à telle affaire, que vous avez donné le branle à telle autre… Mais votre rôle en tout cela, le fond même de l’histoire, le dénouement du drame, on l’ignore.
— Bah ! Un tas de potins qui n’ont aucun intérêt.
— Aucun intérêt, votre cadeau de cinquante mille francs à la femme de Nicolas Dugrival ! Aucun intérêt, la façon mystérieuse dont vous avez déchiffré l’énigme des Trois tableaux !
— Étrange énigme, en vérité, dit Lupin. Je vous propose un titre : Le signe de l’ombre.
— Et vos succès mondains ? ajoutai-je. Les intrigues du galant Arsène !… Et le secret de vos bonnes actions ? Toutes ces histoires auxquelles vous avez souvent fait allusion devant moi et que vous appeliez : L’anneau nuptial, La mort qui rôde ! etc. Que de confidences en retard, mon pauvre Lupin !… Allons, un peu de courage… »
C’était l’époque où Lupin, déjà célèbre, n’avait pourtant pas encore livré ses plus formidables batailles ; l’époque qui précède les grandes aventures de l’Aiguille Creuse et de 813. Sans songer à s’approprier le trésor séculaire des rois de France ou à cambrioler l’Europe au nez du kaiser, il se contentait des coups de main plus modestes et de bénéfices plus raisonnables, se dépensant en efforts quotidiens, faisant le mal au jour le jour, et fai