Author: | Julien Offray de La Mettrie | ISBN: | 1230001372755 |
Publisher: | HF | Publication: | October 4, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Julien Offray de La Mettrie |
ISBN: | 1230001372755 |
Publisher: | HF |
Publication: | October 4, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait : Plaisir, maître souverain des hommes & des dieux, devant qui tout disparoît, jusqu’à la raison même, tu sais combien mon cœur t’adore, & tous les sacrifices qu’il t’a faits. J’ignore si je mériterai d’avoir part aux éloges que je te donne ; mais je me croirois indigne de toi, si je n’étois attentif à m’assurer de ta présence, & à me rendre compte à moi-même de tous tes bienfaits. La reconnoissance feroit un trop foible tribut, j’y ajoute encore l’examen de mes sentimens les plus doux.
Dieu des belles âmes, charmant plaisir, ne permets pas que ton pinceau se prostitue à d’infâmes voluptés, ou plutôt à d’indignes débauches qui font gémir la nature révoltée. Qu’il ne peigne que les feux du fils de Cypris, mais qu’il les peigne avec transport. Que ce dieu vif, impétueux, ne se serve de la raison des hommes, que pour la leur faire oublier : qu’ils ne raisonnent que pour exagérer leurs plaisirs & s’en pénétrer : que la froide philosophie se taise pour m’écouter. Je sens les respectables approches de la volupté.
Extrait : Plaisir, maître souverain des hommes & des dieux, devant qui tout disparoît, jusqu’à la raison même, tu sais combien mon cœur t’adore, & tous les sacrifices qu’il t’a faits. J’ignore si je mériterai d’avoir part aux éloges que je te donne ; mais je me croirois indigne de toi, si je n’étois attentif à m’assurer de ta présence, & à me rendre compte à moi-même de tous tes bienfaits. La reconnoissance feroit un trop foible tribut, j’y ajoute encore l’examen de mes sentimens les plus doux.
Dieu des belles âmes, charmant plaisir, ne permets pas que ton pinceau se prostitue à d’infâmes voluptés, ou plutôt à d’indignes débauches qui font gémir la nature révoltée. Qu’il ne peigne que les feux du fils de Cypris, mais qu’il les peigne avec transport. Que ce dieu vif, impétueux, ne se serve de la raison des hommes, que pour la leur faire oublier : qu’ils ne raisonnent que pour exagérer leurs plaisirs & s’en pénétrer : que la froide philosophie se taise pour m’écouter. Je sens les respectables approches de la volupté.