Author: | Gustave Aimard | ISBN: | 1230000259333 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 9, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Gustave Aimard |
ISBN: | 1230000259333 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 9, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
La civilisation est animée d’une force immense qui la pousse à une expansion sans limite ; comme la vapeur impatiente que soulève une ardente flamme, elle est toujours en ébullition, prête à se répandre hors des limites connues. La civilisation est le mouvement perpétuel de l’humanité, toujours à la recherche de l’infini.
Mais, sur son passage, elle laisse des traces, souvent misérables ou sanglantes, – épaves ballottées sur l’Océan du destin ; – elle détruit en créant ; elle fait des ruines en consolidant son édifice ; elle engloutit quiconque veut lutter avec elle.
Il y a deux siècles à peine, des peuplades appelées Sauvages, – pourquoi sauvages ?… – promenaient dans les forêts vierges du Nouveau-Monde leur libre indolence, leur liberté solitaire, leur ignorance insouciante du reste de l’univers.
La civilisation s’est abattue sur ces régions heureuses, comme une avalanche, elle a balayé devant elle les bois, leurs hôtes errants, – Indiens, buffles, gazelles ou léopards ; – elle a supprimé le désert et ses profonds mystères ; elle a tout absorbé.
Aujourd’hui on imprime et on vend des journaux là où jadis le Delaware, le Mohican ou le Huron fumait le calumet de paix ; on agiote à la Bourse là où mugissait le buffle ; on fabrique des machines à coudre là où la squaw indienne préparait le pemmican des chasseurs ; le rail-way a remplacé les pistes du Sioux sur le sentier de la guerre ; on vend de la bonneterie là où combattirent des héros.
Et peu à peu l’Homme rouge, le vrai, le maître du désert, s’est retiré, luttant d’abord, fuyant ensuite, demandant grâce enfin… – demandant, sans l’obtenir ! une dernière place sur cette terre de ses ancêtres, pour y dormir à côté de leurs vieux ossements.
Roule avalanche ! tombez nations du désert ! et roulez sur cette pente inexorable qui mène à l’Océan. Bientôt l’Indien aura vécu, il sera une légende, une ombre, un mythe ; on en parlera, comme d’une fable ; et puis on n’en parlera même plus ; l’oubli aura tout dévoré.
La civilisation est animée d’une force immense qui la pousse à une expansion sans limite ; comme la vapeur impatiente que soulève une ardente flamme, elle est toujours en ébullition, prête à se répandre hors des limites connues. La civilisation est le mouvement perpétuel de l’humanité, toujours à la recherche de l’infini.
Mais, sur son passage, elle laisse des traces, souvent misérables ou sanglantes, – épaves ballottées sur l’Océan du destin ; – elle détruit en créant ; elle fait des ruines en consolidant son édifice ; elle engloutit quiconque veut lutter avec elle.
Il y a deux siècles à peine, des peuplades appelées Sauvages, – pourquoi sauvages ?… – promenaient dans les forêts vierges du Nouveau-Monde leur libre indolence, leur liberté solitaire, leur ignorance insouciante du reste de l’univers.
La civilisation s’est abattue sur ces régions heureuses, comme une avalanche, elle a balayé devant elle les bois, leurs hôtes errants, – Indiens, buffles, gazelles ou léopards ; – elle a supprimé le désert et ses profonds mystères ; elle a tout absorbé.
Aujourd’hui on imprime et on vend des journaux là où jadis le Delaware, le Mohican ou le Huron fumait le calumet de paix ; on agiote à la Bourse là où mugissait le buffle ; on fabrique des machines à coudre là où la squaw indienne préparait le pemmican des chasseurs ; le rail-way a remplacé les pistes du Sioux sur le sentier de la guerre ; on vend de la bonneterie là où combattirent des héros.
Et peu à peu l’Homme rouge, le vrai, le maître du désert, s’est retiré, luttant d’abord, fuyant ensuite, demandant grâce enfin… – demandant, sans l’obtenir ! une dernière place sur cette terre de ses ancêtres, pour y dormir à côté de leurs vieux ossements.
Roule avalanche ! tombez nations du désert ! et roulez sur cette pente inexorable qui mène à l’Océan. Bientôt l’Indien aura vécu, il sera une légende, une ombre, un mythe ; on en parlera, comme d’une fable ; et puis on n’en parlera même plus ; l’oubli aura tout dévoré.