Author: | Joseph Conrad | ISBN: | 1230001516999 |
Publisher: | JBR | Publication: | January 22, 2017 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Joseph Conrad |
ISBN: | 1230001516999 |
Publisher: | JBR |
Publication: | January 22, 2017 |
Imprint: | |
Language: | French |
Au coeur des ténèbres (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
* Inclus une courte biographie de Joseph Conrad
Résumé : Au cœur des ténèbres relate le voyage de Charles Marlow, un jeune officier de marine marchande britannique, qui remonte le cours d'un fleuve au cœur de l'Afrique noire. Embauché par une compagnie belge, il doit rétablir des liens commerciaux avec le directeur d'un comptoir au cœur de la jungle, Kurtz, très efficace collecteur d'ivoire, mais dont on est sans nouvelles. Le périple se présente comme un lent éloignement de la civilisation et de l'humanité vers les aspects les plus sauvages et les plus primitifs de l'homme, à travers à la fois l'enfoncement dans une nature impénétrable et potentiellement menaçante, et la découverte progressive de la fascinante et très sombre personnalité de Kurtz.
Éminemment moderne, le récit de Conrad, écrit en 1902, suscitera toutes les interprétations : violent réquisitoire contre le colonialisme, féconde représentation d'une libido tourmentée, rêverie métaphysique sur l'homme et la nature, chacun de puiser selon son désir dans ce texte d'une richesse et d'une portée sans limites. Car au bout du voyage, les ténèbres l'emportent. L'illusion domine un monde où pulsions de mort, masques et travestissements ont stérilisé l'amour. Mais pas le rêve qui, par la magie de cette écriture inflexible, se lève et déploie ses splendeurs comme une brume aux échos incertains.
Extrait : J'étais tout récemment, vous vous en souvenez, revenu à Londres après une bonne dose d'océan Indien, de Pacifique, de Mers de Chine – une bonne dose
d'Orient, – six ans environ, et je tramais, je vous dérangeais, les copains, dans
votre travail, j'envahissais vos maisons, comme si j'avais reçu du ciel mission de
vous civiliser. Ça a marché un moment, mais après un bout de temps j'étais las de
me reposer. Alors j'ai commencé à chercher un embarquement – j'ai idée qu'il n'y
a pas sur terre de travail plus dur. Les bateaux ne voulaient même pas me voir. Si
bien que je me suis dégoûté de ce jeu-là aussi.
« Or quand j'étais petit garçon j'avais une passion pour les cartes. Je passais des
heures à regarder l'Amérique du Sud, ou l'Afrique, ou l'Australie, et je me perdais
dans toute la gloire de l'exploration. En ce temps-là il restait beaucoup d'espaces
blancs sur la terre, et quand j'en voyais un d'aspect assez prometteur sur la carte
(mais ils le sont tous), je mettais le doigt dessus et je disais, "Quand je serai grand
j'irai là". Le Pôle Nord était l'un de ces endroits-là, je me souviens. En fait, je n'y
suis pas encore allé, et ce n'est pas maintenant que j'essaierai. La magie s'est
perdue. D'autres lieux se trouvaient épars vers l'Equateur, et à toutes sortes de
latitudes, partout dans les deux hémisphères. Je suis allé dans plusieurs d'entre
eux. Eh bien... bon, n'en parlons pas. Mais il en restait un – le plus grand, le plus
blanc, si l'on peut dire – par lequel je me sentais attiré.
Au coeur des ténèbres (Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée)
* Inclus une courte biographie de Joseph Conrad
Résumé : Au cœur des ténèbres relate le voyage de Charles Marlow, un jeune officier de marine marchande britannique, qui remonte le cours d'un fleuve au cœur de l'Afrique noire. Embauché par une compagnie belge, il doit rétablir des liens commerciaux avec le directeur d'un comptoir au cœur de la jungle, Kurtz, très efficace collecteur d'ivoire, mais dont on est sans nouvelles. Le périple se présente comme un lent éloignement de la civilisation et de l'humanité vers les aspects les plus sauvages et les plus primitifs de l'homme, à travers à la fois l'enfoncement dans une nature impénétrable et potentiellement menaçante, et la découverte progressive de la fascinante et très sombre personnalité de Kurtz.
Éminemment moderne, le récit de Conrad, écrit en 1902, suscitera toutes les interprétations : violent réquisitoire contre le colonialisme, féconde représentation d'une libido tourmentée, rêverie métaphysique sur l'homme et la nature, chacun de puiser selon son désir dans ce texte d'une richesse et d'une portée sans limites. Car au bout du voyage, les ténèbres l'emportent. L'illusion domine un monde où pulsions de mort, masques et travestissements ont stérilisé l'amour. Mais pas le rêve qui, par la magie de cette écriture inflexible, se lève et déploie ses splendeurs comme une brume aux échos incertains.
Extrait : J'étais tout récemment, vous vous en souvenez, revenu à Londres après une bonne dose d'océan Indien, de Pacifique, de Mers de Chine – une bonne dose
d'Orient, – six ans environ, et je tramais, je vous dérangeais, les copains, dans
votre travail, j'envahissais vos maisons, comme si j'avais reçu du ciel mission de
vous civiliser. Ça a marché un moment, mais après un bout de temps j'étais las de
me reposer. Alors j'ai commencé à chercher un embarquement – j'ai idée qu'il n'y
a pas sur terre de travail plus dur. Les bateaux ne voulaient même pas me voir. Si
bien que je me suis dégoûté de ce jeu-là aussi.
« Or quand j'étais petit garçon j'avais une passion pour les cartes. Je passais des
heures à regarder l'Amérique du Sud, ou l'Afrique, ou l'Australie, et je me perdais
dans toute la gloire de l'exploration. En ce temps-là il restait beaucoup d'espaces
blancs sur la terre, et quand j'en voyais un d'aspect assez prometteur sur la carte
(mais ils le sont tous), je mettais le doigt dessus et je disais, "Quand je serai grand
j'irai là". Le Pôle Nord était l'un de ces endroits-là, je me souviens. En fait, je n'y
suis pas encore allé, et ce n'est pas maintenant que j'essaierai. La magie s'est
perdue. D'autres lieux se trouvaient épars vers l'Equateur, et à toutes sortes de
latitudes, partout dans les deux hémisphères. Je suis allé dans plusieurs d'entre
eux. Eh bien... bon, n'en parlons pas. Mais il en restait un – le plus grand, le plus
blanc, si l'on peut dire – par lequel je me sentais attiré.