Author: | Théophile Gautier | ISBN: | 1230000284115 |
Publisher: | JCA | Publication: | December 5, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Théophile Gautier |
ISBN: | 1230000284115 |
Publisher: | JCA |
Publication: | December 5, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il y a, au moment où nous écrivons cette ligne, dix-neuf cents ans environ, qu’une cange magnifiquement dorée et peinte descendait le Nil avec toute la rapidité que pouvaient lui donner cinquante rames longues et plates rampant sur l’eau égratignée comme les pattes d’un scarabée gigantesque. Cette cange était étroite, de forme allongée, relevée par les deux bouts en forme de corne de lune naissante, svelte de proportions et merveilleusement taillée pour la marche ; une tête de bélier surmontée d’une boule d’or armait la pointe de la proue, et montrait que l’embarcation appartenait à une personne de race royale.
Au milieu de la barque s’élevait une cabine à toit plat, une espèce de naos ou tente d’honneur, coloriée et dorée, avec une moulure à palmettes et quatre petites fenêtres carrées. Deux chambres également couvertes d’hiéroglyphes occupaient les extrémités du croissant ; l’une d’elles, plus vaste que l’autre, avait un étage juxtaposé de moindre hauteur, comme les châteaux-gaillards de ces bizarres galères du seizième siècle dessinées par Della Bella ; la plus petite, qui servait de logement au pilote, se terminait en fronton triangulaire. Le gouvernail était fait de deux immenses avirons ajustés sur des pieux bariolés, et s’allongeant dans l’eau derrière la barque comme les pieds palmés d’un cygne ...
Il y a, au moment où nous écrivons cette ligne, dix-neuf cents ans environ, qu’une cange magnifiquement dorée et peinte descendait le Nil avec toute la rapidité que pouvaient lui donner cinquante rames longues et plates rampant sur l’eau égratignée comme les pattes d’un scarabée gigantesque. Cette cange était étroite, de forme allongée, relevée par les deux bouts en forme de corne de lune naissante, svelte de proportions et merveilleusement taillée pour la marche ; une tête de bélier surmontée d’une boule d’or armait la pointe de la proue, et montrait que l’embarcation appartenait à une personne de race royale.
Au milieu de la barque s’élevait une cabine à toit plat, une espèce de naos ou tente d’honneur, coloriée et dorée, avec une moulure à palmettes et quatre petites fenêtres carrées. Deux chambres également couvertes d’hiéroglyphes occupaient les extrémités du croissant ; l’une d’elles, plus vaste que l’autre, avait un étage juxtaposé de moindre hauteur, comme les châteaux-gaillards de ces bizarres galères du seizième siècle dessinées par Della Bella ; la plus petite, qui servait de logement au pilote, se terminait en fronton triangulaire. Le gouvernail était fait de deux immenses avirons ajustés sur des pieux bariolés, et s’allongeant dans l’eau derrière la barque comme les pieds palmés d’un cygne ...