Author: | Paul Langevin | ISBN: | 1230001046823 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Langevin |
ISBN: | 1230001046823 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Je me propose de montrer ici comment l’étude de la perturbation électromagnétique produite dans l’éther, supposé immobile d’après M. Lorentz, par un mouvement donné quelconque de charges électriques ou électrons, permet de pénétrer dans le détail des phénomènes de radiation et d’inertie, d’analyser le mécanisme de la connexion qu’établissent les électrons entre la matière qui les contient et l’éther électromagnétique, dans le sens indiqué par M. Larmor. Les résultats qui vont suivre ont été exposés au Collège de France il y a deux ans ; j’en ai depuis retrouvé une partie dans les publications de M. Liénard et de M. Schwartzschild, mais je crois nécessaire de les reprendre complètement pour appeler l’attention sur leur importance et pour rendre plus clair le point de vue nouveau auquel je me suis placé. Il semble en effet bien établi aujourd’hui que, sans parler des phénomènes purement électromagnétiques, les propriétés fondamentales de la matière, l’inertie et le pouvoir d’émettre et d’absorber les radiations, sont liées à la présence de particules électrisées en mouvement, d’électrons, dont le déplacement à travers l’éther modifie les champs électrique et magnétique définissant l’état de ce milieu. L’inertie des électrons négatifs, des corpuscules cathodiques, parait, d’après les expériences de M. Kaufmann. être tout entière d’origine électromagnétique, être due à la nécessité de créer ou de détruire pour modifier le mouvement du corpuscule, le champ magnétique que l’on sait accompagner ce mouvement. Il est tentant, pour ne pas chercher deux explications différentes d’un même phénomène, d’étendre ce résultat à toute la matière en considérant l’inertie de celle-ci comme l’inertie électromagnétique totale des électrons positifs et négatifs qui la constituent. D’autre part, la radiation présente dans l’éther seul, à grande distance de sa source, peut se décomposer en ondes planes perpendiculaires à la direction suivant laquelle elles se propagent avec la vitesse de la lumière V, et composées de deux champs électrique et magnétique transversaux, dont les directions perpendiculaires entre elles sont contenues dans le plan de l’onde ; ces deux champs représentent toujours des énergies égales par unité de volume du milieu ; de sorte que la propagation d’une telle onde ne correspond à aucun échange d’énergie entre les deux champs, à aucune oscillation de l’énergie rayonnée entre les formes électrique et magnétique. Un semblable échange d’énergie n’est possible qu’en présence de matière, par l’intermédiaire des centres électrisés qui la constituent et qui agissent en quelque sorte comme catalyseurs, comme agents nécessaires, mais non modifiés par la transformation. Autrement dit, la matière peut seule être source de radiations...
Je me propose de montrer ici comment l’étude de la perturbation électromagnétique produite dans l’éther, supposé immobile d’après M. Lorentz, par un mouvement donné quelconque de charges électriques ou électrons, permet de pénétrer dans le détail des phénomènes de radiation et d’inertie, d’analyser le mécanisme de la connexion qu’établissent les électrons entre la matière qui les contient et l’éther électromagnétique, dans le sens indiqué par M. Larmor. Les résultats qui vont suivre ont été exposés au Collège de France il y a deux ans ; j’en ai depuis retrouvé une partie dans les publications de M. Liénard et de M. Schwartzschild, mais je crois nécessaire de les reprendre complètement pour appeler l’attention sur leur importance et pour rendre plus clair le point de vue nouveau auquel je me suis placé. Il semble en effet bien établi aujourd’hui que, sans parler des phénomènes purement électromagnétiques, les propriétés fondamentales de la matière, l’inertie et le pouvoir d’émettre et d’absorber les radiations, sont liées à la présence de particules électrisées en mouvement, d’électrons, dont le déplacement à travers l’éther modifie les champs électrique et magnétique définissant l’état de ce milieu. L’inertie des électrons négatifs, des corpuscules cathodiques, parait, d’après les expériences de M. Kaufmann. être tout entière d’origine électromagnétique, être due à la nécessité de créer ou de détruire pour modifier le mouvement du corpuscule, le champ magnétique que l’on sait accompagner ce mouvement. Il est tentant, pour ne pas chercher deux explications différentes d’un même phénomène, d’étendre ce résultat à toute la matière en considérant l’inertie de celle-ci comme l’inertie électromagnétique totale des électrons positifs et négatifs qui la constituent. D’autre part, la radiation présente dans l’éther seul, à grande distance de sa source, peut se décomposer en ondes planes perpendiculaires à la direction suivant laquelle elles se propagent avec la vitesse de la lumière V, et composées de deux champs électrique et magnétique transversaux, dont les directions perpendiculaires entre elles sont contenues dans le plan de l’onde ; ces deux champs représentent toujours des énergies égales par unité de volume du milieu ; de sorte que la propagation d’une telle onde ne correspond à aucun échange d’énergie entre les deux champs, à aucune oscillation de l’énergie rayonnée entre les formes électrique et magnétique. Un semblable échange d’énergie n’est possible qu’en présence de matière, par l’intermédiaire des centres électrisés qui la constituent et qui agissent en quelque sorte comme catalyseurs, comme agents nécessaires, mais non modifiés par la transformation. Autrement dit, la matière peut seule être source de radiations...