Satanstoe

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Satanstoe by JAMES FENIMORE COOPER, GILBERT TEROL
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Author: JAMES FENIMORE COOPER ISBN: 1230001375589
Publisher: GILBERT TEROL Publication: October 7, 2016
Imprint: Language: French
Author: JAMES FENIMORE COOPER
ISBN: 1230001375589
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: October 7, 2016
Imprint:
Language: French

Extrait :

Nous avions encore deux milles à faire lorsque Herman Mordaunt nous rejoignit. Il nous fit traverser un petit bois, et nous nous trouvâmes bientôt sur une hauteur d’où l’œil plonge sur l’Hudson dans une étendue de près de quarante milles. Sur la rive opposée s’élevait comme un mur la barrière des Palissades, à une hauteur de plusieurs centaines de pieds. Pas un souffle ne ridait la surface de ce beau fleuve qui, dans cet endroit, a au moins trois quarts de mille de largeur ; c’était une seule et immense nappe d’eau qui étincelait aux rayons du soleil. Jamais matinée ne me parut plus belle ; tout semblait en harmonie avec la grandeur calme mais sublime du paysage, et avec les trésors que la nature s’était plu à prodiguer. Les arbres étaient couverts de cette première verdure qui a tant de fraîcheur ; les oiseaux construisaient leurs nids presque sur chaque branche ; les fleurs sauvages naissaient en quelque sorte sous les pas de nos chevaux, et tout, autour de nous, semblait chanter un hymne de bonheur et d’amour.

— C’est une de mes promenades favorites du matin, dit Herman Mordaunt dès que nous fûmes arrivés sur la hauteur ; et ma fille, qui monte très-bien à cheval, m’accompagne souvent. Elle doit être ici quelque part avec Mary Wallace ; car elles avaient promis de me suivre, dès qu’elles seraient prêtes.

Dirck laissa échapper un cri de joie, et partit sur-le-champ au galop. Nous en vîmes bientôt la raison ; il avait aperçu les deux amazones sur le penchant d’une colline, et rien n’avait pu le retenir. Quelques minutes après, nous étions tous réunis.

Jamais Anneke Mordaunt ne m’avait paru si charmante. Sa robe dessinait admirablement sa taille, et de longues plumes tombaient gracieusement de son chapeau de castor. L’air et l’exercice avaient donné un nouvel éclat à son teint toujours si animé ; et, en nous voyant, une expression de plaisir se peignit sur son visage, comme si les hôtes qui lui arrivaient étaient loin de lui déplaire.

— Monsieur votre père me disait que vous affectionnez cette promenade, dis-je à miss Mordaunt en retenant mon cheval pour rester à côté d’elle, tandis que les autres prenaient les devants. Pourquoi faut-il que Satanstoé soit si loin ! J’aurais l’espoir de vous rencontrer le matin. Nous avons dans le West-Chester des dames qui sont aussi d’excellentes écuyères, et qui seraient fières de vous admettre dans leurs rangs.

— J’ai quelques connaissances sur la partie de la rivière d’Harlem où vous demeurez, répondit Anneke, mais pas cependant dans votre voisinage immédiat. Mon père autrefois chassait souvent dans les plaines de Satanstoé ; il me l’a dit ; et il me parle toujours avec grand plaisir de vos petits oiseaux.

— Je crois même que mon père a souvent chassé avec le vôtre. M. Bulstrode m’a promis de suivre ce bon exemple. — Eh bien ! maintenant que vous avez eu le temps d’y réfléchir, que dites-vous de la représentation ?

— Elle a été trop longue d’une heure ; ce qui ne m’empêche pas de rendre justice à M. Bulstrode, qui, si la fortune l’eût voulu, eût pu devenir un comédien éminent.

— M. Bulstrode est, dit-on, l’héritier d’un baronnet, et il est appelé à une grande fortune ?

— C’est ce qu’on assure. N’est-ce bien pas à lui, monsieur Littlepage, dans cette position, de venir si loin pour servir son roi et son pays dans des guerres aussi rudes que celles des colonies ?

Je fus obligé d’en convenir ; mais j’aurais voulu de tout mon cœur que la question fut faite avec moins d’empressement et de vivacité. À vrai dire, je ne savais trop que penser des sentiments d’Anneke pour le jeune major. Venait-on à parler de lui ? elle écoutait avec un calme et un sang-froid que j’étais loin de remarquer dans toutes ses compagnes. Ce n’était pas encore un médiocre avantage pour M. Bulstrode de se trouver dans une colonie ; héritier d’un baronnet ! c’est quelque chose à Londres, mais c’est bien plus encore à New-York ; tout ce qui vient de loin paraît si beau !

Herman Mordaunt, qui nous précédait avec Jason, nous dirigea par de petits sentiers qui nous permirent de rester sur les hauteurs pendant près de deux milles sans être obligés de mettre pied à terre. Enfin nous atteignîmes un point d’où l’on découvrait Lilacsbush à moins d’un demi-mille de distance.

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Extrait :

Nous avions encore deux milles à faire lorsque Herman Mordaunt nous rejoignit. Il nous fit traverser un petit bois, et nous nous trouvâmes bientôt sur une hauteur d’où l’œil plonge sur l’Hudson dans une étendue de près de quarante milles. Sur la rive opposée s’élevait comme un mur la barrière des Palissades, à une hauteur de plusieurs centaines de pieds. Pas un souffle ne ridait la surface de ce beau fleuve qui, dans cet endroit, a au moins trois quarts de mille de largeur ; c’était une seule et immense nappe d’eau qui étincelait aux rayons du soleil. Jamais matinée ne me parut plus belle ; tout semblait en harmonie avec la grandeur calme mais sublime du paysage, et avec les trésors que la nature s’était plu à prodiguer. Les arbres étaient couverts de cette première verdure qui a tant de fraîcheur ; les oiseaux construisaient leurs nids presque sur chaque branche ; les fleurs sauvages naissaient en quelque sorte sous les pas de nos chevaux, et tout, autour de nous, semblait chanter un hymne de bonheur et d’amour.

— C’est une de mes promenades favorites du matin, dit Herman Mordaunt dès que nous fûmes arrivés sur la hauteur ; et ma fille, qui monte très-bien à cheval, m’accompagne souvent. Elle doit être ici quelque part avec Mary Wallace ; car elles avaient promis de me suivre, dès qu’elles seraient prêtes.

Dirck laissa échapper un cri de joie, et partit sur-le-champ au galop. Nous en vîmes bientôt la raison ; il avait aperçu les deux amazones sur le penchant d’une colline, et rien n’avait pu le retenir. Quelques minutes après, nous étions tous réunis.

Jamais Anneke Mordaunt ne m’avait paru si charmante. Sa robe dessinait admirablement sa taille, et de longues plumes tombaient gracieusement de son chapeau de castor. L’air et l’exercice avaient donné un nouvel éclat à son teint toujours si animé ; et, en nous voyant, une expression de plaisir se peignit sur son visage, comme si les hôtes qui lui arrivaient étaient loin de lui déplaire.

— Monsieur votre père me disait que vous affectionnez cette promenade, dis-je à miss Mordaunt en retenant mon cheval pour rester à côté d’elle, tandis que les autres prenaient les devants. Pourquoi faut-il que Satanstoé soit si loin ! J’aurais l’espoir de vous rencontrer le matin. Nous avons dans le West-Chester des dames qui sont aussi d’excellentes écuyères, et qui seraient fières de vous admettre dans leurs rangs.

— J’ai quelques connaissances sur la partie de la rivière d’Harlem où vous demeurez, répondit Anneke, mais pas cependant dans votre voisinage immédiat. Mon père autrefois chassait souvent dans les plaines de Satanstoé ; il me l’a dit ; et il me parle toujours avec grand plaisir de vos petits oiseaux.

— Je crois même que mon père a souvent chassé avec le vôtre. M. Bulstrode m’a promis de suivre ce bon exemple. — Eh bien ! maintenant que vous avez eu le temps d’y réfléchir, que dites-vous de la représentation ?

— Elle a été trop longue d’une heure ; ce qui ne m’empêche pas de rendre justice à M. Bulstrode, qui, si la fortune l’eût voulu, eût pu devenir un comédien éminent.

— M. Bulstrode est, dit-on, l’héritier d’un baronnet, et il est appelé à une grande fortune ?

— C’est ce qu’on assure. N’est-ce bien pas à lui, monsieur Littlepage, dans cette position, de venir si loin pour servir son roi et son pays dans des guerres aussi rudes que celles des colonies ?

Je fus obligé d’en convenir ; mais j’aurais voulu de tout mon cœur que la question fut faite avec moins d’empressement et de vivacité. À vrai dire, je ne savais trop que penser des sentiments d’Anneke pour le jeune major. Venait-on à parler de lui ? elle écoutait avec un calme et un sang-froid que j’étais loin de remarquer dans toutes ses compagnes. Ce n’était pas encore un médiocre avantage pour M. Bulstrode de se trouver dans une colonie ; héritier d’un baronnet ! c’est quelque chose à Londres, mais c’est bien plus encore à New-York ; tout ce qui vient de loin paraît si beau !

Herman Mordaunt, qui nous précédait avec Jason, nous dirigea par de petits sentiers qui nous permirent de rester sur les hauteurs pendant près de deux milles sans être obligés de mettre pied à terre. Enfin nous atteignîmes un point d’où l’on découvrait Lilacsbush à moins d’un demi-mille de distance.

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