ravensnet ou les peaux rouges

Nonfiction, History, Civilization
Cover of the book ravensnet ou les peaux rouges by james fenimore cooper, pp
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Author: james fenimore cooper ISBN: 1230002171500
Publisher: pp Publication: February 21, 2018
Imprint: Language: French
Author: james fenimore cooper
ISBN: 1230002171500
Publisher: pp
Publication: February 21, 2018
Imprint:
Language: French

MON oncle Ro et moi, nous venions de voyager ensemble en Orient, et notre absence avait duré cinq longues années, lorsque nous atteignîmes Paris. Revenant d’Égypte par Alger, Marseille et Lyon, il y avait dix-huit mois qu’aucun de nous n’avait reçu une seule ligne d’Amérique, lorsque nous traversions les barrières. Jamais pendant tout ce temps nous n’avions pu saisir sur notre passage une seule lettre errante, et toutes nos précautions pour faire venir à notre rencontre quelque épître chez différents banquiers d’Italie, de Turquie et de Malte, avaient été inutiles.

            Mon oncle avait longtemps voyagé, je pourrais dire longtemps résidé, en Europe  ; car sur ses cinquante-neuf années, il en avait passé au moins vingt hors du continent américain. Vieux garçon, sans autre occupation que de recevoir les revenus d’une belle propriété, dont la valeur s’accroissait rapidement par suite du développement prodigieux de la ville de New-York, avec des goûts formés par les voyages, il était naturel qu’il cherchât de préférence les régions où il pouvait le mieux se satisfaire. Hughes Roger Littlepage, second fils de mon grand-père, Mordaunt Littlepage, et de sa femme Ursule Matbone, était né en 1786. Mon père, Malbone Littlepage, était le fils aîné de la famille, et il aurait hérité de la propriété de Ravehsnest, s’il avait survécu à ses parents  ; mais comme il était mort jeune, je recueillis à l’âge de dix-huit ans ce qui eût été sa succession. Mon oncle Ro, cependant, avait eu pour sa part Satanstoe et Lilacksbush, deux maisons de campagne avec fermes, qui, sans être élevées à la dignité de domaines, pouvaient bien, en fin de compte, se montrer d’un meilleur rapport que les acres étendus qui formaient le patrimoine du frère aîné. Mon grand-père était riche  ; car non-seulement la fortune des Littlepage était concentrée dans ses mains, mais aussi celle des Mordaunt, qui était la plus considérable, sans compter quelques legs fort arrondis, provenant d’un certain colonel Dirck Follock, ou Van Valkenburgh, qui, bien que parent très~éloigné, avait choisi pour ses héritiers les descendants de ma bisaïeule, Anneka Mordaunt. Nous étions tous bien pourvus, mes tantes ayant de fort beaux capitaux en obligations et en hypothèques sur une propriété appelée Mooseridge, outre quelques actions sur la ville, tandis que ma sœur Marthe possédait en deniers comptants cinquante mille dollars. J’avais aussi des actions de ville qui devenaient d’un bon produit  ; et une clause de minorité pendant sept ans avait formé une accumulation de capitaux qui étaient parfaitement placés dans la compagnie de l’État de New-York. Je dis «  une clause de minorité  », parce que mon père et mon grand-père, l’un en me plaçant moi-même et une portion de la propriété sous la tutelle de mon oncle, l’autre en confiant à ses soins le reste de mes biens, avaient spécialement stipulé que je n’entrerais pas en jouissance avant d’avoir accompli ma vingt-cinquième année.

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MON oncle Ro et moi, nous venions de voyager ensemble en Orient, et notre absence avait duré cinq longues années, lorsque nous atteignîmes Paris. Revenant d’Égypte par Alger, Marseille et Lyon, il y avait dix-huit mois qu’aucun de nous n’avait reçu une seule ligne d’Amérique, lorsque nous traversions les barrières. Jamais pendant tout ce temps nous n’avions pu saisir sur notre passage une seule lettre errante, et toutes nos précautions pour faire venir à notre rencontre quelque épître chez différents banquiers d’Italie, de Turquie et de Malte, avaient été inutiles.

            Mon oncle avait longtemps voyagé, je pourrais dire longtemps résidé, en Europe  ; car sur ses cinquante-neuf années, il en avait passé au moins vingt hors du continent américain. Vieux garçon, sans autre occupation que de recevoir les revenus d’une belle propriété, dont la valeur s’accroissait rapidement par suite du développement prodigieux de la ville de New-York, avec des goûts formés par les voyages, il était naturel qu’il cherchât de préférence les régions où il pouvait le mieux se satisfaire. Hughes Roger Littlepage, second fils de mon grand-père, Mordaunt Littlepage, et de sa femme Ursule Matbone, était né en 1786. Mon père, Malbone Littlepage, était le fils aîné de la famille, et il aurait hérité de la propriété de Ravehsnest, s’il avait survécu à ses parents  ; mais comme il était mort jeune, je recueillis à l’âge de dix-huit ans ce qui eût été sa succession. Mon oncle Ro, cependant, avait eu pour sa part Satanstoe et Lilacksbush, deux maisons de campagne avec fermes, qui, sans être élevées à la dignité de domaines, pouvaient bien, en fin de compte, se montrer d’un meilleur rapport que les acres étendus qui formaient le patrimoine du frère aîné. Mon grand-père était riche  ; car non-seulement la fortune des Littlepage était concentrée dans ses mains, mais aussi celle des Mordaunt, qui était la plus considérable, sans compter quelques legs fort arrondis, provenant d’un certain colonel Dirck Follock, ou Van Valkenburgh, qui, bien que parent très~éloigné, avait choisi pour ses héritiers les descendants de ma bisaïeule, Anneka Mordaunt. Nous étions tous bien pourvus, mes tantes ayant de fort beaux capitaux en obligations et en hypothèques sur une propriété appelée Mooseridge, outre quelques actions sur la ville, tandis que ma sœur Marthe possédait en deniers comptants cinquante mille dollars. J’avais aussi des actions de ville qui devenaient d’un bon produit  ; et une clause de minorité pendant sept ans avait formé une accumulation de capitaux qui étaient parfaitement placés dans la compagnie de l’État de New-York. Je dis «  une clause de minorité  », parce que mon père et mon grand-père, l’un en me plaçant moi-même et une portion de la propriété sous la tutelle de mon oncle, l’autre en confiant à ses soins le reste de mes biens, avaient spécialement stipulé que je n’entrerais pas en jouissance avant d’avoir accompli ma vingt-cinquième année.

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