Author: | Théophile Gautier | ISBN: | 1230001215397 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Théophile Gautier |
ISBN: | 1230001215397 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les inventions de la science transforment le monde moderne sans secousse et pour ainsi dire sans qu’il s’en aperçoive. Supposons-nous en 1813, à l’époque de l’immersion de l’avant-port creusé par les ordres de Napoléon Ier, et désireux d’assister à cette solennité imposante. — Pas de chemin de fer, pas de bateau à vapeur ; pour unique moyen de transport, la classique diligence, ou, si vous voulez, la chaise de poste. Ajoutez-y même, par réquisition, tous les berlingots, toutes les tapissières, tous les fiacres et autres véhicules plus ou moins susceptibles de rouler, attelés de quadrupèdes quelconques, et calculez ce qu’on aurait pu transporter de personnes. Il n’y a même pas besoin de remonter si haut. La ligne ferrée de Paris à Cherbourg vient d’être achevée tout récemment. Si la fête avait eu lieu quelques mois plus tôt, nous en aurions été pour nos vœux impuissants.
Le fait acquis a une telle force, qu’on n’y songe bientôt plus, quelque miraculeux qu’il soit. L’invention des chemins de fer, qui date à peine de vingt ou vingt-cinq ans, ne surprend plus personne ; on est déjà habitué à ses prodiges. Transporter en une journée, du centre de la France à l’une de ses extrémité, cent mille curieux et peut-être davantage, quoi de plus simple ? Il ne s’agit que de multiplier les convois et les wagons. — Cela eût paru tout à fait chimérique au commencement du siècle...
Les inventions de la science transforment le monde moderne sans secousse et pour ainsi dire sans qu’il s’en aperçoive. Supposons-nous en 1813, à l’époque de l’immersion de l’avant-port creusé par les ordres de Napoléon Ier, et désireux d’assister à cette solennité imposante. — Pas de chemin de fer, pas de bateau à vapeur ; pour unique moyen de transport, la classique diligence, ou, si vous voulez, la chaise de poste. Ajoutez-y même, par réquisition, tous les berlingots, toutes les tapissières, tous les fiacres et autres véhicules plus ou moins susceptibles de rouler, attelés de quadrupèdes quelconques, et calculez ce qu’on aurait pu transporter de personnes. Il n’y a même pas besoin de remonter si haut. La ligne ferrée de Paris à Cherbourg vient d’être achevée tout récemment. Si la fête avait eu lieu quelques mois plus tôt, nous en aurions été pour nos vœux impuissants.
Le fait acquis a une telle force, qu’on n’y songe bientôt plus, quelque miraculeux qu’il soit. L’invention des chemins de fer, qui date à peine de vingt ou vingt-cinq ans, ne surprend plus personne ; on est déjà habitué à ses prodiges. Transporter en une journée, du centre de la France à l’une de ses extrémité, cent mille curieux et peut-être davantage, quoi de plus simple ? Il ne s’agit que de multiplier les convois et les wagons. — Cela eût paru tout à fait chimérique au commencement du siècle...