Author: | DENIS DIDEROT | ISBN: | 1230000231080 |
Publisher: | NA | Publication: | April 5, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | DENIS DIDEROT |
ISBN: | 1230000231080 |
Publisher: | NA |
Publication: | April 5, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait:
Les lettres de Diderot à Falconet, réunies aujourd’hui pour la première fois en une seule série, ont eu la destinée singulière de presque toutes les œuvres du philosophe. Longtemps ignorées, elles ont été publiées partiellement, à de longs intervalles, et elles ne nous sont pas toutes parvenues.
M. Walferdin inséra, en 1831, au tome III des Mémoires et Ouvrages inédits, treize de ces lettres, d’après une copie appartenant à la famille de Vandeul. Toutefois, les quatre dernières sont en réalité de simples fragments de celle qui porte ici le numéro XIV. Jusqu’alors une seule lettre, la dernière dans notre classification, était connue : on la trouve dans l’édition des Œuvres de Falconet, donnée par Lévesque (Dentu, 1808, 3 vol. in-8°), dans les Mélanges de Fayolle et dans les éditions Belin et Brière.
Mme la baronne de Jankowitz de Jeszenisce, fille de Mme Pierre-Étienne Falconet, née Collot, et veuve du baron de Jankowitz, qui fut préfet et député de la Meurthe, mourut à Versailles, le 1er janvier 1866, léguant à la ville de Nancy une liasse de papiers provenant de son grand-père, divers portraits peints par son père, enfin quelques bustes en plâtre et en marbre de sa mère. Les tableaux et dessins qui avaient appartenu à Falconet furent vendus à Paris, le 10 décembre 1866.
Lorsque M. Charles Cournault, alors conservateur du Musée Lorrain, dépouilla le volumineux dossier qui y avait été déposé, il y retrouva vingt-deux lettres inédites[1] de Diderot, ainsi que deux copies, très-raturées par Falconet, de la discussion sur la postérité, sur Pline et sur Polygnote. Les lettres de Diderot s’arrêtaient en 1773, avant son départ pour la Russie; Mme de Jankowitz, obéissant à un scrupule filial exagéré, avait brûlé les autres autographes de Diderot et les copies que Falconet avait gardées de ses réponses. Personne ne pourra donc savoir au juste à quel moment et pour quel motif éclata la rupture que l’on pressent dans les dernières pages de la correspondance imprimée.
Malgré cette irréparable lacune, les documents épargnés présentaient l’intérêt le plus vif et, par bonheur, tombaient entre des mains dignes d’en tirer le meilleur parti. M. Cournault publia d’abord dans la Revue moderne[2] toute la correspondance intime des deux amis, puis, dans la Gazette des Beaux-Arts[3], une étude biographique très-complète sur Étienne-Maurice Falconet et Marie-Anne Collot, que nous avons souvent mise à contribution ; mais les épreuves des textes de la Revue moderne n’avaient pas été communiquées à M. Cournault ; il en résultait un grand nombre de fautes et même d’interpolations que celui-ci avait loyalement signalées à M. Assézat. Nous avons collationné ces textes sur les originaux du Musée Lorrain et nous osons croire qu’à part les différences orthographiques, dont nous ne tenons pas compte, nous en offrons une leçon rigoureusement exacte.
Telle qu’elle nous est parvenue, cette correspondance présente deux parts bien distinctes : l’une quasi officielle et publique qui dura jusqu’au départ de Falconet ; l’autre tout à fait intime et d’autant plus précieuse. La première était assurément celle à qui le sculpteur attachait le plus de prix ; il en fit faire plusieurs doubles et écrivit une sorte de post- face intitulée Avertissement qui nous apprend l’origine même de ces démêlés et la forme qu’ils prirent : « … Diderot, le philosophe, et Falconet, le statuaire, au coin du feu, rue Taranne, agitaient la question si la vue de la postérité fait entreprendre les plus belles actions et produire les meilleurs ouvrages. Ils prirent parti, disputèrent et se quittèrent, chacun bien persuadé qu’il avait raison
Ce livre comporte une table des matières dynamique, à été relu et corrigé.
Il est parfaitement mis en page pour une lecture sur liseuse électronique.
Extrait:
Les lettres de Diderot à Falconet, réunies aujourd’hui pour la première fois en une seule série, ont eu la destinée singulière de presque toutes les œuvres du philosophe. Longtemps ignorées, elles ont été publiées partiellement, à de longs intervalles, et elles ne nous sont pas toutes parvenues.
M. Walferdin inséra, en 1831, au tome III des Mémoires et Ouvrages inédits, treize de ces lettres, d’après une copie appartenant à la famille de Vandeul. Toutefois, les quatre dernières sont en réalité de simples fragments de celle qui porte ici le numéro XIV. Jusqu’alors une seule lettre, la dernière dans notre classification, était connue : on la trouve dans l’édition des Œuvres de Falconet, donnée par Lévesque (Dentu, 1808, 3 vol. in-8°), dans les Mélanges de Fayolle et dans les éditions Belin et Brière.
Mme la baronne de Jankowitz de Jeszenisce, fille de Mme Pierre-Étienne Falconet, née Collot, et veuve du baron de Jankowitz, qui fut préfet et député de la Meurthe, mourut à Versailles, le 1er janvier 1866, léguant à la ville de Nancy une liasse de papiers provenant de son grand-père, divers portraits peints par son père, enfin quelques bustes en plâtre et en marbre de sa mère. Les tableaux et dessins qui avaient appartenu à Falconet furent vendus à Paris, le 10 décembre 1866.
Lorsque M. Charles Cournault, alors conservateur du Musée Lorrain, dépouilla le volumineux dossier qui y avait été déposé, il y retrouva vingt-deux lettres inédites[1] de Diderot, ainsi que deux copies, très-raturées par Falconet, de la discussion sur la postérité, sur Pline et sur Polygnote. Les lettres de Diderot s’arrêtaient en 1773, avant son départ pour la Russie; Mme de Jankowitz, obéissant à un scrupule filial exagéré, avait brûlé les autres autographes de Diderot et les copies que Falconet avait gardées de ses réponses. Personne ne pourra donc savoir au juste à quel moment et pour quel motif éclata la rupture que l’on pressent dans les dernières pages de la correspondance imprimée.
Malgré cette irréparable lacune, les documents épargnés présentaient l’intérêt le plus vif et, par bonheur, tombaient entre des mains dignes d’en tirer le meilleur parti. M. Cournault publia d’abord dans la Revue moderne[2] toute la correspondance intime des deux amis, puis, dans la Gazette des Beaux-Arts[3], une étude biographique très-complète sur Étienne-Maurice Falconet et Marie-Anne Collot, que nous avons souvent mise à contribution ; mais les épreuves des textes de la Revue moderne n’avaient pas été communiquées à M. Cournault ; il en résultait un grand nombre de fautes et même d’interpolations que celui-ci avait loyalement signalées à M. Assézat. Nous avons collationné ces textes sur les originaux du Musée Lorrain et nous osons croire qu’à part les différences orthographiques, dont nous ne tenons pas compte, nous en offrons une leçon rigoureusement exacte.
Telle qu’elle nous est parvenue, cette correspondance présente deux parts bien distinctes : l’une quasi officielle et publique qui dura jusqu’au départ de Falconet ; l’autre tout à fait intime et d’autant plus précieuse. La première était assurément celle à qui le sculpteur attachait le plus de prix ; il en fit faire plusieurs doubles et écrivit une sorte de post- face intitulée Avertissement qui nous apprend l’origine même de ces démêlés et la forme qu’ils prirent : « … Diderot, le philosophe, et Falconet, le statuaire, au coin du feu, rue Taranne, agitaient la question si la vue de la postérité fait entreprendre les plus belles actions et produire les meilleurs ouvrages. Ils prirent parti, disputèrent et se quittèrent, chacun bien persuadé qu’il avait raison