Author: | Maurice Joly | ISBN: | 1230001169546 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Maurice Joly |
ISBN: | 1230001169546 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dans les derniers jours du mois de novembre 1868, par un de ces brouillards bas et pluvieux qui transforment les rues de Paris en cloaques, un jeune homme de vingt-huit ans environ suivait le quai du Marché-Neuf de ce pas brisé et machinal auquel Balzac prétendait reconnaître les gens au désespoir. On pouvait deviner qu’il marchait sans aucune direction déterminée, et, quoique la pluie commençât à tomber, il ne paraissait pas s’en apercevoir.
Parvenu à la hauteur du Petit-Pont, il jeta un regard vague sur l’eau bourbeuse qui passait sous les arches, puis il tourna à gauche dans la rue de la Cité, longea la rue Neuve-Notre-Dame, traversa le parvis et se trouva presque inopinément à l’un des angles de la cathédrale. Arrivé là, il sembla tiré de sa rêverie et, comme s’il eût trouvé tout à coup un but à sa pensée, il entra dans la nef.
On célébrait en ce moment un service funèbre, et l’orgue remplissait les voûtes de la vieille église de ses vibrations formidables, mêlées à des modulations surprenantes entrecoupées de temps en temps par les voix claires et perçantes qui parlaient du maître-autel et dont les accents, succédant aux étourdissements de l’orgue, produisent une impression presque irrésistible dans certaines dispositions d’esprit...
Dans les derniers jours du mois de novembre 1868, par un de ces brouillards bas et pluvieux qui transforment les rues de Paris en cloaques, un jeune homme de vingt-huit ans environ suivait le quai du Marché-Neuf de ce pas brisé et machinal auquel Balzac prétendait reconnaître les gens au désespoir. On pouvait deviner qu’il marchait sans aucune direction déterminée, et, quoique la pluie commençât à tomber, il ne paraissait pas s’en apercevoir.
Parvenu à la hauteur du Petit-Pont, il jeta un regard vague sur l’eau bourbeuse qui passait sous les arches, puis il tourna à gauche dans la rue de la Cité, longea la rue Neuve-Notre-Dame, traversa le parvis et se trouva presque inopinément à l’un des angles de la cathédrale. Arrivé là, il sembla tiré de sa rêverie et, comme s’il eût trouvé tout à coup un but à sa pensée, il entra dans la nef.
On célébrait en ce moment un service funèbre, et l’orgue remplissait les voûtes de la vieille église de ses vibrations formidables, mêlées à des modulations surprenantes entrecoupées de temps en temps par les voix claires et perçantes qui parlaient du maître-autel et dont les accents, succédant aux étourdissements de l’orgue, produisent une impression presque irrésistible dans certaines dispositions d’esprit...