Author: | EDMOND GOJON | ISBN: | 1230000213635 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | EDMOND GOJON |
ISBN: | 1230000213635 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 28, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ma terre, il faut vraiment l’extase des dieux mornes,
D’ivresse solaire hébétés,
Pour oser affronter le silence sans bornes
De ta stérile immensité,
Aussi, ce que j’ai vu sur tes golfes arides
Tapissés d’algue et de varech
Monter de cette mer qui n’a pas plus de rides
Que le visage des dieux grecs,
Ce que j’ai vu planer sur ces grands monts sans arbres
Qu’éperdus de soif, nous foulions
Et qui, fauves et roux, semblent cacher leurs marbres
Sous le pelage des lions,
Ce que j’ai vu surgir de tes villes lunaires
— Forums vides, cirques déserts —
Par ces livides nuits où l’éclair sans tonnerre
Fouille le silence des airs,
Ce qui des lacs de sel perdus parmi tes plaines
Devant mon rêve s’exhala
Tandis qu’une aigle d’or, petite et si lointaine,
Tremblait toute sur Djemila,
Ce qui, le long du roc tout ruisselant d’aurore
Et formidable sous nos mains,
Nous apparut un jour brûlant et rouge encore
De la pourpre et du sang romains,
N’est-ce pas, n’est-ce pas, terre des mosaïques,
Leur grand visage radieux,
Leur visage divin, leur visage héroïque,
Jardin des dieux, jardin des dieux !
Ma terre, il faut vraiment l’extase des dieux mornes,
D’ivresse solaire hébétés,
Pour oser affronter le silence sans bornes
De ta stérile immensité,
Aussi, ce que j’ai vu sur tes golfes arides
Tapissés d’algue et de varech
Monter de cette mer qui n’a pas plus de rides
Que le visage des dieux grecs,
Ce que j’ai vu planer sur ces grands monts sans arbres
Qu’éperdus de soif, nous foulions
Et qui, fauves et roux, semblent cacher leurs marbres
Sous le pelage des lions,
Ce que j’ai vu surgir de tes villes lunaires
— Forums vides, cirques déserts —
Par ces livides nuits où l’éclair sans tonnerre
Fouille le silence des airs,
Ce qui des lacs de sel perdus parmi tes plaines
Devant mon rêve s’exhala
Tandis qu’une aigle d’or, petite et si lointaine,
Tremblait toute sur Djemila,
Ce qui, le long du roc tout ruisselant d’aurore
Et formidable sous nos mains,
Nous apparut un jour brûlant et rouge encore
De la pourpre et du sang romains,
N’est-ce pas, n’est-ce pas, terre des mosaïques,
Leur grand visage radieux,
Leur visage divin, leur visage héroïque,
Jardin des dieux, jardin des dieux !