Jour d’Exil Tome III

Nonfiction, History, France
Cover of the book Jour d’Exil Tome III by Ernest Cœurderoy, GILBERT TEROL
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Author: Ernest Cœurderoy ISBN: 1230002835365
Publisher: GILBERT TEROL Publication: November 11, 2018
Imprint: Language: French
Author: Ernest Cœurderoy
ISBN: 1230002835365
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: November 11, 2018
Imprint:
Language: French

Entre les dates du 27 mai 1854 (Santander) et du mois d’octobre 1854 (Turin), nous perdons Cœurderoy complètement de vue. Dans cet intervalle, il acheva cependant et fit paraître le livre « Hurrah ! ! ! ou la Révolution par les Cosaques, par Ernest Cœurderoy » (Londres, octobre 1854, 1, 1, 437 pp. petit in-8°, couverture jaune). Ce volume ne porte pas de nom d’imprimeur : un imprimeur anglais n’aurait pas négligé d’y apposer le sien ; son apparence en outre n’est pas anglaise du tout. La biographie Larousse écrit : « Genève, 1854 » ; est-ce là une erreur de plume, pour « Londres », ou bien un renseignement inédit ? Car il est fort probable, en effet, que le livre fut imprimé soit à Genève, soit quelque part en Suisse ou, à la rigueur, en Belgique.

L’Introduction fut écrite dans l’été de 1854 (en juillet ?), probablement en Espagne ; les Visions sont également de 1854, mais le fond théorique, la « théorie des Cosaques » étayée de mille arguments, date de la seconde moitié de 1852, après la publication du livre De la Révolution dans l’homme et dans la société. La Révolution par les Cosaques est un livre dont maintes pages sont vraiment chauffées à blanc, notamment les Visions (pp. 311-348) et l’Exécution de la civilisation par l’épée (pp. 349-433), chapitre contenant des prédictions qui touchent tous les pays de la terre.

Je ne reviens plus sur l’idée dominante de ce livre (v. t. II, pp. IX-XIII), mais je fais remarquer qu’il devait avoir une contre-partie qui ne fut pas écrite ou nous reste inconnue. Cœurderoy se proposait d’y développer « les causes politiques de l’impuissance de tous les gouvernements civilisés contre l’invasion russe » ; de prouver « que les partis démocratiques de l’Occident ne peuvent pas accomplir la Révolution, et qu’ils ne le veulent pas » ; de faire voir « que, fatalement, les partis officieux se rallieront bientôt aux gouvernements, qui ne sont, après tout, que des partis officiels » :

« D’où je conclurai :

1° Que la Révolution socialiste, anti-propriétaire et anti-privilégiée prochaine ne sera faite ni par les gouvernements ni par les partis civilisés ;

2° Que l’individu, conscient de ses droits et maître de sa personne, pourra seul renverser les uns et les autres, conserver l’humanité en la faisant passer de Civilisation en Socialisme, utiliser enfin les richesses et découvertes des sociétés par un nouveau contrat.

Ce travail, que je publierai dès qu’il me sera possible, sera le complément de celui-ci. J’y développerai le rôle de la Liberté achevant l’œuvre de la Force. J’y montrerai l’homme socialiste libre et révolutionnaire pour de bon, reconstruisant au milieu de l’anarchie, pièce à pièce, l’édifice social démoli par des hordes esclaves et belliqueuses.

Ainsi, j’aurai posé les deux termes antinomiques du problème ethnique et socialiste européen : d’une part, la Nation russe représentant la Force ; d’autre part, l’Individu socialiste représentant l’Idée.

Et de même que je donne pour titre à ce livre-ci : Hurrah ! ou la Révolution par les Cosaques ! de même, je donnerai pour titre à l’autre : les braconniers, ou la révolution par l’individu.

Et ce nouveau tableau tracé, je n’aurai rien fait encore que parcourir, haletant, une terrible phase de Démolition sociale,

Que montrer à mes contemporains la Révolution à son aurore, dégageant son disque embrasé du milieu des nuages de sang rassemblés à l’horizon !

Plus tard, il me faudra leur faire voir l’autre splendide répandant sur les hommes heureux la gloire de ses rayons d’or.

Alors moi, l’anarchiste, j’entreprendrai de décrire la reconstruction socialiste dont je n’ai rien dit encore.

Et j’espère prouver à tous qu’il est profitable de méditer longtemps sur des ruines, et que la Négation audacieuse conduit toujours à l’Affirmation sûre.

... Aurai-je le temps et la force de mettre mon dessein à exécution ? Je ne le sais...

... Oh ! puissent m’être plus légères les autorités paternelle et gouvernementale ! Puissent les partis me laisser en repos ! Puisse la santé, si prompte à la fuite, me reprendre sur ses ailes robustes, et de nouveau sourire aux efforts de mon courage ! » (pp. 451-452).

Ces deux livres — la Révolution par l’Individu et la Reconstruction socialiste — ne furent pas publiés, mais les Jours d’Exil, notamment notre tome III (1854-1855), contiennent diverses chaînes d’idées qu’on y aurait retrouvées plus élaborées. Rappelons encore, en regard de tant de pages de démolition féroce, les paroles suivantes de l’auteur :

« Ma haine et mon amour sont de même origine ; leurs racines nerveuses s’élèvent de chaque fibre de mon cœur déchiré ! En moi toute haine suppose un amour...

... Je hais infiniment parce que j’aime sans réserve.

... Dans ce monde d’iniquité, je ne puis rien aimer comme je m’en sens la force ; je suis contraint de haïr, hélas!

Et ma haine, c’est de l’amour encore ; l’amour de l’homme juste qui désespère, l’amour de l’homme libre forcé de vivre au milieu d’esclaves ; un amour non satisfait, immense, indéfini, généreux et général. — Amour qui brûle, amour qui tue ?

Je suis l’amant de l’Avenir qui maudit le Présent. Je suis le citoyen de l’Humanité qui souffre en Civilisation. Je mords et je déchire de toute la force que donne à mes dents une indignation légitime. » (Ib., pp. 429-430).

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Entre les dates du 27 mai 1854 (Santander) et du mois d’octobre 1854 (Turin), nous perdons Cœurderoy complètement de vue. Dans cet intervalle, il acheva cependant et fit paraître le livre « Hurrah ! ! ! ou la Révolution par les Cosaques, par Ernest Cœurderoy » (Londres, octobre 1854, 1, 1, 437 pp. petit in-8°, couverture jaune). Ce volume ne porte pas de nom d’imprimeur : un imprimeur anglais n’aurait pas négligé d’y apposer le sien ; son apparence en outre n’est pas anglaise du tout. La biographie Larousse écrit : « Genève, 1854 » ; est-ce là une erreur de plume, pour « Londres », ou bien un renseignement inédit ? Car il est fort probable, en effet, que le livre fut imprimé soit à Genève, soit quelque part en Suisse ou, à la rigueur, en Belgique.

L’Introduction fut écrite dans l’été de 1854 (en juillet ?), probablement en Espagne ; les Visions sont également de 1854, mais le fond théorique, la « théorie des Cosaques » étayée de mille arguments, date de la seconde moitié de 1852, après la publication du livre De la Révolution dans l’homme et dans la société. La Révolution par les Cosaques est un livre dont maintes pages sont vraiment chauffées à blanc, notamment les Visions (pp. 311-348) et l’Exécution de la civilisation par l’épée (pp. 349-433), chapitre contenant des prédictions qui touchent tous les pays de la terre.

Je ne reviens plus sur l’idée dominante de ce livre (v. t. II, pp. IX-XIII), mais je fais remarquer qu’il devait avoir une contre-partie qui ne fut pas écrite ou nous reste inconnue. Cœurderoy se proposait d’y développer « les causes politiques de l’impuissance de tous les gouvernements civilisés contre l’invasion russe » ; de prouver « que les partis démocratiques de l’Occident ne peuvent pas accomplir la Révolution, et qu’ils ne le veulent pas » ; de faire voir « que, fatalement, les partis officieux se rallieront bientôt aux gouvernements, qui ne sont, après tout, que des partis officiels » :

« D’où je conclurai :

1° Que la Révolution socialiste, anti-propriétaire et anti-privilégiée prochaine ne sera faite ni par les gouvernements ni par les partis civilisés ;

2° Que l’individu, conscient de ses droits et maître de sa personne, pourra seul renverser les uns et les autres, conserver l’humanité en la faisant passer de Civilisation en Socialisme, utiliser enfin les richesses et découvertes des sociétés par un nouveau contrat.

Ce travail, que je publierai dès qu’il me sera possible, sera le complément de celui-ci. J’y développerai le rôle de la Liberté achevant l’œuvre de la Force. J’y montrerai l’homme socialiste libre et révolutionnaire pour de bon, reconstruisant au milieu de l’anarchie, pièce à pièce, l’édifice social démoli par des hordes esclaves et belliqueuses.

Ainsi, j’aurai posé les deux termes antinomiques du problème ethnique et socialiste européen : d’une part, la Nation russe représentant la Force ; d’autre part, l’Individu socialiste représentant l’Idée.

Et de même que je donne pour titre à ce livre-ci : Hurrah ! ou la Révolution par les Cosaques ! de même, je donnerai pour titre à l’autre : les braconniers, ou la révolution par l’individu.

Et ce nouveau tableau tracé, je n’aurai rien fait encore que parcourir, haletant, une terrible phase de Démolition sociale,

Que montrer à mes contemporains la Révolution à son aurore, dégageant son disque embrasé du milieu des nuages de sang rassemblés à l’horizon !

Plus tard, il me faudra leur faire voir l’autre splendide répandant sur les hommes heureux la gloire de ses rayons d’or.

Alors moi, l’anarchiste, j’entreprendrai de décrire la reconstruction socialiste dont je n’ai rien dit encore.

Et j’espère prouver à tous qu’il est profitable de méditer longtemps sur des ruines, et que la Négation audacieuse conduit toujours à l’Affirmation sûre.

... Aurai-je le temps et la force de mettre mon dessein à exécution ? Je ne le sais...

... Oh ! puissent m’être plus légères les autorités paternelle et gouvernementale ! Puissent les partis me laisser en repos ! Puisse la santé, si prompte à la fuite, me reprendre sur ses ailes robustes, et de nouveau sourire aux efforts de mon courage ! » (pp. 451-452).

Ces deux livres — la Révolution par l’Individu et la Reconstruction socialiste — ne furent pas publiés, mais les Jours d’Exil, notamment notre tome III (1854-1855), contiennent diverses chaînes d’idées qu’on y aurait retrouvées plus élaborées. Rappelons encore, en regard de tant de pages de démolition féroce, les paroles suivantes de l’auteur :

« Ma haine et mon amour sont de même origine ; leurs racines nerveuses s’élèvent de chaque fibre de mon cœur déchiré ! En moi toute haine suppose un amour...

... Je hais infiniment parce que j’aime sans réserve.

... Dans ce monde d’iniquité, je ne puis rien aimer comme je m’en sens la force ; je suis contraint de haïr, hélas!

Et ma haine, c’est de l’amour encore ; l’amour de l’homme juste qui désespère, l’amour de l’homme libre forcé de vivre au milieu d’esclaves ; un amour non satisfait, immense, indéfini, généreux et général. — Amour qui brûle, amour qui tue ?

Je suis l’amant de l’Avenir qui maudit le Présent. Je suis le citoyen de l’Humanité qui souffre en Civilisation. Je mords et je déchire de toute la force que donne à mes dents une indignation légitime. » (Ib., pp. 429-430).

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