L’Aéroplane fantôme

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book L’Aéroplane fantôme by PAUL D’IVOI, GILBERT TEROL
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Author: PAUL D’IVOI ISBN: 1230000211131
Publisher: GILBERT TEROL Publication: January 20, 2014
Imprint: Language: French
Author: PAUL D’IVOI
ISBN: 1230000211131
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: January 20, 2014
Imprint:
Language: French

Listcheü secoua doucement la tête. Sa main fine et blanche s’appuya sur la manette qu’il avait désignée naguère à ses jeunes compagnons, comme déterminant la mise en marche des turbines inférieures, génératrices du courant électrique.

Un léger ronronnement se produisit, puis des déclics se firent entendre. Les Polonais eurent l’impression que le plancher s’appliquait plus fortement contre leurs pieds, et le doktor d’une voix calme, murmura :

— Nous sommes en route.

Du doigt, il désigna l’appareil enregistreur de l’altitude. Berski lut ce chiffre :

— 125 mètres.

— Cela suffit pour rester invisible, fit doucement Herr Listcheü. Voyons un peu la figure des espions.

Avant que ses interlocuteurs eussent pu saisir le sens de cette phrase énigmatique, l’écran dont il avait été usé pour déterminer le point d’atterrissage, se déroulait à nouveau. Et sur la toile blanche se réfléchissait le terrain situé au-dessous de l’aéroplane. On discernait le lac, l’enclos que Vaniski quittait sans espoir de retour, la fourragère-cabane. Mais le paysan eut un cri :

— Là, là, tenez, ils sont entrés.

En effet, plusieurs silhouettes humaines s’agitaient dans le terrain entouré de planches. Deux énormes chiens, en qui l’on reconnaissait des dogues féroces de Silésie, devaient aboyer désespérément, le museau en l’air, pointé vers les étoiles.

— En ! eh ! ricana le doktor, les animaux sont plus fins que les hommes. Ils savent, eux, par quel chemin nous leur avons échappé. Les hommes ne comprendront jamais.

Puis actionnant un commutateur.

— Mais hâtons-nous. Il s’agit d’arriver chez vous, monsieur le Professeur, avant que les policiers n’y paraissent.

Alors, le paysage se prit à se déplacer sur l’écran. En une minute, le lac, la misérable propriété de Vaniski, disparurent. Un enchevêtrement de collines, des dépressions occupées toutes par des lagons aux ondes argentées, des bois, des cultures, se succédèrent.

L’aéroplane dominait cette banlieue de Posen, si gracieuse, si pittoresque, véritable paradis dont la méchanceté des hommes a fait un enfer. Et puis, un brouillard rougeâtre annonça le voisinage de Posen. L’éclairage de la cité se réfléchissant sur le ciel.

Listcheü avait pris un carnet dans un coffre. Il l’avait ouvert et lisait cette indication :

— Plan de la ville de Posen. Où demeurez-vous, monsieur le Professeur ?

— 17, Schstess Strasse, à côté du Gymnase Frédéric-Guillaume.

Avec une pointe d’inquiétude, Berski ajouta :

— La rue est peu fréquentée ; toutefois, tenez compte que ma maison est probablement surveillée. L’apparition de votre merveilleux appareil sera signalée…

— Non, murmura Tril.

Et le professeur regardant le gamin, celui-ci poursuivit :

— Non, non, monsieur le Professeur. S’il fallait entrer par les portes, ce ne serait pas la peine de se promener sur la route de l’azur. Vous verrez, vous verrez bien. Et les policiers eux, n’y verront que du feu.

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Listcheü secoua doucement la tête. Sa main fine et blanche s’appuya sur la manette qu’il avait désignée naguère à ses jeunes compagnons, comme déterminant la mise en marche des turbines inférieures, génératrices du courant électrique.

Un léger ronronnement se produisit, puis des déclics se firent entendre. Les Polonais eurent l’impression que le plancher s’appliquait plus fortement contre leurs pieds, et le doktor d’une voix calme, murmura :

— Nous sommes en route.

Du doigt, il désigna l’appareil enregistreur de l’altitude. Berski lut ce chiffre :

— 125 mètres.

— Cela suffit pour rester invisible, fit doucement Herr Listcheü. Voyons un peu la figure des espions.

Avant que ses interlocuteurs eussent pu saisir le sens de cette phrase énigmatique, l’écran dont il avait été usé pour déterminer le point d’atterrissage, se déroulait à nouveau. Et sur la toile blanche se réfléchissait le terrain situé au-dessous de l’aéroplane. On discernait le lac, l’enclos que Vaniski quittait sans espoir de retour, la fourragère-cabane. Mais le paysan eut un cri :

— Là, là, tenez, ils sont entrés.

En effet, plusieurs silhouettes humaines s’agitaient dans le terrain entouré de planches. Deux énormes chiens, en qui l’on reconnaissait des dogues féroces de Silésie, devaient aboyer désespérément, le museau en l’air, pointé vers les étoiles.

— En ! eh ! ricana le doktor, les animaux sont plus fins que les hommes. Ils savent, eux, par quel chemin nous leur avons échappé. Les hommes ne comprendront jamais.

Puis actionnant un commutateur.

— Mais hâtons-nous. Il s’agit d’arriver chez vous, monsieur le Professeur, avant que les policiers n’y paraissent.

Alors, le paysage se prit à se déplacer sur l’écran. En une minute, le lac, la misérable propriété de Vaniski, disparurent. Un enchevêtrement de collines, des dépressions occupées toutes par des lagons aux ondes argentées, des bois, des cultures, se succédèrent.

L’aéroplane dominait cette banlieue de Posen, si gracieuse, si pittoresque, véritable paradis dont la méchanceté des hommes a fait un enfer. Et puis, un brouillard rougeâtre annonça le voisinage de Posen. L’éclairage de la cité se réfléchissant sur le ciel.

Listcheü avait pris un carnet dans un coffre. Il l’avait ouvert et lisait cette indication :

— Plan de la ville de Posen. Où demeurez-vous, monsieur le Professeur ?

— 17, Schstess Strasse, à côté du Gymnase Frédéric-Guillaume.

Avec une pointe d’inquiétude, Berski ajouta :

— La rue est peu fréquentée ; toutefois, tenez compte que ma maison est probablement surveillée. L’apparition de votre merveilleux appareil sera signalée…

— Non, murmura Tril.

Et le professeur regardant le gamin, celui-ci poursuivit :

— Non, non, monsieur le Professeur. S’il fallait entrer par les portes, ce ne serait pas la peine de se promener sur la route de l’azur. Vous verrez, vous verrez bien. Et les policiers eux, n’y verront que du feu.

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