Hippolyte Porte-couronne

Fiction & Literature, Anthologies, Classics, Historical
Cover of the book Hippolyte Porte-couronne by Euripide, Euripide
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Euripide ISBN: 1230000975049
Publisher: Euripide Publication: March 3, 2016
Imprint: Language: French
Author: Euripide
ISBN: 1230000975049
Publisher: Euripide
Publication: March 3, 2016
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

La scène est aux portes du palais de Thésée, à Trézène.

 

 

Vénus.

Je suis Vénus, renommée entre les déesses, et souvent invoquée par les mortels : je règne dans les cieux, sur tous les êtres qui voient la clarté du soleil, ou qui peuplent la mer jusqu’aux bornes atlantiques ; je favorise ceux qui respectent ma puissance, et je renverse les orgueilleux qui me bravent : car il est aussi dans la nature des dieux, de se plaire aux hommages que leur rendent les hommes. Je montrerai bientôt la vérité de mes paroles. Le fils de Thésée, Hippolyte, né d’une Amazone, élève du chaste Pitthée, seul ici entre les citoyens de Trézène, m’appelle la plus malfaisante des divinités ; il dédaigne l’amour et fuit le mariage. La sœur de Phébus, Diane, fille de Jupiter, est l’objet de son culte, il la regarde comme la plus grande des déesses : accompagnant toujours la vierge divine à travers les vertes forêts, il détruit les animaux sauvages avec ses chiens agiles, et entretient un commerce plus élevé qu’il n’appartient à un mortel. Je n’envie point ces plaisirs ; eh ! que m’importe ? mais les outrages d’Hippolyte envers moi, je les punirai aujourd’hui même. J’ai dès longtemps préparé ma vengeance, il m’en coûtera peu pour l’accomplir.

Il était sorti de la demeure de Pitthée, pour aller, sur la terre de Pandion, assister à la célébration des augustes mystères. La noble épouse de son père, Phèdre, le vit, et fut éprise d’un violent amour, que j’insinuai moi-même dans son cœur. Avant de venir ici à Trézène, elle éleva sur la roche même de Pallas, d’où l’on découvre ce pays, un temple magnifique à Vénus, pour consoler son cœur de l’absence de celui qu’elle aimait ; et elle le consacra à la déesse, pour laisser aux siècles futurs un monument de son amour pour Hippolyte. Et depuis que Thésée a quitté la terre de Cécrops, souillée du sang des Pallantides, pour venir en ces lieux, avec son épouse, passer l’année de son exil expiatoire, la malheureuse Phèdre gémit, et, frappée des traits de l’amour, elle dépérit en silence. Aucun de ses serviteurs ne connaît son mal. Mais il ne faut pas que cet amour reste ainsi stérile : j’instruirai Thésée de cette passion, elle sera dévoilée ; et celui qui me montre une âme ennemie périra par les imprécations de son père : car le dieu des mers, Neptune, a promis à Thésée de ne laisser sans effet aucune de ses prières, trois fois répétée. Phèdre, malgré l’éclat qui l’environne, n’en doit pas moins périr : car je ne puis préférer son intérêt au plaisir de tirer vengeance de mes ennemis. Mais je vois le fils de Thésée qui s’avance, et qui se repose des fatigues de la chasse ; je vais sortir de ces lieux. Une suite nombreuse de serviteurs qui l’accompagne chante des hymnes en l’honneur de la déesse Diane ; car il ne sait pas que les portes de l’enfer s’ouvrent pour lui, et que ce jour est le dernier qu’il doit voir.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

EXTRAIT:

La scène est aux portes du palais de Thésée, à Trézène.

 

 

Vénus.

Je suis Vénus, renommée entre les déesses, et souvent invoquée par les mortels : je règne dans les cieux, sur tous les êtres qui voient la clarté du soleil, ou qui peuplent la mer jusqu’aux bornes atlantiques ; je favorise ceux qui respectent ma puissance, et je renverse les orgueilleux qui me bravent : car il est aussi dans la nature des dieux, de se plaire aux hommages que leur rendent les hommes. Je montrerai bientôt la vérité de mes paroles. Le fils de Thésée, Hippolyte, né d’une Amazone, élève du chaste Pitthée, seul ici entre les citoyens de Trézène, m’appelle la plus malfaisante des divinités ; il dédaigne l’amour et fuit le mariage. La sœur de Phébus, Diane, fille de Jupiter, est l’objet de son culte, il la regarde comme la plus grande des déesses : accompagnant toujours la vierge divine à travers les vertes forêts, il détruit les animaux sauvages avec ses chiens agiles, et entretient un commerce plus élevé qu’il n’appartient à un mortel. Je n’envie point ces plaisirs ; eh ! que m’importe ? mais les outrages d’Hippolyte envers moi, je les punirai aujourd’hui même. J’ai dès longtemps préparé ma vengeance, il m’en coûtera peu pour l’accomplir.

Il était sorti de la demeure de Pitthée, pour aller, sur la terre de Pandion, assister à la célébration des augustes mystères. La noble épouse de son père, Phèdre, le vit, et fut éprise d’un violent amour, que j’insinuai moi-même dans son cœur. Avant de venir ici à Trézène, elle éleva sur la roche même de Pallas, d’où l’on découvre ce pays, un temple magnifique à Vénus, pour consoler son cœur de l’absence de celui qu’elle aimait ; et elle le consacra à la déesse, pour laisser aux siècles futurs un monument de son amour pour Hippolyte. Et depuis que Thésée a quitté la terre de Cécrops, souillée du sang des Pallantides, pour venir en ces lieux, avec son épouse, passer l’année de son exil expiatoire, la malheureuse Phèdre gémit, et, frappée des traits de l’amour, elle dépérit en silence. Aucun de ses serviteurs ne connaît son mal. Mais il ne faut pas que cet amour reste ainsi stérile : j’instruirai Thésée de cette passion, elle sera dévoilée ; et celui qui me montre une âme ennemie périra par les imprécations de son père : car le dieu des mers, Neptune, a promis à Thésée de ne laisser sans effet aucune de ses prières, trois fois répétée. Phèdre, malgré l’éclat qui l’environne, n’en doit pas moins périr : car je ne puis préférer son intérêt au plaisir de tirer vengeance de mes ennemis. Mais je vois le fils de Thésée qui s’avance, et qui se repose des fatigues de la chasse ; je vais sortir de ces lieux. Une suite nombreuse de serviteurs qui l’accompagne chante des hymnes en l’honneur de la déesse Diane ; car il ne sait pas que les portes de l’enfer s’ouvrent pour lui, et que ce jour est le dernier qu’il doit voir.

More books from Historical

Cover of the book Anmut im märkischen Sand by Euripide
Cover of the book Anne Frank and the Children of the Holocaust by Euripide
Cover of the book Powder River by Euripide
Cover of the book The Rebel Princess by Euripide
Cover of the book An Anne Perry Christmas by Euripide
Cover of the book King Zog by Euripide
Cover of the book Memoirs of Victor Hugo by Euripide
Cover of the book The Adventure of the Blue Carbuncle by Euripide
Cover of the book A Life Apart by Euripide
Cover of the book Corruptible Crown by Euripide
Cover of the book Ride of Her Life, The (Lake Manawa Summers Book #3) by Euripide
Cover of the book Artist, Soldier, Lover, Muse by Euripide
Cover of the book The Land of Three Houses by Euripide
Cover of the book Mei Lanfang - Tome 1 by Euripide
Cover of the book Illusions of Love by Euripide
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy