Author: | Percy Bysshe Shelley, Albert Savine | ISBN: | 1230001205770 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Percy Bysshe Shelley, Albert Savine |
ISBN: | 1230001205770 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Camarades, je ne suis pas Irlandais, et cependant j’ai de la sympathie pour vous.
J’espère qu’il ne se trouvera parmi vous personne pour lire cet appel avec prévention ou avec dédain, parce que son auteur est un Anglais ; certes je crois que pas un de vous ne pensera de la sorte.
Les Irlandais sont un peuple brave. Dans leurs poitrines battent des cœurs d’hommes libres, mais ils se tromperaient grandement s’ils s’imaginaient qu’un homme d’une autre nation ne peut avoir un cœur généreux.
Mes frères et mes compatriotes, ce sont ceux qui sont malheureux.
Je voudrais bien savoir si parce qu’un homme est Anglais, ou Espagnol, ou Français, cela le rend pire ou meilleur qu’il n’est en réalité. Il est né dans une ville, vous êtes nés dans une autre, ce n’est pas une raison pour qu’il ne puisse éprouver de la sympathie pour vous, désirer votre bien-être, souhaiter de vous donner un conseil qui peut-être vous mettrait en état de connaître votre propre intérêt, ou d’agir pour le faire triompher.
Il y a nombre d’Anglais qui crient « À bas les Irlandais, » et qui croient tendre à leurs fins en dénigrant tout ce qui tient à l’Irlande, mais si ces gens-là soutiennent de telles opinions, c’est parce qu’ils veulent acquérir de l’argent, des titres, le pouvoir, et non parce qu’ils sont Anglais. Ils agiraient ainsi, à quelque pays qu’ils appartinssent, jusqu’à ce que l’humanité ait subi une transformation profonde dans le sens du bien, changement qui, je l’espère, se produira un jour.
Je m’adresse donc à vous comme à mes frères, comme à mes camarades, car je voudrais voir si l’Angleterre était persécutée, comme l’est l’Irlande, si la France était persécutée, comme l’est l’Irlande, si n’importe quel groupe d’hommes qui participent aux charges publiques, concourent à un service public, étaient mis hors d’état d’en recueillir les avantages, comme le sont les Irlandais, eh bien, je voudrais voir l’Irlandais quelconque témoin de ces injustices, qui se refuserait à tenter d’y porter remède, quand il le pourrait, je voudrais le voir, cet homme-là, rien que pour lui dire qu’il n’est point un Irlandais, mais quelque bâtard élevé dans une cour, mais quelque lâche imbécile, démocrate vis-à-vis de ses supérieurs, aristocrate vis-à-vis de ses inférieurs. Il y a, je pense, bien peu de vrais Irlandais qui ne seraient pas humiliés à la pensée d’un tel rôle, bien moins encore d’Irlandais qui voudraient le jouer...
Camarades, je ne suis pas Irlandais, et cependant j’ai de la sympathie pour vous.
J’espère qu’il ne se trouvera parmi vous personne pour lire cet appel avec prévention ou avec dédain, parce que son auteur est un Anglais ; certes je crois que pas un de vous ne pensera de la sorte.
Les Irlandais sont un peuple brave. Dans leurs poitrines battent des cœurs d’hommes libres, mais ils se tromperaient grandement s’ils s’imaginaient qu’un homme d’une autre nation ne peut avoir un cœur généreux.
Mes frères et mes compatriotes, ce sont ceux qui sont malheureux.
Je voudrais bien savoir si parce qu’un homme est Anglais, ou Espagnol, ou Français, cela le rend pire ou meilleur qu’il n’est en réalité. Il est né dans une ville, vous êtes nés dans une autre, ce n’est pas une raison pour qu’il ne puisse éprouver de la sympathie pour vous, désirer votre bien-être, souhaiter de vous donner un conseil qui peut-être vous mettrait en état de connaître votre propre intérêt, ou d’agir pour le faire triompher.
Il y a nombre d’Anglais qui crient « À bas les Irlandais, » et qui croient tendre à leurs fins en dénigrant tout ce qui tient à l’Irlande, mais si ces gens-là soutiennent de telles opinions, c’est parce qu’ils veulent acquérir de l’argent, des titres, le pouvoir, et non parce qu’ils sont Anglais. Ils agiraient ainsi, à quelque pays qu’ils appartinssent, jusqu’à ce que l’humanité ait subi une transformation profonde dans le sens du bien, changement qui, je l’espère, se produira un jour.
Je m’adresse donc à vous comme à mes frères, comme à mes camarades, car je voudrais voir si l’Angleterre était persécutée, comme l’est l’Irlande, si la France était persécutée, comme l’est l’Irlande, si n’importe quel groupe d’hommes qui participent aux charges publiques, concourent à un service public, étaient mis hors d’état d’en recueillir les avantages, comme le sont les Irlandais, eh bien, je voudrais voir l’Irlandais quelconque témoin de ces injustices, qui se refuserait à tenter d’y porter remède, quand il le pourrait, je voudrais le voir, cet homme-là, rien que pour lui dire qu’il n’est point un Irlandais, mais quelque bâtard élevé dans une cour, mais quelque lâche imbécile, démocrate vis-à-vis de ses supérieurs, aristocrate vis-à-vis de ses inférieurs. Il y a, je pense, bien peu de vrais Irlandais qui ne seraient pas humiliés à la pensée d’un tel rôle, bien moins encore d’Irlandais qui voudraient le jouer...