Albertine disparue

Edition Intégrale - Version Entièrement Illustrée

Fiction & Literature
Cover of the book Albertine disparue by Marcel Proust, JBR
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Marcel Proust ISBN: 1230001113266
Publisher: JBR Publication: May 13, 2016
Imprint: Language: French
Author: Marcel Proust
ISBN: 1230001113266
Publisher: JBR
Publication: May 13, 2016
Imprint:
Language: French

Albertine disparue (Edition intégrale - Version Entièrement Illustrée) 

* Inclus une courte biographie de Marcel Proust 

Descriptif : Albertine disparue, originellement titré La Fugitive, est le sixième tome de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, paru en 1925 à titre posthume. 

Résumé : L’incipit d’Albertine disparue, contient en germe le nœud du drame : à l'annonce de Françoise, la domestique du narrateur, « « Mademoiselle Albertine est partie ! » répond ce constat du Narrateur « Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! ». En effet, Albertine disparue constitue une analyse de la souffrance amoureuse, qu’atténue lentement – « dans le temps » – le travail du deuil et de l'oubli. 

Extrait : Mademoiselle Albertine est partie ! Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! Il y a un instant, en train de m’analyser, j’avais cru que cette séparation sans s’être revus était justement ce que je désirais, et comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu’elle me privait de réaliser, je m’étais trouvé subtil, j’avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l’aimais plus. Mais ces mots : « Mademoiselle Albertine est partie » venaient de produire dans mon cœur une souffrance telle que je ne pourrais pas y résister plus longtemps. Ainsi ce que j’avais cru n’être rien pour moi, c’était tout simplement toute ma vie. Comme on s’ignore ! Il fallait faire cesser immédiatement ma souffrance. Tendre pour moi-même comme ma mère pour ma grand’mère mourante, je me disais, avec cette même bonne volonté qu’on a de ne pas laisser souffrir ce qu’on aime : « Aie une seconde de patience, on va te trouver un remède, sois tranquille, on ne va pas te laisser souffrir comme cela. » Ce fut dans cet ordre d’idées que mon instinct de conservation chercha pour les mettre sur ma blessure ouverte les premiers calmants : « Tout cela n’a aucune importance parce que je vais la faire revenir tout de suite. Je vais examiner les moyens, mais de toute façon elle sera ici ce soir. Par conséquent inutile de me tracasser. » « Tout cela n’a aucune importance », je ne m’étais pas contenté de me le dire, j’avais tâché d’en donner l’impression à Françoise en ne laissant pas paraître devant elle ma souffrance, parce que, même au moment où je l’éprouvais avec une telle violence, mon amour n’oubliait pas qu’il lui importait de sembler un amour heureux, un amour partagé, surtout aux yeux de Françoise qui, n’aimant pas Albertine, avait toujours douté de sa sincérité. Oui, tout à l’heure, avant l’arrivée de Françoise, j’avais cru que je n’aimais plus Albertine, j’avais cru ne rien laisser de côté ; en exact analyste, j’avais cru bien connaître le fond de mon cœur. Mais notre intelligence, si grande soit-elle, ne peut apercevoir les éléments qui le composent et qui restent insoupçonnés tant que, de l’état volatil où ils subsistent la plupart du temps, un phénomène capable de les isoler ne leur a pas fait subir un commencement de solidification. Je m’étais trompé en croyant voir clair dans mon cœur. Mais cette connaissance que ne m’avaient pas donnée les plus fines perceptions de l’esprit venait de m’être apportée, dure, éclatante, étrange, comme un sel cristallisé par la brusque réaction de la douleur. J’avais une telle habitude d’avoir Albertine auprès de moi, et je voyais soudain un nouveau visage de l’Habitude. Jusqu’ici je l’avais considérée surtout comme un pouvoir annihilateur qui supprime l’originalité et jusqu’à la conscience des perceptions ; maintenant je la voyais comme une divinité redoutable,...

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Albertine disparue (Edition intégrale - Version Entièrement Illustrée) 

* Inclus une courte biographie de Marcel Proust 

Descriptif : Albertine disparue, originellement titré La Fugitive, est le sixième tome de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, paru en 1925 à titre posthume. 

Résumé : L’incipit d’Albertine disparue, contient en germe le nœud du drame : à l'annonce de Françoise, la domestique du narrateur, « « Mademoiselle Albertine est partie ! » répond ce constat du Narrateur « Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! ». En effet, Albertine disparue constitue une analyse de la souffrance amoureuse, qu’atténue lentement – « dans le temps » – le travail du deuil et de l'oubli. 

Extrait : Mademoiselle Albertine est partie ! Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie ! Il y a un instant, en train de m’analyser, j’avais cru que cette séparation sans s’être revus était justement ce que je désirais, et comparant la médiocrité des plaisirs que me donnait Albertine à la richesse des désirs qu’elle me privait de réaliser, je m’étais trouvé subtil, j’avais conclu que je ne voulais plus la voir, que je ne l’aimais plus. Mais ces mots : « Mademoiselle Albertine est partie » venaient de produire dans mon cœur une souffrance telle que je ne pourrais pas y résister plus longtemps. Ainsi ce que j’avais cru n’être rien pour moi, c’était tout simplement toute ma vie. Comme on s’ignore ! Il fallait faire cesser immédiatement ma souffrance. Tendre pour moi-même comme ma mère pour ma grand’mère mourante, je me disais, avec cette même bonne volonté qu’on a de ne pas laisser souffrir ce qu’on aime : « Aie une seconde de patience, on va te trouver un remède, sois tranquille, on ne va pas te laisser souffrir comme cela. » Ce fut dans cet ordre d’idées que mon instinct de conservation chercha pour les mettre sur ma blessure ouverte les premiers calmants : « Tout cela n’a aucune importance parce que je vais la faire revenir tout de suite. Je vais examiner les moyens, mais de toute façon elle sera ici ce soir. Par conséquent inutile de me tracasser. » « Tout cela n’a aucune importance », je ne m’étais pas contenté de me le dire, j’avais tâché d’en donner l’impression à Françoise en ne laissant pas paraître devant elle ma souffrance, parce que, même au moment où je l’éprouvais avec une telle violence, mon amour n’oubliait pas qu’il lui importait de sembler un amour heureux, un amour partagé, surtout aux yeux de Françoise qui, n’aimant pas Albertine, avait toujours douté de sa sincérité. Oui, tout à l’heure, avant l’arrivée de Françoise, j’avais cru que je n’aimais plus Albertine, j’avais cru ne rien laisser de côté ; en exact analyste, j’avais cru bien connaître le fond de mon cœur. Mais notre intelligence, si grande soit-elle, ne peut apercevoir les éléments qui le composent et qui restent insoupçonnés tant que, de l’état volatil où ils subsistent la plupart du temps, un phénomène capable de les isoler ne leur a pas fait subir un commencement de solidification. Je m’étais trompé en croyant voir clair dans mon cœur. Mais cette connaissance que ne m’avaient pas donnée les plus fines perceptions de l’esprit venait de m’être apportée, dure, éclatante, étrange, comme un sel cristallisé par la brusque réaction de la douleur. J’avais une telle habitude d’avoir Albertine auprès de moi, et je voyais soudain un nouveau visage de l’Habitude. Jusqu’ici je l’avais considérée surtout comme un pouvoir annihilateur qui supprime l’originalité et jusqu’à la conscience des perceptions ; maintenant je la voyais comme une divinité redoutable,...

More books from JBR

Cover of the book Jules César by Marcel Proust
Cover of the book Les Diaboliques by Marcel Proust
Cover of the book Méditations poétiques by Marcel Proust
Cover of the book Le Moine (Edition Intégrale - Version Illustrée) by Marcel Proust
Cover of the book Le jardin des supplices by Marcel Proust
Cover of the book Fables d'Ésope by Marcel Proust
Cover of the book Satyricon by Marcel Proust
Cover of the book Le Pilote by Marcel Proust
Cover of the book Illusions perdues by Marcel Proust
Cover of the book Le Tour d'écrou by Marcel Proust
Cover of the book Séraphîta by Marcel Proust
Cover of the book Alexandre le Grand by Marcel Proust
Cover of the book Souvenirs de la maison des morts by Marcel Proust
Cover of the book Le Joueur by Marcel Proust
Cover of the book Les Bases psychologiques de la sociologie by Marcel Proust
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy