Zimbabwe, le roi des fous

Zimbabwe vient juste de se poser sur un rocher, quelques étoiles dansent, et la lune est pleine.

Une voix se fait entendre :

— Tu es le plus beau des oiseaux !

Sans chercher à comprendre Zimbabwe lève la tête et pense tout haut

— Oui, je suis le seigneur des mers. Je plonge sur mes proies à cent kilomètres par heure. Je suis fort, et beau ! la voix douce de la pénombre :

— De plus tu es modeste !

Zimbabwe ne cherche pas l’anguille sous le rocher, modeste, sans doute si c’est une qualité. La voix se projette de l’espace vers la Terre, douce, mielleuse, elle caresse Zimbabwe dans le sens des plumes, il adore être le plus beau.

— Tu es le roi des oiseaux de mer !

Les ailes se déplient prêtes à montrer son envergure, son torse se gonfle, il ressemble à un Paon dans sa basse-cours et ne connaît pas l’ours en colère. Zimbabwe connaît l’océan, il va vite, il vole d’île en rocher, il se pose sur l’eau, il dessine des cercles quand il voit un poisson et plonge puis le mange. Zimbabwe pense que le monde est bleu et que lui, fou de bassan est rapide, taillé pour le respect, régler comme une horloge, heureux comme un pape. Seulement dans la nuit, Zimbabwe va faire l’erreur de sa vie, au lieu de prendre la pluie de compliment, et de rester posé sur son rocher, il va se poser une question :

— C’est quoi un roi ?