Author: | Jean Bellemin-Noël | ISBN: | 9782130675754 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1996 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Jean Bellemin-Noël |
ISBN: | 9782130675754 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1996 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
L'auteur n'a plus de droit sur l'écrit qu'il publie, qu'il laisse derrière lui pour le représenter, être son représentant et constituer son unique présence maintenue. Comme il n'apparaît du sens qu'à la lecture, c'est devant le lecteur et en rapport avec son regard que le sens obvie, les significations connotées, les sens cachés, les valeurs imprévisibles se réveillent, se révèlent. [...] Mon inconscient de lecteur ne s'impose pas, il se prête aux possibles du texte. Les secrets du texte ne s'exhibent pas, même à force de mauvais ou bons traitements, ils s'offrent aux connivences de mon écoute. L'atome non plus n'est pas une chose, c'est un effet d'énergie que nous percevons comme dépôt de puissance : d'un tourbillon nous faisons un grain de matière. Ainsi disons-nous l'inconscient comme nous dirions un bazar plein d'objets hétéroclites, ce qui nous fait voir l'inconscient du texte sous la forme d'un énoncé caché sous d'autres énoncés. Obstinément, nous le tenons pour de la pensée, alors que ce n'est qu'un travail, une force de déformation, une omniprésente transférence. C'est parce que nous le sentons comme une chose, que nous sommes induits à lui donner un propriétaire et que nous retournons toujours à l'homme [...] — Effets de culture : nous appartenons bon gré mal gré, par la parole qui nous permet de penser, à une culture pré-einsteinienne et préfreudienne. Que faire là-contre ? Grignoter le poids du temps pour habiter un autre espace, peu à peu.
L'auteur n'a plus de droit sur l'écrit qu'il publie, qu'il laisse derrière lui pour le représenter, être son représentant et constituer son unique présence maintenue. Comme il n'apparaît du sens qu'à la lecture, c'est devant le lecteur et en rapport avec son regard que le sens obvie, les significations connotées, les sens cachés, les valeurs imprévisibles se réveillent, se révèlent. [...] Mon inconscient de lecteur ne s'impose pas, il se prête aux possibles du texte. Les secrets du texte ne s'exhibent pas, même à force de mauvais ou bons traitements, ils s'offrent aux connivences de mon écoute. L'atome non plus n'est pas une chose, c'est un effet d'énergie que nous percevons comme dépôt de puissance : d'un tourbillon nous faisons un grain de matière. Ainsi disons-nous l'inconscient comme nous dirions un bazar plein d'objets hétéroclites, ce qui nous fait voir l'inconscient du texte sous la forme d'un énoncé caché sous d'autres énoncés. Obstinément, nous le tenons pour de la pensée, alors que ce n'est qu'un travail, une force de déformation, une omniprésente transférence. C'est parce que nous le sentons comme une chose, que nous sommes induits à lui donner un propriétaire et que nous retournons toujours à l'homme [...] — Effets de culture : nous appartenons bon gré mal gré, par la parole qui nous permet de penser, à une culture pré-einsteinienne et préfreudienne. Que faire là-contre ? Grignoter le poids du temps pour habiter un autre espace, peu à peu.