Un crime d’amour

Romance, Historical, Fiction & Literature
Cover of the book Un crime d’amour by Paul Bourget, H.Editions
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Author: Paul Bourget ISBN: 1230001991925
Publisher: H.Editions Publication: November 6, 2017
Imprint: Language: French
Author: Paul Bourget
ISBN: 1230001991925
Publisher: H.Editions
Publication: November 6, 2017
Imprint:
Language: French

Un crime d’amour est un roman qui est un succès, dès sa sortie. Véritable étude de l'adultère, cette œuvre est « un diagnostic minutieux d'une maladie de l'âme » puisque l'écrivain étudie un mal intime et son contexte social en traitant le thème de la dépravation d'une honnête femme par son amant qui, lui, est un sceptique de l'amour.

Ce roman d'analyse, écrit par un analyste des désordres intérieurs, à la suite de Cruelle énigme qui traite du même sujet, s'interroge sur les passions humaines. En faisant référence à la psychologie expérimentale, Paul Bourget propose dans les derniers chapitres une morale aux cœurs exténués par des relations difficiles.

L'événement qui inspire au romancier Un crime d'amour et s'y trouve transposé trouve son origine dans la relation ombrageuse entre Paul Bourget et sa maîtresse, Marie Kann, et la crise sentimentale qui s'ensuit...

EXTRAIT :
Le petit salon était éclairé d’une lumière douce par les trois lampes, — de hautes lampes posées dans des vases du Japon, et garnies de globes sur lesquels s’appliquaient des abat-jour souples de nuance bleu pâle. Une tapisserie cachait la porte. Une autre tapisserie à grands personnages revêtait deux murs. Des rideaux à masses épaisses, d’un rouge très sombre, tirés en ce moment, drapaient les deux fenêtres. Cette pièce ainsi close avait une physionomie d’étroite intimité qu’augmentait la profusion des petits objets épars sur les meubles : des photographies disposées dans des cadres, des boites de laque, des étuis anciens, quelques statuettes de saxe, des livres brochés dans ces gaines de vieille étoffe dont la mode commençait en cette année 1883. A l'un des coins une plante verte tordait son feuillage. Un piano ouvert montrait tout auprès la blancheur de ses touches. Un paravent anglais avec des verres de couleur et une tablette pour poser la tasse de thé, le livre ou l’ouvrage, se pliait contre un des côtés de la cheminée ; le feu brûlait avec un crépitement paisible qu’accompagnait le bruit de la bouilloire caressée par la flamme de sa lampe, sur la table basse destinée à cet usage. L’ameublement de ce salon un peu encombré offrait ce caractère composite propre à notre âge, avec cette singularité que tout y semblait presque trop neuf. On eût deviné, du premier coup d’œil, à de menus indices, que cet aspect parisien avait été cherché volontairement. Des objets, de-ci de-là, faisaient contraste ; c’étaient, par exemple, les petites cuillers d’argent, de forme démodée; c’étaient, sur un des murs, deux copies, d’ailleurs excellentes, de petits tableaux religieux auxquels se rattachaient certainement des souvenirs d’enfance, et qui ne pouvaient venir que d'une vieille maison de province. Les photographies de même, par la tenue et l’aspect des parents ou des amis qu’elles représentaient, témoignaient de relations toutes provinciales. Cette impression de contraste eût encore été rendue plus sensible à celui qui eût visité les autres pièces et retrouvé partout la trace évidente que les personnes installées là n’habitaient Paris que depuis un temps assez court. — Ce minuscule salon appartenait à un minuscule hôtel situé au n° 3 bis de la rue de La Rochefoucauld. Ce bas de rue, qui tombe d’une pente très raide sur la rue Saint-Lazare, renferme plusieurs maisons particulières d’une grande diversité de construction, et quelques habitations privées qu'entourent des jardins. L’hôtel où se trouvait le petit salon fut construit par un financier célèbre, pour une actrice, sous le premier Empire, à l’époque où la rue de la Tour des Dames abritait plusieurs princes et princesses de la rampe. Trop exigu pour convenir à une famille très riche, trop incommode par certaines insuffisances d'installation pour des locataires accoutumés aux minuties du confort anglais, il devait avoir séduit complètement des gens habitués à une vie à demi campagnarde, par l’attrait du « chez soi », et aussi par le calme de cette fin de rue, que les voitures affrontent rarement à cause de la difficulté de la montée. Durant ce soir de novembre, ce petit salon, quoique ses croisées donnassent sur la cour et cette cour elle-même sur la rue, ne laissait parvenir du dehors qu’une rumeur indistincte et lointaine, coupée de quelques coups de bise. La nuit, si l’on en jugeait par les sifflements de cette bise, devait être froide. C’est du moins ce qu’exprima, en se levant, une des trois personnes réunies dans le salon, un homme assez jeune, qui soupira, en reposant sur le plateau à thé sa tasse vide et regardant la pendule :

— « Dix heures… Il faut que j’aille vraiment chez les Malhoure ce soir ? Ah ! quel désastre d’avoir une femme raisonnable et qui s’occupe de votre avenir ! Ne te marie jamais, Armand … Écoutez ce vent … J’étais si bien ici avec vous. Voyons, Hélène, » continua-t-il, en s'appuyant sur le dos du fauteuil dans lequel sa femme était assise, « qu’arrivera-t-il si je manque à cette soirée ? »

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Un crime d’amour est un roman qui est un succès, dès sa sortie. Véritable étude de l'adultère, cette œuvre est « un diagnostic minutieux d'une maladie de l'âme » puisque l'écrivain étudie un mal intime et son contexte social en traitant le thème de la dépravation d'une honnête femme par son amant qui, lui, est un sceptique de l'amour.

Ce roman d'analyse, écrit par un analyste des désordres intérieurs, à la suite de Cruelle énigme qui traite du même sujet, s'interroge sur les passions humaines. En faisant référence à la psychologie expérimentale, Paul Bourget propose dans les derniers chapitres une morale aux cœurs exténués par des relations difficiles.

L'événement qui inspire au romancier Un crime d'amour et s'y trouve transposé trouve son origine dans la relation ombrageuse entre Paul Bourget et sa maîtresse, Marie Kann, et la crise sentimentale qui s'ensuit...

EXTRAIT :
Le petit salon était éclairé d’une lumière douce par les trois lampes, — de hautes lampes posées dans des vases du Japon, et garnies de globes sur lesquels s’appliquaient des abat-jour souples de nuance bleu pâle. Une tapisserie cachait la porte. Une autre tapisserie à grands personnages revêtait deux murs. Des rideaux à masses épaisses, d’un rouge très sombre, tirés en ce moment, drapaient les deux fenêtres. Cette pièce ainsi close avait une physionomie d’étroite intimité qu’augmentait la profusion des petits objets épars sur les meubles : des photographies disposées dans des cadres, des boites de laque, des étuis anciens, quelques statuettes de saxe, des livres brochés dans ces gaines de vieille étoffe dont la mode commençait en cette année 1883. A l'un des coins une plante verte tordait son feuillage. Un piano ouvert montrait tout auprès la blancheur de ses touches. Un paravent anglais avec des verres de couleur et une tablette pour poser la tasse de thé, le livre ou l’ouvrage, se pliait contre un des côtés de la cheminée ; le feu brûlait avec un crépitement paisible qu’accompagnait le bruit de la bouilloire caressée par la flamme de sa lampe, sur la table basse destinée à cet usage. L’ameublement de ce salon un peu encombré offrait ce caractère composite propre à notre âge, avec cette singularité que tout y semblait presque trop neuf. On eût deviné, du premier coup d’œil, à de menus indices, que cet aspect parisien avait été cherché volontairement. Des objets, de-ci de-là, faisaient contraste ; c’étaient, par exemple, les petites cuillers d’argent, de forme démodée; c’étaient, sur un des murs, deux copies, d’ailleurs excellentes, de petits tableaux religieux auxquels se rattachaient certainement des souvenirs d’enfance, et qui ne pouvaient venir que d'une vieille maison de province. Les photographies de même, par la tenue et l’aspect des parents ou des amis qu’elles représentaient, témoignaient de relations toutes provinciales. Cette impression de contraste eût encore été rendue plus sensible à celui qui eût visité les autres pièces et retrouvé partout la trace évidente que les personnes installées là n’habitaient Paris que depuis un temps assez court. — Ce minuscule salon appartenait à un minuscule hôtel situé au n° 3 bis de la rue de La Rochefoucauld. Ce bas de rue, qui tombe d’une pente très raide sur la rue Saint-Lazare, renferme plusieurs maisons particulières d’une grande diversité de construction, et quelques habitations privées qu'entourent des jardins. L’hôtel où se trouvait le petit salon fut construit par un financier célèbre, pour une actrice, sous le premier Empire, à l’époque où la rue de la Tour des Dames abritait plusieurs princes et princesses de la rampe. Trop exigu pour convenir à une famille très riche, trop incommode par certaines insuffisances d'installation pour des locataires accoutumés aux minuties du confort anglais, il devait avoir séduit complètement des gens habitués à une vie à demi campagnarde, par l’attrait du « chez soi », et aussi par le calme de cette fin de rue, que les voitures affrontent rarement à cause de la difficulté de la montée. Durant ce soir de novembre, ce petit salon, quoique ses croisées donnassent sur la cour et cette cour elle-même sur la rue, ne laissait parvenir du dehors qu’une rumeur indistincte et lointaine, coupée de quelques coups de bise. La nuit, si l’on en jugeait par les sifflements de cette bise, devait être froide. C’est du moins ce qu’exprima, en se levant, une des trois personnes réunies dans le salon, un homme assez jeune, qui soupira, en reposant sur le plateau à thé sa tasse vide et regardant la pendule :

— « Dix heures… Il faut que j’aille vraiment chez les Malhoure ce soir ? Ah ! quel désastre d’avoir une femme raisonnable et qui s’occupe de votre avenir ! Ne te marie jamais, Armand … Écoutez ce vent … J’étais si bien ici avec vous. Voyons, Hélène, » continua-t-il, en s'appuyant sur le dos du fauteuil dans lequel sa femme était assise, « qu’arrivera-t-il si je manque à cette soirée ? »

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